10 avril 2020

Repêchage LCF 2020 : Bennett espère devenir le roi des sacs du quart

Russ Hons/North Dakota Athletics

TORONTO – Il y avait de grandes attentes au sujet du joueur de ligne défensive Mason Bennett, lorsqu’il a terminé le secondaire.

Lui qui était considéré l’un des meilleurs joueurs nationaux de sa classe, l’athlète originaire de Winnipeg, au Manitoba avait le choix entre jouer pour les meilleurs programmes d’U SPORTS ou bien d’aller au sud de la frontière afin de tenter sa chance dans la Division I. Il a choisi la deuxième option et est devenu l’un des meilleurs de l’histoire de l’Université du Dakota du Nord.

Bennett a prouvé qu’il avait les habiletés pour atteindre les pivots adverses, lorsqu’il évoluait pour les Fighting Hawks et le chasseur de quarts ne devrait pas attendre très longtemps avant d’entendre son nom, lors du prochain repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF).

Le joueur de ligne défensive canadien Mason Bennett a opté pour la NCAA, lors de son séjour universitaire (Russ Hons/North Dakota Athletics).

La mère de Bennett l’a inscrit au football, alors qu’il n’avait que six ans. À cette époque, il a joué bon nombre d’années pour son organisation locale dans l’uniforme des Lions de Fort Garry. Il est instantanément tombé en amour avec le football.

Il était un ailier défensif, mais puisqu’il avait un gabarit imposant lorsqu’il évoluait à l’école secondaire Vincent Massey, il était utilisé comme plaqueur défensif à gauche et comme joueur de ligne défensive.

Cet état de fait l’a aidé à apprendre les stratégies dans les tranchées assez rapidement.

« Lors des entraînements, je m’entraînais beaucoup avec les joueurs de ligne offensive, emmagasinant l’information sur leur technique », a dit Bennett. « Lorsque j’ai effectué la transition sur la ligne défensive, j’essayais d’enregistrer leurs tendances offensives. Ç’a vraiment aidé ma progression. »

Lorsqu’est venu le temps de choisir une université, Bennett avait l’embarras du choix. Il était un espoir canadien faisant partie du top-5 et plusieurs écoles tentaient de l’attirer dans leurs programmes.

« Ç’a été difficile. C’était stressant à l’époque, mais lorsque j’y repense, c’était aussi très amusant », a dit Bennett par rapport à tout ce processus de recrutement. « Il y avait un autre joueur canadien là-bas, Neville Gallimore, alors c’était super amusant de faire partie des deux joueurs canadiens qui s’acharnaient au travail. »

« Ç’a été un bon processus, puisque nous avions des Canadiens qui parlaient à des écoles américaines afin de faire ressortir nos candidatures. »

Bennett a finalement opté pour le Dakota du Nord, qui se situe à 2 heures 30 minutes au sud de chez lui.

Au cours de sa première année, Bennett n’a pas joué de matchs officiels. En plus de Bennett, l’équipe avait fait venir plusieurs autres joueurs de ligne défensive. Mais l’année suivante, il n’y avait pas autant de recrues disponibles à ce poste, ce qui a permis au Canadien d’avoir la chance d’épater la galerie.

D’habitude, les joueurs qui en sont à leur première année prennent leur temps afin de se familiariser au rythme de jeu. Toutefois, Bennett a tout de suite attiré l’attention de ses entraîneurs, terminant la saison 2016 avec une fiche de 17 plaqués, 2,5 sacs et un échappé recouvré, en 12 matchs.

« À mon premier match, on m’a dit qu’il se pourrait que je saute sur le terrain, si l’équipe tirait de l’arrière par une grande marge ou si celle-ci dominait par une aussi grande marge de points », a dit Bennett. « Au cours de la première séquence en défense – six jeux plus tard —, on m’a lancé dans la mêlée. Ma confiance était donc au plus haut dans mes débuts à l’université. »

Et il a continué de s’améliorer chaque année. Au cours de sa deuxième année, il a cumulé trois sacs du quart, 30 plaqués et 8,5 plaqués pour des pertes, en 10 rencontres.

La saison 2018 a été la campagne qui a réellement fait tourner les têtes. Il a été partant au cours de 11 matchs lors de cette saison. Bennett a mené les Fighting Hawks au chapitre des sacs (9,0) et au chapitre des plaqués pour des pertes (14,0), en plus d’ajouter 40 plaqués. Il ne lui manquait qu’un seul sac pour égaler le record d’Eric Schmidt, lui qui était également le coordonnateur défensif de Bennett tout au long de son séjour au Dakota du Nord.

« Nous en avons longtemps parlé. Nous blaguions là-dessus. Par exemple, il me disait que si j’arrivais à un sac de son record, il me sortirait de la rencontre ou me ferait faire de la couverture homme pour homme», a dit Bennett. « J’ai raté quelques occasions que j’aurais dû réussir. »

Bennett a conclu sa carrière universitaire en amassant 39 plaqués, 5,5 sacs, 6,5 plaqués pour des pertes, deux passes rabattues et un échappé provoqué, en 10 matchs. En 2019, il a été sélectionné sur l’équipe d’étoiles, le premier de l’histoire de cette université à mériter cet honneur.

Il est aussi devenu le meneur de l’histoire de son programme au chapitre des sacs du quart.

Il a participé à 43 rencontres des Fighting Hawks, réalisant 128 plaqués, 31,5 plaqués pour des pertes, 20 sacs, un échappé provoqué et deux échappés recouvrés.

« C’était l’un de mes objectifs d’être connu sous le nom de roi des sacs au Dakota du Nord », a dit Bennett. « Au cours de ma dernière année, j’ai subi une blessure. J’ai connu des hauts et des bas, mais lors de mon dernier match, j’ai réussi deux sacs pour battre le record. »

Bennett s’entretient avec plusieurs joueurs professionnels qu’il connaît, afin de mieux comprendre le processus de recrutement dans les rangs professionnels. Il discute souvent avec le demi offensif des Blue Bombers de Winnipeg Brady Oliveira, lui qui est un ancien coéquipier de Bennett au Dakota du Nord.

Il ajoute que bien qu’il soit excité vis-à-vis du processus de recrutement, il n’a pas trop regardé les repêchages simulés ou les classements, mais il affirme que sa mère lui envoie souvent des articles qui mentionnent son nom.

Dans le premier repêchage simulé du LCF.ca, le jeune joueur de ligne défensive se retrouve dans le top-10. Il serait donc sélectionné par les Roughriders de la Saskatchewan, eux qui ont le 7e choix au total.

« C’était l’un de mes objectifs d’être connu sous le nom de roi des sacs au Dakota du Nord. Au cours de ma dernière année, j’ai subi une blessure. J’ai connu des hauts et des bas, mais lors de mon dernier match, j’ai réussi deux sacs pour battre le record. »

– Mason Bennett 

Avec son gabarit de six pieds, quatre pouces et 258 livres, Bennett essaie de calquer son jeu sur celui de la vedette des Chiefs de Kansas City Frank Clark. Il décrit son style de jeu comme un bon équilibre entre l’agilité et la force physique qui lui permettent de se rendre aux quarts adverses. Bennett affirme aussi qu’il adore regarder jouer Willie Jefferson, le joueur défensif par excellence de la LCF en 2019, lui qui est en mesure d’utiliser ses longs bras et sa taille imposante pour rabattre des passes et contourner les joueurs de ligne offensive adverses.

Bennett a pu s’améliorer sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Sa production dans les tranchées et son leadership dans le vestiaire lui ont valu le titre de capitaine au cours de sa dernière année universitaire avec les Fighting Hawks.

« Je me rappelle mes 17 ans. Je n’avais pas de problème de comportement à l’extérieur du terrain, mais, avec le temps, j’ai amélioré mon comportement en public et avec mes coéquipiers », a dit Bennett. « Je suis tellement plus mature depuis ma première année et le tout s’est transposé dans mes cours, en salle d’entraînement et, bien sûr, sur le terrain. »

« Je suis vraiment fier d’avoir pu obtenir la confiance de mes entraîneurs tout au long de mon séjour universitaire, mais j’ai beaucoup de place pour encore m’améliorer. »

Au cours de sa dernière année à l’Université du Dakota du Nord, Bennett a pu démontrer toute sa polyvalence, alors qu’il évoluait sur plusieurs positions dans l’unité défensive. Il a évolué au poste de secondeur extérieur lors de quelques séquences près de la zone des buts. Il était aussi utilisé comme chasseur de quarts. Cette polyvalence ne passera pas sous silence, alors que les organisations de la LCF sont toujours à la recherche de joueurs de sa trempe.

« C’est vraiment “cool” de sentir que je suis proche de réaliser mon rêve », a dit Bennett. « Je ne le réalise pas encore totalement, mais plus je m’approcherai de la date du repêchage et lorsque je serai sélectionné, je le réaliserai davantage. »

D’après un article d’Austin Owens, paru sur CFL.ca