12 février 2020

Retour aux sources et besoin de stabilité pour Chagnon et Ménard

THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck

MONTRÉAL – Mercredi, les Alouettes de Montréal ont amorcé leur deuxième journée sur le marché des joueurs autonomes en octroyant des contrats à quatre Québécois.

Le directeur général des Als Danny Maciocia a tenu sa promesse. Lundi dernier, il avait dit qu’il voulait faire le plein de joueurs canadiens. Eh bien c’est ce qu’il a fait en un coup de baguette magique puisque les joueurs de ligne défensive David Ménard et Junior Luke, ainsi que les secondeurs Alexandre Gagné et Frédéric Chagnon porteront l’uniforme des Alouettes en 2020.

Notons que c’est un trio de Lions et de Carabins qui s’amène dans la métropole québécoise. En effet, Ménard, Luke et Chagnon portaient tous le chandail des Lions de la Colombie-Britannique en 2019 et ils ont tous joué leur football universitaire avec les Carabins de l’Université de Montréal.

Mercredi après-midi, Ménard et Chagnon étaient disponibles pour les médias afin de revenir sur cette bonne nouvelle.

Le joueur de ligne défensive Junior Luke fait partie du trio de Carabins et de Lions qui portera les couleurs des Alouettes en 2020 (Richard Lam/CFL.ca).

En 2019, Ménard, originaire de Chicoutimi, avait été libéré par les Lions au début du camp d’entraînement, pour ensuite être rapatrié par la Colombie-Britannique le 13 août dernier.

Même à ce moment, il avait Montréal dans la mire.

« En toute honnêteté, ça fait depuis que je me suis fait couper à Vancouver avant la saison dernière que je me dis que ce serait peut-être le temps que je commence à me rapprocher de l’Est », a dit Ménard. «C’est sûr que je suis allé terminer la saison à Vancouver, mais depuis que la campagne est terminée, je me suis dit que j’aimerais ça revenir à Montréal. »

« Et avec l’arrivée de Danny (Maciocia), ç’a juste facilité les choses. »

Vous comprenez bien sûr le lien entre Maciocia et Ménard…

Ménard amorcera sa septième saison dans la Ligue canadienne de football (LCF). Nous pourrions nous dire qu’après avoir joué au yo-yo au cours des dernières années en Colombie-Britannique, le joueur de six pieds, un pouce et 259 livres voudra faire sa place avec les Oiseaux, et ce, de toutes les manières possibles.

« Ça va être ma septième année dans la Ligue, je vais essayer d’apporter un peu de leadership auprès des plus jeunes », a dit Ménard. « Peu importe mon rôle sur la ligne défensive, je vais saisir ma chance à 100%.»

« Je vais m’arranger pour aider le front défensif le mieux que je peux. Je l’ai toujours fait et je vais continuer à le faire jusqu’à ce que je prenne ma retraite. »

De sages paroles d’un bon et sage vétéran qui cherchait à stabiliser sa vie de joueur et d’être humain afin de relancer sa carrière.

L’ancien joueur du Vert et Or de l’Université de Sherbrooke Alexandre Gagné sera un atout sur les unités spéciales des Alouettes, lors de la prochaine saison (Saskatchewan Roughriders).

Chagnon, 27 ans, est originaire de Montréal. Après avoir passé trois saisons dans l’Ouest canadien, il voulait revenir à la maison.

« Étant un gars de Montréal, c’est un rêve de petit gars de jouer pour les Alouettes », a dit le secondeur de six pieds, quatre pouces et 233 livres, qui se mariera très bientôt et qui étudie présentement en administration au HEC. « Danny (Maciocia) a aidé ma décision, mais ça faisait quelque temps que j’avais dans la tête de revenir à Montréal. »

Ah, ce Danny! C’est un aimant!

Frédéric Chagnon, comme beaucoup de secondeurs québécois, joue presque uniquement sur les unités spéciales depuis qu’il a fait le saut dans les rangs professionnels, lui qui a effectué six plaqués sur ces unités en 2019.

Son but est-il de percer l’alignement des Alouettes en défense, ou s’il veut se concentrer sur l’art des unités spéciales, comme son nouveau coéquipier Alexandre Gagné le fait si bien?

« C’est sûr que le but ultime c’est de jouer en défense », a dit Chagnon, qui aura sa chance lors du camp d’entraînement, puisque des postes seront ouverts pour des secondeurs partants canadiens. « J’aime la compétition, alors il est certain que je vais tout donner au camp d’entraînement pour avoir le poste. »

« Mais si je dois jouer sur les unités spéciales, ce sera les unités spéciales. Ça fait trois ans que je le fais et je ne m’en plains pas. J’adore ça. »

« Et avec l’arrivée de Danny (Maciocia), ç’a juste facilité les choses. »

– David Ménard, à propos de sa décision de venir jouer à Montréal

L’effet « Khari Jones »

Il y a bien sûr Danny qui a fait pencher la décision de Ménard et Chagnon, mais n’oublions pas l’entraîneur-chef Khari Jones.

La façon dont Jones a su rallier tout le monde l’an dernier afin d’amener son équipe jusqu’à la demi-finale de l’Est pour la première fois depuis des lunes, alors que les Alouettes vivaient toute sorte de chambardements administratifs qui faisaient constamment les manchettes, est une belle histoire.

Parions que plusieurs joueurs de la LCF regardaient le tout de loin et se voyaient peut-être évoluer dans une équipe dirigée par Jones.

« Je suivais toujours du coin de l’œil ce qui se passait à Montréal », a dit Ménard. « De voir que les joueurs avaient vraiment l’air de s’être rallié derrière “coach” Jones, je trouvais ça “l’fun” et j’avais le goût de faire partie de cette expérience. »

« Même à distance, le changement de culture (à Montréal) se ressentait », a-t-il conclu.