12 mars 2020

D’Anchorage à la LCF, Holley fait le saut dans la fosse aux Lions

Patrick Doyle/CFL.ca

VANCOUVER – C’est un détail de son profil de joueur qui a mené à plusieurs questions de la part des analystes de football et des gens du milieu. Comment un athlète qui a grandi à Anchorage, en Alaska, peut-il avoir du succès au cours d’une carrière de football professionnel? Mais à travers les années, Caleb Holley a appris à être fier de son parcours inhabituel.

Holley est né à Albany, en Géorgie et il a déménagé à Anchorage, lorsqu’il était plus jeune, avec sa mère et son beau-père. Lui qui est demeuré fidèle à ses racines du sud, le nouveau receveur des Lions n’a jamais été vraiment intéressé aux sports d’hiver.

« J’ai essayé la planche à neige, mais ce fut une expérience très brève », a dit Holley.

« Je n’ai jamais vraiment aimé les sports d’hiver extérieurs. Le hockey et autre discipline. Je faisais de l’athlétisme et j’ai commencé à jouer au football. J’ai tout de suite eu la piqure et j’ai appris assez rapidement que j’avais du talent. »

Caleb Holley s’est entendu avec les Lions le 21 février dernier, via le marché des joueurs autonomes (Patrick Doyle/CFL.ca).

Comme mentionné plus haut, on ne pense pas nécessairement à l’Alaska en ce qui a trait au football. Cette situation a donc obligé Holley à être proactif, lui qui s’est mis a faire ses recherches afin de dénicher des programmes intéressants en lien avec son nouveau sport préféré.

« J’envoyais ma vidéo de faits saillants partout où je pouvais », a dit Holley. « Toutes les écoles de Division I, de Division II et de Division III. Même les écoles JUCOS. Si une école avait une équipe de football, j’y envoyais ma vidéo. »

Il a finalement été admis au City College de San Francisco pour une période de deux saisons, lui qui a aidé son équipe à remporter un championnat JUCO en 2011. Par la suite, Holley a passé ses deux dernières saisons universitaires à East Central, en Oklahoma, avant d’amorcer sa route vers les rangs professionnels. Et maintenant, il commencera une nouvelle aventure avec les Lions de la Colombie-Britannique, en 2020.

Lorsque nous lui avons demandé de nous parler de ce qui l’a incité à accepter l’offre des Lions, il a mentionné deux mots :

Mike. Reilly.

Au cours de ses trois premières saisons dans la Ligue canadienne de football (LCF) avec la Saskatchewan, Holley a su très rapidement à quel point son nouveau quart-arrière pouvait changer l’allure d’un match à lui seul. Alors Holley ne voulait pas passer à côté de la chance de jouer avec le numéro 13 des Lions.

« Depuis que j’évolue dans cette Ligue, je suis de l’autre côté du terrain et je peux voir ce qu’il peut faire lors d’une rencontre », a dit Holley.

« Avec tout mon respect envers les autres grands pivots de la LCF et envers ceux avec qui j’ai joué, il est le meilleur. Nous n’avons qu’à observer sa production et ce qu’il permet aux receveurs d’accomplir. Tout receveur devrait se sentir privilégié de pouvoir jouer avec lui. »

Mais qu’est-ce que les Lions sont-ils allés chercher en faisant l’acquisition de Holley? Avec un groupe de receveurs qui inclut déjà Bryan Burnham, Lemar Durant, Shaq Johnson et Dominique Rhymes, le fier Alaskien ajoute de l’intrigue. Et il a très hâte de sauter sur le terrain à Kamloops avec ses nouveaux coéquipiers.

À la suite de deux saisons passées sur la formation d’entraînement des Bills de Buffalo (NFL), et avec des arrêts successifs avec le KISS de Los Angeles et le Storm de Sioux Falls dans la ligue de football en salle, Holley a amorcé sa carrière dans la LCF avec les Roughriders de la Saskatchewan en 2016, là où il a enregistré une saison de 655 verges de gains en 56 réceptions.

En 2017, il a enchaîné avec une campagne de 608 verges de gains sur des réceptions et cinq touchés – son meilleur résultat en carrière dans le circuit canadien –, une année où les Riders sont presque devenus la première équipe de l’histoire de la LCF qualifiée via la règle du croisement éliminatoire à se rendre au match de la Coupe Grey. Mais un touché de derrière minute – orchestré par le quart Ricky Ray – a empêché la Saskatchewan d’accomplir cet exploit.

Alors qu’il amorcera sa cinquième saison dans la LCF, Holley voulait jouer pour une équipe qui avait des chances de l’emporter et d’avoir du succès en 2020.

Selon Holley, Mike Reilly serait le meilleur quart-arrière de la LCF (The Canadian Press).

La Coupe Grey

En 2019, Holley s’est joint au ROUGE et NOIR d’Ottawa, là où il a connu, comme la plupart de ses coéquipiers – une saison plus difficile. Et disons que les Lions ont connu le même genre de saison.

Maintenant qu’il aura la chance de jouer avec Reilly et un bon groupe de receveurs, Holley est convaincu que les Lions ont ce qu’il faut pour faire tourner le vent à Vancouver. Mais il est très conscient qu’ils devront travailler très fort.

« J’étais affamé au cours du chemin éliminatoire en 2017 avec les Riders », a dit Holley. « C’était une équipe spéciale. »

Bien que sa saison dans la capitale nationale n’ait pas été comme prévu, Holley remercie Rick Campbell pour la chance qu’il lui a donnée et il a hâte d’être à nouveau réuni avec l’entraîneur-chef.

« Rick est toujours là pour les joueurs. Il prend soin de ses gars, mais, en même temps, il n’en rajoute pas trop. C’est ça que j’aime de lui. C’est juste la bonne dose », a expliqué Holley.

Il a aussi eu de bons mots à l’endroit de Chris Jones, son ancien entraîneur-chef en Saskatchewan, lui qui lui a donné sa première chance dans cette Ligue, après les essais de 2016.

Aussi, Holley dédiera tous les jeux qu’il effectuera à sa mère Quandolyn Redding, elle qui vit toujours à Anchorage.

« Elle est la source de ma motivation quotidienne », a dit Holley.

Peut-être était-ce son destin de ne jamais devenir un passionné de sports d’hiver?

D’après un article de Matt Baker, paru sur CFL.ca