THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick
TORONTO – Pendant l’hiver, Juwan Brescacin se la coulait douce, en quelque sorte.
Le joueur originaire de Mississauga a pu revenir à la maison via le marché des joueurs autonomes, lui qui s’est entendu avec les Argonauts de Toronto, après avoir passé les quatre dernières campagnes avec les Stampeders de Calgary.
Pendant l’entre-saison, il s’est entraîné à Chicago, avec son nouveau coéquipier, DaVaris Daniels, eux qui demeuraient dans le même immeuble à appartements.
Sa copine Courtney Dowdell était aussi avec lui, à Chicago. Ils se sont rencontrés à l’école, alors qu’ils allaient à l’Université Northern Illinois. Ils ont commencé à se fréquenter il y a de cela deux ans. Courtney est une infirmière en salle d’opération.
C’est un emploi que Brescacin a toujours apprécié, mais, au cours des dernières semaines, son appréciation a grandi de façon exponentielle. Vendredi dernier, il a parlé du métier de sa copine sur Twitter.
lives may change. When Covid-19 first came about I told her if it got really bad I wanted her to quit. She straight up told me no and she made an oath to serve sick people and people that needed her. I thank you and the people around the world that are keeping us healthy ❤️
— Juwan Brescacin (@JBrescacin11) March 20, 2020
« Je n’ai jamais pensé que son emploi était facile, mais (en ce temps de crise de santé publique) le fait qu’elle se lève tous les matins pour aller travailler comme si ce n’était qu’un autre jour de travail, c’est tout simplement incroyable », a dit Brescacin. « Elle doit se rendre dans un environnement de travail où le virus peut surgir de partout. »
« Elle n’est pas directement avec les patients atteints de la COVID-19, mais ces gens infectés sont dans l’hôpital où elle travaille et il y a toujours des chances qu’un des patients qui se fait opérer soit positif. Elle est donc toujours exposée. C’est toujours un risque pour elle. »
« Sa routine est la même. Elle se réveille et part travailler tous les jours, pendant que nous sommes pris à la maison. »
Brescacin fait partie de ceux et celles qui sont effectivement pris à la maison. Il n’a pu revenir de Chicago que la semaine dernière. Il a amorcé sa quarantaine dans sa maison d’enfance à Mississauga.
« C’était la première année qu’elle et moi étions à Chicago ensemble. Et je devais revenir puisque mon assurance voyage arrivait à terme et on me disait que je ne pourrais pas la renouveler », a dit Brescacin. «Alors si quelque chose m’arrivait, on ne savait pas quel genre de soins j’aurais pu avoir. »
« J’ai donc pris la décision de revenir à la maison. Ma mère est là. Je pourrai donc passer du temps avec ma famille, mais je ne peux pas voir qui que ce soit pour le moment. »
Juwan Brescacin avec sa copine Courtney Dowd, elle qui pratique le métier d’infirmière à Chicago (Photo: Juwan Brescacin).
Comme la plupart d’entre nous, il regardait l’escalade du virus, mais il est devenu plus attentif à cette situation exceptionnelle lorsque la NBA a décidé de suspendre sa saison, le 11 mars dernier.
« Je crois que lorsque la NBA a tout mis sur la glace, c’est là que tout le monde a fait “Wow! C’est du sérieux” », a dit Brescacin.
« Je crois que les gens sont devenus plus conscients de ce qui se passait. Plusieurs se sont même mis à paniquer. Mais je pense vraiment que si nous suivons les consignes, et ce, bien que nous n’ayons pas toute l’information désirée, tout devrait bien aller. »
Pour le moment, Brescacin attend patiemment dans sa chambre. Une de ses tantes lui apportera de la nourriture, alors qu’il continue de garder ses distances avec sa mère.
« J’essaie de garder la forme du mieux que je peux », a-t-il dit.
« Je tente simplement de suivre les consignes, ce qu’on m’a dit lorsque j’ai traversé la frontière. La forme physique va bien. Je crois que c’est plutôt la forme mentale qui est difficile à garder à flot… Il y a beaucoup d’incertitude et plusieurs variables à ne pas négliger. »
Alors que nous vivons tous et toutes dans ce climat d’incertitude depuis quelques semaines, nous devrions penser à ces gens, à tous ces employés et à toutes ces employées de première ligne qui risquent leurs vies pour prendre soin de ceux et celles qui sont mal en point. Nous les remercions…