31 mars 2020

Les joueurs de la LCF doivent être créatifs pour rester en forme

Geoff Robins/LCF.ca

TORONTO – Adam Bighill a fait une video de lui faisant des pompes avec sa fille de 35 livres sur le dos.

Aaron Grymes court à reculons jusqu’au haut d’une colline tout près de chez lui.

Mike Reilly lance des passes dans un filet.

Alors que les gymnases et les centres de conditionnement physique sont fermés à travers l’Amérique du Nord à cause de la COVID-19, les joueurs de la Ligue canadienne de football (LCF) doivent user d’imagination afin de garder la forme en vue de la prochaine saison.

« Ce sera un peu plus difficile, mais je ne crois pas que ce sera impossible », a dit Grymes, le demi défensif des Lions de la Colombie-Britannique. « On peut se garder en forme à peu près partout. On peut se rendre sur un terrain, là où il n’y a personne. »

Bighill a dit que sa fille était très heureuse d’aider son père à réaliser sa mise en forme.

« Ça me donne de la résistance additionnelle », a dit le secondeur des Blue Bombers de Winnipeg. « Elle aime ça et c’est mieux que de faire des pompes normales. »

Le quart-arrière des Lions de la C.-B. Mike Reilly s’échauffe avec les receveurs Bryan Burnham (à droite) et Lemar Durant (Johany Jutras/CFL.ca).

De plus, les programmes et les routines d’entrainement ont été perturbés depuis l’annonce, lundi, que la Ligue reportait le début des camps d’entraînement à cause de la présente pandémie.

Reilly affirme que la situation du coronavirus obligera les joueurs à faire les choses différemment.

« Bien sûr, il nous faudra être créatifs », a dit le quart-arrière des Lions. « Il y a eu de grands changements et ç’a altéré notre façon de faire. »

Keenan MacDougall, l’entraîneur responsable du conditionnement physique des Stampeders de Calgary, a dit que le défi qui se présente aux joueurs c’est l’accès à l’entraînement à l’aide de poids libres.

« Il y a plusieurs composantes à l’entraînement pour accroître la force des joueurs et c’est le genre de travail que les gars doivent accomplir durant l’entre-saison, pas seulement les poids libres », a dit MacDougall, un ancien joueur sur les unités spéciales des Stamps et des Roughriders de la Saskatchewan.

« Il y a plusieurs choses qu’ils peuvent et doivent faire. Comme le sprint, les changements de direction, ce genre de travail d’agilité. »

Le fait de ne pas pouvoir travailler en groupe signifie que les joueurs devront créer leur propre programme d’entraînement.

« Il faut donc être un peu plus créatif avec les exercices typiques de renforcement musculaire », a dit MacDougall. « Trouver des endroits dans la ville où vous pouvez effectuer quelques sprints. »

MacDougall a passé une année avec l’équipe canadienne de bobsleigh. Voyager en Europe lui a donné des idées afin de pouvoir s’entraîner ailleurs que dans les établissements traditionnels.

« Peu importe où tu es, il faut que ton entraînement se fasse », a-t-il dit. « Tu mets des crampons et tu fais des sprints dans un stationnement glacé. Avec un manteau et des pantalons de neige. Ce n’est pas l’idéal, mais il y a plein de choses que tu peux faire. »

Reilly a un terrain de gazon à quelques minutes de chez lui, à Seattle, là où il effectue des sprints et où il travaille ses passes.

« Je n’ai aucun receveur disponible, alors je m’installe des filets pour que je puisse lancer le ballon dedans», a-t-il dit.

L’un des films préférés de Bighill est Rocky IV. Dans ce film, nous pouvons y voir un boxeur russe s’entraîner à l’aide de la technologie supérieure et des docteurs qui évaluent son conditionnement physique. Rocky, lui, s’entraîne à l’ancienne, courant à travers la haute neige, tout en utilisant de l’équipement de ferme pour son entraînement musculaire.

Bighill n’est pas en train de dire que tout le monde devrait déménager dans une petite cabine dans le bois, mais il fait des liens.

« Tu fais le nécessaire avec ce que tu as autour de toi », a-t-il dit.

Faire des pompes surélevées, des sauts en longueur et des sprints peut compenser le manque de poids libres.

Mais même en déployant tous les efforts nécessaires, Bighill ne croit pas que les joueurs arriveront au camp d’entraînement avec le même niveau de force physique qu’à l’habitude.

« Tu ne seras pas aussi fort que d’habitude », a dit Bighill. « Mais tout le monde sera à peu près à ce niveau sur le terrain. »

Le secondeur des Blue Bombers de Winnipeg Adam Bighill se prépare entre deux jeux contre les Tiger-Cats de Hamilton (Johany Jutras/CFL.ca).

MacDougall affirme que les joueurs ne devraient pas s’en faire. Ils seront aussi forts.

« Avec tous les autres éléments d’entraînement disponibles et possibles d’accomplir, leur niveau de force devrait être bon pour un bon moment », a-t-il dit. « Les joueurs croient que s’ils ne s’entraînent pas pour une semaine, ils se ramolliront et perdront de la puissance. Ça n’arrive pas aussi vite. »

Grymes dit que la plupart des joueurs possèdent des élastiques d’entraînement à la maison. D’autres ont même des poids libres. Il encourage les joueurs à se contacter afin d’échanger leurs idées.

« Soyez en contact avec vos coéquipiers, écoutez ce qu’ils font, échangez vos programmes d’entraînement et ce que vous pouvez accomplir à la maison », a-t-il dit. « Il faut être en mesure d’être créatif et de s’adapter. Il est possible de garder la forme en ce moment, et ce, bien que ce ne soit pas la même chose que d’aller au gymnase. »

D’après un article de Jim Morris, paru sur CFL.ca