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11 mars 2020

Stingers : Asibuo, Brodrique et Hurley s’en vont au camp régional

Kyran Thicke / Concordia Stingers

MONTRÉAL – Le camp d’évaluation régional de la Ligue canadienne de football (LCF) qui se tiendra à Montréal, le 13 mars prochain, arrive à grands pas.

En plus des joueurs de McGill et des Carabins, ceux des Stingers de l’Université Concordia ont travaillé d’arrache-pied en vue de la journée de vendredi.

Le joueur de ligne offensive Jordan Hurley a très hâte au camp d’évaluation de vendredi prochain (Kyran Thicke / Concordia Stingers).

Parlez-en au demi défensif Michael Asibuo, au secondeur Samuel Brodrique et au joueur de ligne offensive Jordan Hurley.

« Je me sens très prêt », a dit Hurley, un athlète de six pieds, cinq pouces, 325 livres et originaire de Saint-Eustache. « J’ai commencé à m’entraîner pour ça le 6 janvier dernier et j’ai très hâte que ça commence. »

« Je me suis entraîné avec un autre joueur de ligne offensive de Concordia, Noah Domingue. On était ensemble pour les 10 semaines d’entraînement. »

Au cours de cette journée intense d’évaluation, les athlètes universitaires participeront à une série d’épreuves. L’une d’entre elles est le sprint sur 40 verges, un test que Michael Asibuo ne prend vraiment pas à la légère.

« J’avais ma propre équipe d’entraînement afin de me préparer pour le prochain camp », a expliqué Asibuo, cinq pieds, 11 pouces, 195 livres et originaire de LaSalle. « J’avais un entraîneur personnel d’athlétisme pour améliorer ma vitesse. Hank Palmer. Il est un ancien athlète olympique. Je crois qu’il a participé au relais 4 X 100 m. Il a couru avec et contre Usain Bolt. »

Oh! Intéressant…

« L’avoir dans mon équipe a été bénéfique, afin que je puisse courir le sprint de façon adéquate », a poursuivi Asibuo, lui qui a réussi 11 plaqués solos et qui a rabattu trois passes à sa dernière année dans les rangs universitaires. « Savoir comment utiliser mes bras, mes mains, mon torse, mes coudes… Plein de parties de mon corps dont je ne connaissais pas l’importance lors d’un sprint. »

« Ce n’est pas pour rien que j’ai fait appel à lui. Je lui ai dit que je voulais avoir le meilleur temps au camp régional et, par la suite, au camp national. »

Bon, Asibuo est déjà rendu à Toronto. On peut dire qu’il sera à surveiller.

Le secondeur Samuel Brodrique veut faire valoir sa polyvalence et son adaptabilité, lors du camp d’évaluation régional de la LCF, à Montréal, le 13 mars prochain (Kyran Thicke / Concordia Stingers).

Asibuo, le demi défensif des Stingers, l’a dit… La prochaine étape, après le camp régional, c’est la possibilité d’être invité au camp d’évaluation national, présenté par New Era, qui aura lieu à Toronto, du 26 au 28 mars prochain.

Et d’y aller est le but des athlètes des Stingers.

« J’ai de la confiance en ce moment », a dit Hurley. « Je pense que je vais bien performer (vendredi). C’est ça mon but en ce moment, c’est d’aller au national. »

Même chose pour Asibuo.

« Je suis très confiant », a-t-il dit. « En fait, j’ai toujours été confiant, j’ai toujours été un joueur rapide, mais d’avoir un athlète olympique qui m’enseigne le sprint sur 40 verges m’a donné encore plus de confiance. »

« Je connais mes forces et mes statistiques. Je suis sûr d’être invité au camp national. »

Au cours d’un camp d’évaluation, même si l’on est extrêmement bien préparé, le facteur stress entre en ligne de compte. Il y aura beaucoup de monde présent et la tension sera à son comble. C’est un gros défi.

« Le plus gros défi lors d’un camp d’évaluation… », a dit Asibuo, songeur. « Il va y avoir beaucoup de recruteurs présents, d’autres espoirs, des médias, des caméras et tout… C’est donc de contrôler tout ça, de ne pas se laisser engloutir par cette vague d’attention et de pression. Être capable d’utiliser cette nervosité et de la transformer en énergie positive. »

« Il y a deux réactions possibles : soi tu figes, parce que le moment est trop grand, trop important, soi tu utilises toute cette énergie et ce momentum afin qu’ils deviennent de l’adrénaline. Ça va te faire courir plus vite, sauter plus haut, faire plus de séries lors de l’épreuve du développé couché… Vous comprenez?»

Oui, tout à fait…

« (Le défi) est mental, je trouve », a, quant à lui, expliqué Hurley. « Même si tu ne performes pas bien dans un test, il faut juste penser à la prochaine étape et continuer à travailler. »

« C’est une grosse journée », a dit Brodrique, un athlète de six pieds, un pouce, 220 livres et originaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. « Il va y avoir beaucoup d’émotions. Il ne faudra pas se laisser aller dans ses émotions, en plus d’être capable de garder un bon niveau d’énergie. »

« C’est bien d’être le meilleur dans une des épreuves, mais d’être bon dans chacune d’elles c’est autre chose. Il faut donc essayer d’être bon partout. »

La polyvalence… Nous y reviendrons.

En plus de leurs feuilles de route universitaires et des possibles bonnes performances lors des camps d’évaluation, les joueurs peuvent utiliser d’autres stratégies pour se vendre.

Asibuo utilise aussi ses plateformes de médias sociaux afin de montrer à tout le monde tout le travail qu’il accomplit.

« C’est une façon de m’exprimer », a expliqué Asibuo. « J’utilise mes réseaux sociaux pour montrer au monde entier comment je me prépare et afin de montrer tout le chemin parcouru pour atteindre mes objectifs. »

« Souvent, tout ce que nous voyons, ce sont les “clips” des médias, avec les résultats et les statistiques, qui nous montre qui est arrivé premier, deuxième et tout ça. Il manque des détails. »

Mais pour faire tourner les têtes des recruteurs de la LCF, ça prend encore quelque chose de plus.

« Ça prend le facteur “wow” », a ajouté Asibuo. « Il ne faut pas seulement être un espoir intéressant sur papier, il faut montrer toute son énergie aux recruteurs. »

OK. OK. Tout ça c’est bien beau, mais il ne faudrait surtout pas oublier la fameuse polyvalence mentionnée plus haut; le canif suisse, comme dirait les analystes de football. Ce canif suisse qui s’adapte à toutes les situations devant lui.

Comme Samuel Brodrique.

« J’ai eu plusieurs entraîneurs (pendant mon séjour à Concordia) », a dit Brodrique. « Il y a eu beaucoup de changements et chaque année j’ai tout de même connu de bonnes saisons. D’avoir été capable d’accomplir ça avec plusieurs entraîneurs, ça démontre quelque chose de bien. »

En effet, en regardant ses statistiques lors de son séjour avec les Stingers de 2016 à 2019, Brodrique a cumulé respectivement 26, 15, 24 et 30 plaqués solos au cours de cette séquence. En 2019, il a même joué pour l’équipe de l’Est, lors du Défi Est-Ouest de U SPORTS, qui regroupe les meilleurs joueurs de football universitaires du Canada. Pas mal!

« Lorsque je parle (aux entraîneurs de la LCF) individuellement, je leur fais part des changements que j’ai connus à Concordia parce que c’est rendu une force dans mon cas », a ajouté Brodrique. « J’ai eu des coordonnateurs défensifs différents toutes les saisons. Il fallait donc que j’apprenne un (nouveau) système défensif chaque année et il fallait aussi que je sois capable de l’appliquer et de performer. Ça démontre que je suis en mesure d’apprendre vite. »

Polyvalence et adaptabilité. Noté.

«Ça prend le facteur “wow”. Il ne faut pas seulement être un espoir intéressant sur papier, il faut montrer toute son énergie aux recruteurs.»

– Michael Asibuo

L’encan canadien, le 30 avril prochain

Après la saison des camps d’évaluation vient le temps du repêchage de la LCF, à la fin du mois d’avril. Le moment rêvé de tous les joueurs de football universitaires.

Entendre son nom. Avoir une chance de se faire valoir lors du camp d’entraînement d’une équipe du circuit Ambrosie. C’est ça l’objectif. Le vrai.

Et même si nous savons qu’un joueur de ligne offensive peut avoir un certain avantage au cours d’un repêchage de la LCF, là où les directeurs généraux font souvent le plein de joueurs canadiens sur le front offensif, Jordan Hurley ne s’assoit pas là-dessus.

« Il faut tout de même connaître de bonnes performances au cours des tests pour être repêché », a sagement expliqué Hurley. « Même si tu es un joueur de ligne offensive canadien, si tu ne performes pas bien, les recruteurs regarderont ailleurs. »

« Je prends ça comme un avantage, mais il faudra que je sois performant (vendredi). »

Et comme les joueurs m’ont souvent dit au cours de mes précédentes entrevues, l’équipe qui fera appel à leurs services sera la bonne pour eux. Il n’y a pas de préférence.

« Honnêtement, je n’ai pas de choix spécifique », a dit Asibuo. « Juste d’avoir l’occasion de démontrer ce que je sais faire sera vraiment excitant. N’importe quelle formation qui me sélectionnera, ça fera ma journée. »

« Toutes les équipes de la LCF sont d’excellentes organisations. Je veux juste qu’on me laisse la chance de jouer. »

« Ça ne me dérange pas vraiment », a renchéri Hurley. « Juste d’être repêché c’est un rêve depuis que je suis tout jeune. N’importe quelle équipe qui aimerait avoir mes services, ce serait vraiment un rêve qui deviendrait réalité. »

« Si je pouvais rester dans l’Est, ça m’arrangerait », a, quant à lui, dit Brodrique. « J’aimerais ça rester dans l’Est du Canada, mais peu importe (l’équipe), je serai prêt à relever le défi », conclut-il.