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23 mars 2020

Classement des meilleurs matchs de 2019

Dominick Gravel/Montreal Alouettes

TORONTO – De l’excitante remontée de 24 points des Alouettes de Montréal contre les Blue Bombers de Winnipeg à un match endiablé au pointage élevé entre le ROUGE et NOIR d’Ottawa et les Roughriders de la Saskatchewan, les partisans de la Ligue canadienne de football (LCF) ont assisté à d’excellentes parties de football en 2019.

Le LCF.ca présente aujourd’hui son top-10 des meilleurs matchs de la dernière saison :


10. Ne jamais vendre la peau d’un chat…

Semaine 9 | 10 août 2019

Hamilton 35, Colombie-Britannique 34

Hamilton débordait de confiance après avoir infligé aux Blue Bombers de Winnipeg leur premier revers de la saison lors de la semaine 7. Toutefois, ils ont vu leur quart-arrière partant Jeremiah Masoli se blesser au genou lors de cette partie – ce dernier allait rater le reste du calendrier.

C’est à ce moment que les partisans ont fait la connaissance de Dane Evans, qui avait obtenu son premier départ en carrière, une semaine plus tôt, en Saskatchewan. De fait, c’est contre les Lions qu’on a eu droit au vrai Dane Evans, qui a amassé 260 verges et deux touchés par la passe.

Le joueur par excellence de la saison 2019, Brandon Banks, et Bryan Burnham ont chacun marqué des touchés en première demie, Burnham effectuant l’un des attrapés de l’année en captant le ballon en sautant puis en ne touchant la surface de jeu qu’avec le bout des orteils avant de sortir le long des lignes de côté.

Frankie Williams a lui aussi inscrit des points, retournant un botté d’envoi sur 108 verges pour un majeur.

Avec un peu plus de 10 minutes à faire au quatrième quart, les Ticats tiraient de l’arrière 34-19. C’est à ce moment que s’est amorcée la remontée. Une passe déviée est atterrie dans les mains de Tunde Adeleke, un jeu qui allait provoquer des étincelles chez les locaux.

Un touché de Bralon Addison dès la série offensive suivante a été suivi par une faufilade du quart du substitut David Watford pour un majeur quelques instants plus tard. Puis, un autre retour de Williams allait permettre à Hamilton d’amorcer sa série à l’attaque à l’intérieur de la ligne de 30 verges des Lions, et ce, avec un peu plus d’une minute à jouer. Evans a alors lancé une passe vers Banks, qui a inscrit son deuxième touché de la journée avec 1 m 03 s à écouler.

Ce fut l’une des victoires marquantes de la saison des Ticats; chez les Lions, cependant, il s’agissait d’une défaite difficile à avaler.

« Ce match a démontré que l’édition 2019 des Lions était capable du meilleur comme du pire », a indiqué le chroniqueur du CFL.ca Jim Morris. « Mike Reilly a amassé 306 verges et deux touchés par la passe. Bryan Burnham et Lemar Durant ont tous les deux réussi de magnifiques attrapés pour des touchés. »

« Comme ils l’ont fait à plusieurs reprises en 2019, les Lions se sont tirés dans le pied au quatrième quart », a-t-il ajouté. « Des revirements et une mauvaise remise ont poussé les Lions à bousiller une avance de 15 points en fin de match. Le match s’est même terminé sur un jeu bizarre auquel on ne peut qu’assister dans la LCF. »

9. Un match endiablé à haut pointage

Semaine 2 | 20 juin 2019

Ottawa 44, Saskatchewan 41

Au cours des premières semaines de la saison, les équipes cherchent généralement à trouver leur rythme pour le reste de la campagne. Ce ne fut pas le cas lors de la semaine 2, lorsque le ROUGE et NOIR d’Ottawa a accueilli les Roughriders de la Saskatchewan à la Place TD.

À la suite de la blessure subie par Zach Collaros lors du premier match de la saison, le substitut Cody Fajardo a obtenu son premier départ.

« Il s’agissait du premier départ en carrière de Cody Fajardo, et il n’a pas déçu en gardant les Riders dans le match grâce à une performance de 360 verges et de deux touchés par la passe », a mentionné le chroniqueur du CFL.ca Matthew Cauz. « Nous avons assisté au premier pas d’une remarquable première saison comme partant pour Fajardo, qui a été le candidat de la division Ouest pour le titre de joueur par excellence du circuit l’an passé. »

Le fait saillant du match est survenu lorsque Fajardo a lancé une longue et haute passe à gauche vers Shaq Evans. Le receveur étoile allait être plus rapide que son couvreur, complétant au passage un jeu passe et course de 44 verges.

La Saskatchewan faisait face à un déficit de 14 points avec moins de cinq minutes à jouer au quatrième quart. Une courte course de Marcus Thigpen allait réduire le déficit à un seul majeur, mais un placement du ROUGE et NOIR allait rendre les choses un peu plus difficiles.

Fajardo a alors lui-même porté le ballon dans la zone des buts sur une faufilade du quart, puis il a lancé le ballon vers Evans, dans la zone des buts, pour un converti de deux points. N’ayant besoin que d’un placement avec 26 secondes à jouer, les Riders ont tenté un botté court, mais celui-ci fut recouvré par le ROUGE et NOIR, qui confirmait ainsi sa deuxième victoire de la saison.

Alors que la Saskatchewan a su se relever et connaître une excellente saison, Ottawa n’a jamais été en mesure de connaître une performance aussi inspirée du reste de l’année.

« Ce fut le meilleur moment de la saison d’Ottawa, qui n’a savouré qu’une seule autre victoire en 2019 », a dit Cauz. « Dominique Davis, qui avait amassé 354 verges et trois touchés par la passe, a lancé un total de deux autres passes de touché par la suite. »

Le ROUGE et NOIR allait perdre 15 de ses 16 autres matchs en 2019 et prendre le dernier rang de la Ligue avec une fiche de 3-15. Les Riders, quant à eux, ont fait confiance à Fajardo, qui les a menés à une campagne de 13 victoires et au premier rang de la division Ouest.

Peu importe le classement des deux clubs à la fin de la saison, la Saskatchewan et Ottawa ont donné tout un spectacle aux partisans de la LCF, et ce, dès la deuxième semaine du calendrier régulier en 2019.

8. Trevor Harris se donne en spectacle

Demi-finale de l’Est | 10 novembre 2019

Edmonton 37, Montréal 29

Une équipe disputait son premier match éliminatoire depuis 2014, tandis que l’autre adoptait une mentalité de négligés – adoptant même la devise « Pourquoi pas nous? » en guise de motivation.

L’histoire du match a été la tenue du quart-arrière des Eskimos Trevor Harris, qui a connu une performance éblouissante lors d’un match éliminatoire, et ce, pour une deuxième année de suite.

Harris a complété 22 passes de suite pour amorcer le match, soit une passe de moins que le record établi par Jeremiah Masoli lors des éliminatoires de 2016. Harris a mis fin à sa journée de travail en ayant réussi 36 de ses 39 passes pour 421 verges et un touché.

« Trevor Harris a été tout simplement impeccable, réussissant 22 passes de suite », a dit le chroniqueur de The Montreal Gazette Herb Zurkowsky lorsqu’on lui a demandé de commenter l’issue de la partie. « La défense de Montréal n’avait aucune solution contre lui. »

Après un seul touché lors du premier quart, les deux rivaux ont marqué un total de 36 points lors du deuxième quart, grâce à deux touchés au sol de C.J. Gable des Eskimos et de William Stanback des Alouettes et à un retour de botté d’envoi de 99 verges de Mario Alford.

Le match a commencé à être plus serré en deuxième demie. Son équipe accusant un retard, Vernon Adams Jr. a essayé de ramener les siens dans le coup, mais ses trois interceptions ont empêché les Montréalais de venir de l’arrière.

Josh Johnson a réussi chacun de ces trois larcins, dont deux lors des deux dernières séries offensives des Alouettes.

Les Eskimos ont réussi à sauter sur la surface du stade Percival-Molson et à surprendre les locaux, qui évoluaient devant une bruyante foule de quelque 21 000 partisans. Les deux clubs ont joué un match excitant que tout le monde n’oubliera pas de si tôt.

7. Un classique dans les Maritimes

Touché Atlantique 2019 (Semaine 11) | 25 août 2019

Montréal 28, Toronto 22

Alors que la LCF espérait donner tout un spectacle aux gens des Maritimes, au cours de l’édition 2019 de Touché Atlantique, les Argonauts de Toronto et les Alouettes de Montréal ont répondu aux attentes.

Un match serré, un quart-arrière vedette en pleine ascension et plus de 900 verges de gains au total et voilà que les partisans ont eu droit à un spectacle endiablé à Moncton, au Nouveau-Brunswick, alors que les Als ont pu remporter la victoire in extrémis au compte de 28-22, elle qui s’est décidée lors du dernier jeu.

« Les attentes étaient peut-être basses pour les Argos, eux qui revendiquaient une fiche de 1-7, mais ils ont joué l’un de leurs meilleurs matchs de la saison 2019, à Moncton », a dit le chroniqueur sénior du CFL.ca Chris O’Leary. « Ils ont été dominants au cours de la première demie, ont ensuite perdu leur avance deux fois au cours de la deuxième demie et ils ont eu la chance de l’emporter, lors du dernier jeu du match. »

« Les partisans étaient bruyants et debout pour ce dernier jeu. Et pour un match en terrain neutre, il a été un succès, selon moi. »

Pour les Als, cette victoire faisait partie d’une séquence de trois gains d’affilée. Ils sont donc passés d’une fiche de 3-4 à une fiche de 6-4, à la suite de victoires aux dépens de Calgary, Toronto et la Colombie-Britannique. Menés par Vernon Adams Jr., les Oiseaux ont par la suite terminé la saison avec une fiche de 10-8, participant aux éliminatoires pour la première fois depuis 2014.

Le jeu du match a sans aucun doute été le jeu renversé des Als, dans lequel le ballon a changé de mains à quatre reprises, incluant une passe de touché de 34 verges d’Adams à Quan Bray.

« Ce jeu a été l’un de plusieurs jeux truqués que les Als ont réalisés en 2019 », a dit O’Leary. « Cette bande est confiante et n’a pas peur de prendre des risques, alors qu’elle s’est battue jusqu’à la fin pour obtenir la victoire. Les Als n’abandonnent jamais. »

Ils ont été surnommés les « cardiac kids » en 2019. On se demande bien pourquoi…

6. Bienvenu à Winnipeg, Zach Collaros!

Semaine 20 | 25 octobre 2019

Winnipeg 29, Calgary 28

Le doute planait à Winnipeg, à la suite de la transaction qui a vu Zach Collaros atterrir avec les Blue Bombers tard en 2019. Mais après ce 60 minutes de football enlevant, cedit doute s’est tout de suite dissipé.

Les statistiques étaient somme toute dans la moyenne – 221 verges, deux touchés et une interception —, mais le premier départ de Collaros avec les Bombers, le 25 octobre dernier, contre les Stampeders de Calgary, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Par la suite, Winnipeg a connu une séquence de quatre victoires de suite, remportant la Coupe Grey en novembre dernier, à Calgary.

« Les partisans ont pu admirer toutes les qualités athlétiques de Zach Collaros », a dit le directeur du contenu des Bombers Ed Tait. « Ç’a donné de l’espoir à tout le monde. »

« Nous avons pu constater à quel point l’attaque serait dirigée différemment avec lui derrière le centre. Matt Nichols est le passeur typique qui demeure dans la pochette de protection et qui utilise ses connaissances afin de lire le jeu rapidement et se débarrasser du ballon tout aussi rapidement et de façon efficace et précise. Et avec Chris Streveler et ses habiletés au sol, c’était une attaque à deux têtes. »

Les Stamps avaient dans leur mire un autre titre de la division Ouest. Calgary détenait l’avance 28-19 au cours du quatrième quart et se dirigeait vers la victoire. Mais Collaros en a décidé autrement, lui qui a orchestré une remontée de 10 points, tard dans la rencontre, qui a mené à un botté de placement de la victoire sur 34 verges au dernier moment.

« Cette fantastique passe de Collaros à Adams pour le touché n’a pas seulement été l’un des jeux les plus électrisants de la saison des Bombers, mais l’un des jeux les plus importants », a dit Tait. « C’était ce genre de jeu que vous regardez à travers les doigts de vos mains sur le coup et, par la suite, que vous visionnez encore et encore. »

« Mais cette passe a démontré que l’attaque des Bombers avait une autre dimension, celle qui provient de la capacité de Collaros de prolonger les jeux afin de trouver des receveurs dans les zones profondes. Pas que l’unité offensive winnipegoise ne détenait pas déjà les capacités d’exploser lors de gros jeux; elle ne les exécutait tout simplement pas. »

Cette victoire serrée de 29-28 a amorcé quelque chose de spécial à Winnipeg, en même temps qu’elle a marqué le début de la fin des Stamps en 2019.

5. Le drame torontois

Semaine 8 | 1er août 2019

Toronto 28, Winnipeg 27

C’était David contre Goliath et David ne semblait vraiment pas à la hauteur. Eux qui tentaient de remporter leur première victoire de la saison, les Argos ont permis aux Bombers de se forger une avance de 20-0, par une soirée chaude du mois d’août au BMO Field. Par la suite, de nulle part, David s’est finalement présenté.

« Non seulement Winnipeg a bousillé une avance de 20-0, les Bombers ont aussi donné plusieurs chances aux Argos de revenir de l’arrière dans les dernières minutes du match », s’est souvenu Don Landry du CFL.ca. « Et les Argos en ont profité. »

McLeod Bethel-Thompson a trouvé S.J Green dans la zone des buts avec 10 secondes à faire à la rencontre, alors que Tyler Crapigna a botté la transformation de la victoire, permettant ainsi à Toronto de l’emporter 28-27.

« C’était là, l’un des résultats les plus bizarres de la saison », a dit Landry. « Ce n’était pas seulement le fait que les Argos revendiquaient une fiche de 0-6 avant le match contre les Bombers qui eux avaient une fiche de 5-1. C’était aussi parce que les Argos étaient loin de ressembler à une formation qui avait les capacités de revenir de l’arrière ou bien de battre qui que ce soit. »

Toutefois, cette superbe victoire n’a pas empêché les Argonauts de terminer la saison 2019 avec une fiche de 4-14, grâce, entre autres, à trois gains contre le ROUGE et NOIR. Winnipeg, par la suite, est allé remporter la Coupe Grey.

« J’ai réfléchi à ce match après la victoire des Bombers au match de la Coupe Grey », a dit Landry. « Plusieurs partisans et analystes à Winnipeg avaient de la difficulté à concevoir que cette équipe pouvait aspirer aux grands honneurs, au cours de la dernière saison. Il faudra donc se souvenir de cette importante leçon : des défaites honteuses au mois d’août ne veulent pas nécessairement dire que la saison est terminée. »

4. Tout repose sur les épaules d’Arbuckle

Semaine 3 | 29 juin 2019

Calgary 36, Colombie-Britannique 32

Parfois, tout ce dont un joueur a besoin, c’est une opportunité; ç’aurait difficilement pu être plus vrai pour Nick Arbuckle, un soir de juin à Calgary.

Bo Levi Mitchell a subi une blessure – il allait être à l’écart du jeu jusqu’à la fin de semaine de la fête du Travail L’Équipeur –, et Arbuckle a été envoyé dans la mêlée pour terminer la partie.

Tout portait à croire que les Stamps allaient amorcer leur campagne avec une fiche de 0-2, eux qui tiraient de l’arrière 32-21 avec trois minutes à jouer au match. Mais le quart « substitut » de Calgary avait d’autres plans en tête.

« Quand vous regardez à nouveau le match, ce qu’il y a d’étonnant, c’est qu’il n’y a aucun indice qui permet de savoir ce qui va arriver », a dit le chroniqueur du Calgary Sun, Danny Austin. « Les Stampeders éprouvaient beaucoup de difficulté, surtout en attaque, et ils avaient mal paru contre le ROUGE et NOIR lors de la semaine 1. »

« Mais Arbuckle prend la relève, et, soudainement, tout tombe et place et les choses commencent à bien aller pour eux. J’ai visionné ce quatrième quart au moins cinq autres fois, et je suis encore étonné de voir la vitesse avec laquelle ils ont renversé la vapeur. »

Arbuckle, qui a remplacé Mitchell avec quelques minutes seulement à faire à la rencontre, a réussi chacune de ses neuf passes pour 93 verges et le touché de la victoire, en plus de lui-même marquer un majeur sur une faufilade du quart.

Ce fut une remontée parfaitement exécutée par les locaux – du touché au sol d’Arbuckle au botté court recouvré par Calgary et au touché sur des réceptions d’Eric Rogers.

« Le plus impressionnant à propos de la performance d’Arbuckle, c’est qu’il n’avait littéralement jamais fait autre chose que de porter le ballon dans des situations de courts gains », a dit Austin. « À Calgary, nous le voyions aller lors des entraînements, et nous savions qu’il pouvait lancer de bonnes passes, mais il est parvenu à livrer la marchandise alors que l’enjeu était incroyablement élevé. »

« Les Stamps avaient besoin d’une victoire pour éviter de se retrouver avec une fiche de 0-2, donc le fait que Nick ait sauté sur le terrain et qu’il ait si brillamment fait fi de la pression, c’est incroyable. »

Ce match était le premier de huit qu’Arbuckle allait amorcer en 2019, soit avant le retour au jeu de Mitchell lors de la semaine 12. Arbuckle a mené les Stamps à une fiche de 5-3 et s’est forgé une excellente réputation, aux quatre coins de la Ligue, au cours de cette période.

3. Prolongation!

Semaine 10 | 17 août 2019

Montréal 40, Calgary 34

À mi-chemin de la saison 2019, on se posait encore la question : « Les Alouettes se sont-ils vraiment mis en marche? » À la suite de la partie de la semaine 10 contre les Stampeders, la réponse était oui, et ce, sans aucun doute.

Pendant l’ensemble de la rencontre jouée au McMahon Stadium de Calgary, les champions de la 106e Coupe Grey étaient dominants.

Mais le quart-arrière Vernon Adams Jr. a opéré sa magie lors de la dernière minute de jeu puis en prolongation pour faire taire les détracteurs de la formation montréalaise.

Perdant 28-17 avec 1 m 40 s à jouer, Adams s’est mis au travail et a traversé le terrain avant de lancer une passe de touché vers Eugene Lewis. Avec 38 secondes à faire, et avec Calgary menant 28-25, Montréal a effectué un botté court parfait qu’a recouvré Lewis, redonnant ainsi le ballon entre les mains du passeur des Als.

« Ce fut l’un des meilleurs bottés courts effectués par Boris Bede », a dit le chroniqueur du CFL.ca Jamie Nye. « Il a botté le ballon près des nombres, soit directement à l’endroit où Eugene Lewis avait été déployé pour réussir ce jeu en particulier. Généralement, le ballon se retrouve haut dans les airs le long des lignes de côté, où tous les joueurs s’amassent. Botter vers les nombres était le seul endroit où Lewis pouvait s’assurer de mettre la main sur le ballon en sautant. »

Les Als et Adams Jr. ont fait avancer le ballon jusqu’à la ligne de 27 verges des Stamps, où Bede a réussi un placement pour forcer la tenue de la prolongation.

Et c’était loin d’être le dernier moment excitant au McMahon Stadium cette journée-là.

En prolongation, chaque club a marqué un touché, avant qu’Adams Jr. marque lui-même le majeur pour la victoire. Eric Rogers a presque capté une passe pour inscrire le touché qui allait de nouveau créer l’égalité, mais, malgré ses efforts, on a jugé qu’il avait capté le ballon en dehors des limites du terrain, et les Alouettes allaient quitter Calgary avec la victoire.

« Pour réussir une remontée comme celle-ci, il faut que tout se déroule à la perfection », a dit Nye. « Qu’il s’agisse de deux pénalités pour rudesse contre le passeur, d’un botté court recouvré ou d’une pénalité pour procédure inadmissible forçant vos adversaires à dégager. Sans oublier qu’avec une minute à faire au match et avec un pointage de 28-17, une équipe peut facilement abandonner. Ce sont toutes des raisons qui expliquent pourquoi les Alouettes ont connu une bonne saison : le club croyait qu’il pouvait gagner n’importe quel match, et ce, de n’importe quelle manière. »

Grâce à cette victoire, les Montréalais avaient amélioré leur fiche à 4-4, et ils allaient par la suite gagner trois de leurs quatre matchs suivants.

2. Le poteau des buts

Finale de l’Ouest | 17 novembre 2019

Winnipeg 20, Saskatchewan 13

Il n’a fallu que quelques minutes pour que la finale de l’Ouest de l’an passé, entre les Roughriders de la Saskatchewan et les Blue Bombers de Winnipeg, devienne instantanément un classique.

Avec un laissez-passer pour le match de la 107e Coupe Grey à l’enjeu, les Bombers avaient une avance de sept points avec deux minutes et demie à jouer. En troisième essai, la Saskatchewan était à la ligne d’une verge de Winnipeg et pensait bien être capable de marquer le touché qui luipermettrait de créer l’égalité. Après tout, les situations de courts gains avaient été le pain et le beurre de Cody Fajardo dans la LCF avant qu’il ne s’établisse comme quart-arrière partant. Mais la défense des Bombers avait une autre idée en tête, freinant le passeur des Riders dans sa course vers la zone des buts et provoquant, du même coup, un revirement.

Les Riders ont obtenu une autre chance de l’emporter, non pas sans suspens.

« Lors de la dernière série, il y avait beaucoup de confiance au Mosaic Stadium », a dit le descripteur des matchs des Riders à la radio, Derek Taylor. « Les Riders avaient éprouvé des ennuis dans la zone rouge pendant tout le match, mais, pendant toute la saison, ils avaient donné à leurs partisans des raisons d’être en confiance. Marquer un touché lors de leur dernière série offensive n’était pas une situation désespérée aux yeux des Riders. Ils y étaient déjà parvenus de manière admirable à quatre autres reprises en 2019, contre Montréal, Hamilton, Edmonton et Winnipeg, lors d’un affrontement classique de la fin de semaine de la fête du Travail – un placement victorieux de Brett Lauther. »

En situation de troisième essai et 10 verges à franchir et avec moins de 30 secondes à jouer, Fajardo a lancé une passe en direction de Kyran Moore. Le demi défensif des Bombers Marcus Sayles couvrait Moore et a réussi à mettre ses deux mains sur le ballon. Mais ce dernier lui a glissé entre les mains, et Moore a effectué un attrapé en plongeant. Il y avait toujours de l’espoir du côté de la Saskatchewan.

« Quand le ballon a filé entre les mains de Marcus Sayles et que Kyran Moore a plongé pour le capter, tout le monde a bondi de son siège au Mosaic Stadium », a dit Taylor. « Je suis presque tombé du mien! Tout le monde cherche quelqu’un à embrasser dans ce genre de situation. »

Avec trois nouveaux essais à défendre, la défense de Winnipeg a rendu la tâche difficile pour Fajardo et ses coéquipiers. D’abord, Mercy Maston a réussi un sac aux dépens de Fajardo, puis Brandon Alexander a rabattu une passe.

En troisième essai, le cadran indiquait quatre secondes alors que Fajardo et les Riders se trouvaient à la ligne de huit verges de Winnipeg. Puis est survenue la passe vers Moore, fin seul dans la zone des buts, suivie d’un « ding ». Ça, c’était le poteau des buts.

La saison de la Saskatchewan était terminée, et les Bombers avaient obtenu leur billet pour le match de la Coupe Grey à Calgary.

« Personne des quelque 33 000 partisans présents au Mosaic Stadium n’a hué à la fin de la partie », a dit Taylor, cherchant à expliquer l’atmosphère qui régnait à la suite du moment où le ballon a frappé le poteau des buts. « Je crois que nous avons tous compris à quel point nous avions assisté à une saison incroyable et improbable, notamment après la blessure subie par Zach Collaros. Et puis, il y a toujours 2020, année où la Coupe Grey sera disputée en Saskatchewan. »

1. Le match de l’année

Semaine 15 | 21 septembre 2019

Montréal 38, Winnipeg 37

Lors d’une soirée de fin septembre à Montréal, tout portait à croire que les Blue Bombers de Winnipeg allaient revenir à la maison avec une dixième victoire en poche à l’aube du quatrième quart d’une partie contre les Alouettes de Montréal.

Son équipe tirant de l’arrière par 20 points et les circonstances ne jouant pas en sa faveur, Vernon Adams Jr. avait en tête une autre fin pour l’histoire qui s’écrivait ce soir-là au stade Percival-Molson.

Montréal a marqué 21 points sans répliquer au cours du dernier quart, tandis que la défense du club a réduit l’attaque de Winnipeg au silence, et les Alouettes ont surpris tout le monde en signant une victoire improbable à la suite d’une remontée. À ce stade-ci de la campagne, Montréal portait sa fiche à 7-5 à la suite de la plus importante remontée de son histoire. Avant ce match du 21 septembre, la plus grande remontée des Alouettes était survenue en 1981 contre les Argonauts de Toronto.

« Le momentum peut provoquer des choses un peu folles au football », a mentionné le chroniqueur du CFL.ca Davis Sanchez lorsqu’on lui a demandé de parler du quatrième quart disputé par les Alouettes. « On sentait que le momentum était du côté de Montréal, et qu’il s’intensifiait après chaque jeu. »

À l’image de leur campagne 2019, les Alouettes de Montréal ont joué avec émotion et confiance et ont excellé. Même si l’équipe perdait par 20 points, tout le monde au banc des Alouettes savait que l’équipe pouvait y arriver.

Tout a débuté par une passe de touché vers Chris Matthews, puis il y en a eu une autre vers DeVier Posey, et enfin il y a eu l’attrapé pour un majeur de Jake Wieneke avec 11 secondes à jouer pour permettre à Boris Bede de réussir le converti d’un point donnant les devants aux Alouettes.

Bien que ce soit les joueurs sur le terrain qui ont exécuté les jeux, l’entraîneur-chef des Als, Khari Jones, était possiblement celui qui croyait le plus en son équipe.

« L’énergie de Jones était contagieuse », a dit Sanchez. « Il y avait plus de talent au sein de cette équipe que ce que l’on pensait en début d’année, mais c’est vraiment l’énergie déployée par l’entraîneur-chef qui a fait la plus grande différence. »

La vedette montante du club au poste de quart-arrière a connu la meilleure performance de sa carrière lors de cette spectaculaire victoire des Montréalais; Adams Jr. a amassé 448 verges et quatre touchés par la passe. Il a aussi marqué un majeur au sol, son 11e de la saison.

On dit qu’une avance n’assure jamais la victoire dans la LCF, et ce gain des Alouettes fut un parfait exemple de ce dicton.