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5 mars 2020

Les Esks espèrent que Williams sera électrisant

Geoff Robins/LCF.ca

EDMONTON – La dernière fois que les Eskimos d’Edmonton ont retourné un botté jusque dans la zone des buts pendant un match de saison régulière, Terry Williams amorçait sa dernière année avec les Golden Bears de l’Université Kutztown, en Pennsylvanie.

C’était le 28 août 2015. Ce vendredi soir là au stade du Commonwealth, Kendial Lawrence a capté un botté de dégagement des Argonauts de Toronto à la ligne de 46 verges des Esks, a fait un pas vers sa droite pour ensuite couper à gauche et courir avec vigueur dans la circulation devant lui. Un sprint de 64 verges, le long de la ligne de côté, jusque dans la zone des buts.

Il n’y a pas eu de retour de botté pour un touché de la part des Eskimos depuis ce temps que ce soit en matchs de saison régulière ou en matchs éliminatoires.

« Pas croyable », a dit Williams, lorsqu’il a été mis au courant de cette statistique. « Oh wow », a-t-il renchéri.

L’ancien porteur de ballon des Stampeders de Calgary Terry Williams fait un sourire à la caméra, à la suite d’un touché offensif (Arthur Ward/CFL.ca).

« Maintenant, je suis encore plus excité de réussir l’exploit. »

Les unités spéciales des Esks, sur les retours de botté, sont en panne sèche depuis fort longtemps. Et Williams – lui qui a signé un contrat avec Edmonton via le marché des joueurs autonomes – aura la tâche de faire ce qu’il faisait avec les Stamps, au cours des deux dernières années, mais avec les Esks.

L’athlète de 27 ans et originaire du New Jersey – il aura 28 ans le 11 mai prochain —, un gars qui ne voulait pas du tout devenir un retourneur et qui désire encore être un demi offensif partant, devrait amener de l’énergie et de grandes habiletés lors des retours de botté des Esks en 2020.

Les quatre dernières saisons des Esks n’ont pas été concluantes en ce qui a trait aux retours de botté, mais les deux dernières campagnes ont été particulièrement arides.

En 2016, les Eskimos étaient au dernier rang de la Ligue au chapitre des gros jeux lors des retours de botté et ils étaient également au dernier rang de la LCF au chapitre de la moyenne de verges de gains lors les retours de botté de dégagement. La sécheresse s’est poursuivie en 2017, alors que la formation albertaine était à égalité au dernier rang avec les Lions de la Colombie-Britannique, au chapitre de la moyenne de verges de gains sur les retours de botté, dans tout le circuit Ambrosie. Les retours de botté d’envoi allaient bien – deuxième rang de la LCF –, avec neuf gros jeux, mais les touchés manquaient toujours à l’appel.

En 2018 et en 2019, les Esks ont terminé au dernier rang du circuit en ce qui a trait aux gros jeux réussis sur les retours de botté, avec des totaux respectifs de trois et cinq. Depuis le gros jeu de Lawrence contre les Argos en 2015, les Esks n’ont pas marqué de touchés sur un retour de botté au cours des 81 matchs suivants.

Au cours de chacune des deux dernières saisons, les Esks se sont entendus avec Martese Jackson en 2018 et avec Christion Jones en 2019.

Jones a tout de même été efficace lors des retours de botté, à la suite de son arrivée en août dernier, et ce, malgré le fait qu’il n’ait pas marqué de touchés. Parmi les cinq gros jeux sur les retours de botté en 2019, Jones a été responsable d’au moins quatre d’entre eux. Les Esks ont prolongé le contrat de Jones, au cours de l’entre-saison.

Avec Williams, les Eskimos auront un retourneur dynamique qui, malgré ses récents succès, est toujours en constante progression.

Un demi offensif de cœur, Williams n’a presque pas retourné de bottés au secondaire et à l’université et il n’avait pas l’intention de le faire en tant que joueur professionnel.

Le coordonnateur des unités spéciales des Stamps Mark Kilam avait toutefois d’autres idées en tête.

« Honnêtement, je me suis toujours tenu loin de cette tâche puisqu’elle est très stressante », a dit Williams. « Mais je crois que c’est maintenant ma spécialité. »

Il se rappelle être sur les lignes de côté, en 2017, lors des exercices des unités spéciales, espérant que Kilam ne lui demande pas de sauter sur le terrain. Mais l’entraîneur a appelé son nom.

« Je crois qu’il a vu quelque chose en moi », a dit Williams.

Le 25 février dernier, Terry Williams s’est entendu avec les Eskimos d’Edmonton via le marché des joueurs autonomes (Johany Jutras/CFL.ca).

Au début de la saison 2018, avec le départ soudain de l’excellent retourneur des Stamps Roy Finch, Williams a été averti qu’il auditionnerait pour le poste vacant. Il a connu un bon camp d’entraînement, retournant un botté sur une distance de 54 verges contre les Lions, pour ensuite faire de même contre la Saskatchewan, mais sur 86 verges et jusque dans la zone des buts. Le poste était donc le sien. Qu’il le veuille ou non.

« Je n’ai jamais voulu avoir ce poste, mais on m’a demandé de le prendre et je suis devenu confortable dans cette tâche », a dit Williams. « Bravo à mon entraîneur Kilam! Il a vu juste. »

Maintenant, avec deux saisons au poste de retourneur sous les crampons, Williams pourra peaufiner les petits détails. Selon lui, en 2019, les botteurs tentaient toujours des choses contre lui, le testaient, déployant le ballon sur tout le terrain, essayant de faire en sorte qu’il l’échappe. Mais il n’a pas échappé un seul ballon, durant toute la dernière campagne.

« Je veux être plus explosif », a dit Williams, à propos de l’un de ses objectifs en vue de la prochaine saison. « Je veux devenir encore plus confortable, capter des dégagements, tout en lisant le schéma des botteurs. Comment bottent-ils? Analyser toutes ces nuances. Je crois que j’ai encore beaucoup de place pour m’améliorer. »

Lorsqu’il a pris le poste à temps plein à Calgary en 2018, Williams a marqué trois touchés sur des retours de bottés de dégagement, incluant un retour sur une distance de 102 verges. Par la suite, il a assommé le ROUGE et NOIR, au cours de la 106e Coupe Grey, lorsqu’il a retourné un botté sur une distance de 97 verges pour le touché – un record au cours d’un match de la Coupe Grey – juste avant la mi-temps.

La saison dernière, il a terminé au deuxième rang de la LCF au chapitre des verges de gains sur les retours de bottés de dégagement et au cinquième rang au chapitre des verges de gains sur les retours de bottés d’envoi – incluant un retour de botté de 103 verges pour le touché. Avec ses tâches en attaque, il a terminé au deuxième rang de la Ligue au chapitre des verges de gains au total – 2147 verges, 36 verges derrière Chris Rainey. Il sera une arme redoutable pour les Eskimos.

Et lorsque nous nous rappelons qu’il avait cumulé 156 verges de gains et trois touchés, en 16 courses, au cours de son premier match en carrière dans la LCF en 2017, les partisans des Esks ont de quoi être ravis.

« Honnêtement, je me suis toujours tenu loin de cette tâche puisqu’elle est très stressante. Mais je crois que c’est maintenant ma spécialité. »

– Terry Williams

Williams se joindra à un champ arrière déjà très bien garni avec Shaq Cooper, Devontae Smith, Brandon Burks et Jordan Robinson.

« Je sais que je ne serai pas le premier choix au poste de demi offensif, mais je suis tout de même prêt », a dit Williams. « Je veux aussi simplement faire grossir mon rôle. »

« Je veux être en mesure de démontrer toute ma polyvalence. »

Mais si les Eskimos décident qu’il sera le spécialiste des retours numéro un de l’équipe, Williams acceptera son rôle avec honneur.

« Aucun problème, je vais le faire », a dit Williams. « Je gagne maintenant ma vie dans ce rôle, c’est tout de même fou, lorsqu’on y pense. »

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca