30 mars 2020

Faubert-Lussier : Le receveur des Alouettes se compte chanceux

Cynthia Cianciusi/Alouettes de Montréal

MONTRÉAL – Nous sommes tous et toutes en confinement, en ce temps de crise sanitaire. La COVID-19 nous force à pratiquer la distanciation sociale et donc à trouver d’autres moyens de communiquer entre nous.

De plus, en ce jour 17 de confinement au Québec, il faut bien sûr trouver des moyens de s’occuper. Il y en a qui cuisine, qui joue aux jeux vidéo, qui regarde des films, qui joue à des jeux de société. D’autres, comme le receveur des Alouettes de Montréal Félix Faubert-Lussier – que j’ai joint au téléphone lundi — effectue un paquet de rénovations, lui qui vit et qui est propriétaire d’un immeuble d’appartements dans la métropole québécoise.

« J’ai la chance d’avoir un passe-temps qui est la rénovation en ce moment », a dit Faubert-Lussier, lui qui a signé un nouveau contrat d’un an avec les Oiseaux, le 31 janvier dernier. « Comme j’ai un immeuble à revenus que je suis en train de rénover, je suis confiné dans mon immeuble, donc je rénove mon immeuble. Alors, ça, ça avance. Je ne fais pas du surplace, en attendant que la pandémie se termine. »

« Je suis chanceux, d’une certaine façon, mais c’est sûr, qu’en ce moment, il faut s’adapter. »


 
Faubert-Lussier vit cette période exceptionnelle de l’histoire de notre monde moderne avec sa conjointe qui travaille, comme plusieurs d’entre nous, à partir de la maison.

« Elle est représentante pour les compagnies d’alcool », a-t-il dit. « Comme la SAQ est un service essentiel, elle peut encore travailler. »

Lors de la pandémie de grippe espagnole au début du 20e siècle, les gens n’avaient certainement pas autant de moyens afin de demeurer en contact avec leurs proches qui n’habitaient pas avec eux. En 2020, avec les cellulaires, Skype, Zoom, FaceTime et autres nouvelles technologies de ce monde, il est certes plus simple de prendre des nouvelles de nos amis et de notre famille.

« J’ai fait à peu près trois 5 à 7 en FaceTime, à distance, avec des amis », a expliqué Faubert-Lussier. « On utilise (aussi) des applications comme Skype, Messenger et autres… On était une vingtaine à un moment donné à prendre une bière ensemble à distance. »

« On peut heureusement rester connecté grâce à la technologie. Je ne sais pas comment les gens vivaient les pandémies dans les années 1900 et même avant ça au Moyen-Âge. Nous sommes donc très chanceux (dans les circonstances). »

En effet…

« Je ne sais pas s’ils faisaient de l’isolement volontaire dans ce temps-là… Je ne pense pas », a ajouté Faubert-Lussier.

C’était effectivement une autre époque.

Le receveur des Alouettes Félix Faubert-Lussier a capté neuf passes pour des gains de 102 verges en 2019 (Dominick Gravel/Alouettes de Montréal).

Le début du printemps annonce habituellement le moment de l’entre-saison où les joueurs de la Ligue canadienne de football (LCF) intensifient leur entraînement en vue du début du camp d’entraînement et de la nouvelle saison – la Ligue vient d’annoncer qu’elle reportait le début des camps.

Comment le receveur de 28 ans garde-t-il la forme?

« Je fais des entraînements virtuels », a dit Faubert-Lussier, lui qui a capté neuf passes pour des gains de 102 verges l’an dernier. « On peut se ramasser deux ou trois à faire un entraînement en simultané. On se parle et on fait les mêmes exercices. »

« Ce qui est plus difficile c’est de courir et d’attraper des ballons. Moi je suis un receveur, alors je ne peux pas (en ce moment) attraper des ballons. Ça, c’est plus difficile. »

« Je peux toujours aller courir tout seul au parc, mais ce n’est pas l’idéal. Le football est un sport d’équipe et c’est tout le temps “l’fun” de s’entraîner en équipe. »

La première ligne

En ces temps difficiles, plusieurs personnes continuent malgré tout à travailler dans les tranchées. Si au football, plusieurs affirment que les matchs se jouent souvent sur la ligne de mêlée, c’est la même chose pour la bataille que notre société – ainsi que le monde entier – mène contre la COVID-19.

Les employées et les employés de la santé, les policiers, les pompiers, les épiciers, ainsi que les travailleuses et les travailleurs dans le domaine des transports en commun s’exposent au virus tous les jours et nous leur devons un grand respect et toute notre admiration.

« Eux autres (les gens dans le domaine de la santé), ce sont les joueurs par excellence dans la société », a dit Faubert-Lussier. « Ce sont eux qui sont plus à risque puisqu’ils sont directement avec les gens qui ont des symptômes. »

« Et comme on connaissait (déjà) l’état de notre système de santé (au Québec) avant la COVID-19, je dois me rendre à l’évidence qu’il y a beaucoup de monde qui fait plus que son quart de travail habituel; des heures supplémentaires, pas beaucoup de sommeil. De plus, on ne sait pas combien de temps ça va durer. Je lève mon chapeau à ces gens. »

« On peut heureusement rester connecté grâce à la technologie. Je ne sais pas comment les gens vivaient les pandémies dans les années 1900 et même avant ça au Moyen-Âge. Nous sommes donc très chanceux. »

– Félix Faubert-Lussier

Pour terminer, Félix Faubert-Lussier avait ce message pour les partisans des Alouettes et de la LCF :

« Restez patients, fiez-vous aux recommandations du gouvernement et contrôlez ce que vous pouvez. Passez du temps en famille. Focalisez votre énergie sur autre chose que le sport, en ce moment et lorsque le tout reviendra, tout le monde sera content et nous serons prêts à reprendre là où nous avons laissé, ensemble. »

Pour la suite, bonnes « rénos » à toi Félix et à vous à la maison, à l’instar du receveur des Alouettes, prenez soin de vous et de vos proches.