Repêchage LCF 2020 : Jordan Williams veut réaliser son rêve

TORONTO – En 2014, Jordan Williams était en mauvaise posture à l’Université East Carolina. À cette époque, il lui est arrivé d’avoir 17 sous dans son compte de banque. Son ascension dans la charte des positions jusqu’à un poste à temps plein est donc à souligner.

« Ce que j’en ai retenu c’est que l’engagement et le travail vous mèneront où vous voudrez », a dit Williams. « Pourvu que tu essaies de te mettre dans un état d’esprit de haute performance, tu peux accomplir ce que tu veux. »

Williams a travaillé fort pour être dans la bonne position qu’il est aujourd’hui et, à la suite d’une belle performance devant les recruteurs de la Ligue canadienne de football (LCF), il est prêt à être l’un des premiers secondeurs sélectionné lors du repêchage 2020.

Jordan Williams a dû travailler très fort afin de se rendre là où il est aujourd’hui (ECU Athletics Media Relations).

Williams a grandi à Fayetteville, en Caroline du Nord, mais il a passé du temps au nord de la frontière. Sa mère est née à Toronto et il faisait souvent le voyage là-bas afin d’y voir des membres de sa famille.

À sa sortie de l’école secondaire, Williams a été courtisé par plusieurs programmes, mais il a choisi de jouer son football universitaire à l’Université East Carolina (ECU). En premier lieu, il voulait aller à l’Université Shaw, dans le but de faire monter ses notes. Il s’est concentré sur ses matières scolaires et n’a pas joué pour l’équipe de football.

En 2014, il est arrivé à East Carolina, là où il a continué de travailler fort afin de se faire un nom, donnant de bonnes performances aux Pirates sur les unités spéciales, au cours de sa première année. Lors de cette année-là, il a participé à neuf matchs, lui qui évoluait presque exclusivement sur les unités spéciales.

Un an plus tard, il a reçu une bourse d’études.

« C’était surréel puisque moi et un autre de mes coéquipiers nous nous disions que nous étions en train de manquer d’argent », a dit Williams. « Par la suite, la bourse est arrivée et “boum” un gros chèque plus tard et les coffres étaient renfloués. Plusieurs étudiants sont endettés. J’étais donc très heureux de la tournure des événements. »

« Mes coéquipiers sautaient de joie, littéralement. Je n’avais jamais vu autant de gens être aussi heureux pour une autre personne. Ça m’a énormément touché. »

Il a participé à 12 rencontres – 10 en tant que partant – en 2015 pour ECU, lui qui était à la position hybride de secondeur et d’ailier défensif.

Williams a participé à 45 matchs au cours de sa carrière avec les Pirates, cumulant 252 plaqués, 13 plaqués pour des pertes, trois sacs, une interception et deux échappés provoqués.

Williams est retourné à Toronto une autre fois au début du mois de mars dernier afin de participer au camp d’évaluation régional de l’Ontario, aux côtés des meilleurs athlètes de la province. Et il a fait tourner les têtes. Williams a terminé la journée avec le meilleur temps à l’épreuve du sprint sur 40 verges : 4,48 secondes, battant ainsi son record à ECU. Il a aussi terminé au deuxième rang de l’épreuve du saut vertical, en plus d’effectuer 20 séries à l’épreuve du développé couché et un saut horizontal de 10 pieds et 8,5 pouces.

Les attentes étaient élevées dans le cas de Williams lors des tests physiques, lui qui a atteint trois de ses cinq objectifs. Il espérait toutefois réussir une meilleure performance lors de l’épreuve du développé couché et un meilleur temps à l’épreuve des changements de direction (4,4 secondes, bon pour le quatrième rang).

Il a passé du temps sans jouer au football, à la suite de sa graduation de l’université. Lorsqu’il est sauté sur le terrain au Varsity Stadium pour les épreuves à un contre un, Williams était très excité.

« Je me sentais tellement bien. Au cours de la moitié des séquences avec l’équipement de protection sur le dos, j’avais un large sourire dans la figure », a dit Williams. « Pendant les épreuves à un contre un, j’étais tellement heureux de rendosser mon équipement. Et ç’a été toute une occasion pour moi. »

Le secondeur Jordan Williams a fait tourner les têtes lors du camp d’évaluation régional de la LCF, en Ontario (ECU Athletics Media Relations).

Ça prend aussi toute une performance afin d’être sur les radars des équipes de la LCF et c’est ce que Williams a fait lors du camp régional en Ontario. La vidéo de ses faits saillants de la NCAA parle d’elle-même et ses statistiques lors des tests physiques ont été impressionnantes, lui qui a terminé dans le top-10 dans toutes les catégories. Précisons qu’il a fait partie du top-5 dans toutes les épreuves sauf celle des trois cônes.

« Mes attributs physiques comme ma capacité à lever de lourdes charges, les sauts et la course sont géniaux », a dit Williams. « Je ne vais pas me vanter, mais j’ai eu de très bonnes performances. »

« Mais pour ce qui est des particularités du football de la LCF, comme les types d’un contre un et les unités spéciales, je sens que je peux encore m’améliorer. »

Le secondeur est en train d’apprendre toutes les nuances du football canadien. Il a eu un avant-goût du plus grand terrain, lors du camp d’évaluation, tout en étudiant des vidéos. Il suit l’exemple d’Adam Bighill afin d’exceller dans la LCF.

Et ceci devrait faciliter sa transition. Alors qu’il s’est accoutumé à quelques jeux, il est en train de se familiariser avec les pressions sur les quarts adverses.

« C’est une question de “timing” », a dit Williams. « Si tu es à court d’une verge, tout le mécanisme changera et la façon d’attaquer le ballon également. C’est très différent. »

Selon le premier repêchage simulé du LCF.ca, Williams serait sélectionné au deuxième tour (11e au total) par les Argonauts de Toronto. Si les Argos peuvent mettre la main sur Williams, ils auraient en leur possession un joueur qui pourrait devenir un partant dès la prochaine saison.

« Je me sentais tellement bien. Au cours de la moitié des séquences avec l’équipement de protection sur le dos, j’avais un large sourire dans la figure »

– Jordan Williams 

Williams décrit son style de jeu en un seul mot : ténacité. Il s’envole vers le ballon et il est un plaqueur solide et précis. Son joueur préféré, lorsqu’il était plus jeune, était Patrick Willis des 49ers de San Francisco, lui qui a participé au Pro Bowl au cours de sept de ses huit saisons dans la NFL. Il était très dominant.

Maintenant que le football à évolué, il se tourne vers d’autres athlètes, à la recherche d’inspiration.

« Comme le football a changé à travers les années, j’essaie de modeler mon jeu avec celui de Deion Jones des Falcons d’Atlanta, par exemple », a dit Williams. « Il a eu un temps de 4,39 secondes à l’épreuve du sprint à son camp d’évaluation. J’essaie donc de m’en inspirer. »

Williams est, en ce moment, à Louisville, au Kentucky, à l’approche de ses possibles débuts dans la LCF.

C’est un joueur très polyvalent. Il peut jouer à toutes les positions de secondeur, ainsi que sur les unités spéciales. Il est un athlète d’impact et il a très hâte de sauter sur un terrain de la LCF.

« Peu importe l’équipe qui me choisira, je serai content », a dit Williams. « Je travaillerai très fort afin d’aider ma formation à remporter la Coupe Grey. »

« En tant que joueur recru, que je sois sur les unités spéciales ou sur la formation d’entraînement, ça ne me dérange pas. Tout est important. »

D’après un article d’Austin Owens, paru sur CFL.ca