15 avril 2020

Le LO allemand Breidenbach fait respecter la distanciation sociale dans sa ville

CFL.ca

COLOGNE – Le plan du joueur de ligne offensive allemand Sven Breindenbach, à la suite de son invitation au camp d’évaluation national de Toronto, était de s’entraîner durement.

Le rêve de l’athlète de 30 ans, six pieds, cinq pouces et 285 livres n’est pas mort, mais la COVID-19 a ralenti le processus, ces derniers temps, ce qui fait que cedit rêve est maintenant sur la glace.

Pour le moment, il passe ses journées à protéger la population de sa ville. L’entraîneur de son équipe, les Crocodiles de Cologne, dans la Ligue allemande de football, est à la tête d’une compagnie de sécurité. Et Breidenbach y travaille en tant que gardien de sécurité. Cette compagnie a été embauché par la ville de Cologne afin d’assurer la sécurité de ses citoyens et de ses citoyennes en faisant respecter les règles de distanciation sociale.

« J’ai arrêté mon emploi régulier il y a de cela quelques mois afin de me préparer pour le camp d’évaluation », a dit Breidenbach. « Ce que je fais en ce moment est pas mal mon gagne-pain. Je suis libre de travailler comme je veux. Ça me va pour le moment. »

Le joueur de ligne offensive allemand Sven Breidenbach (à gauche) bloque le chemin d’un joueur de ligne défensive, au cours du camp d’évaluation, en hiver dernier (CFL.ca).

Les gens qui voudraient enfreindre les règles de distanciation sociale en se regroupant verront un grand gaillard avec plusieurs tatouages les approcher afin d’arrêter la fête.

« Nous conduisons à travers la ville en voiture et nous inspectons les lieux », a dit Breidenbach, de son travail.

« C’est la même chose qu’au Canada. Vous ne pouvez pas vous regrouper. Ce n’est pas autorisé en ce moment. Et nous donnons des contraventions si les gens ne veulent pas respecter les règlements. Pour la suite, nous attendons les directives du gouvernement, au cours des prochaines semaines. »

Connaissant les enjeux de la pandémie, Breidenbach a été surpris et frustré de voir la réaction de certaines personnes.

« Les petites villes semblent prendre la pandémie plus au sérieux que les grandes villes », a-t-il dit.

« À Cologne, je vois de nombreuses personnes marcher dehors dans les parcs. Je veux dire, vous pouvez marcher dehors. C’est correct. Il n’y a aucun problème. Mais vous ne pouvez pas faire un barbecue avec un groupe de gens. Ça ne devrait pas arriver. »

« Je ne comprends pas. Peut-être que les gens ne comprennent pas les enjeux de la pandémie. Peut-être s’en balancent-ils puisqu’ils se disent qu’ils sont plus forts que ça. Mais tout le monde a des parents et des grands-parents. Je trouve ça stupide que certaines personnes n’écoutent pas les consignes. »

Rappelons que d’avoir un gardien de sécurité au gabarit de Breidenbach doit aider à faire respecter les règlements.

« La plupart des gens comprennent mon travail », a dit Breidenbach.

« Ils restent polis puisque je ne fais que mon travail. Ils comprennent. Je ne fais que parler aux gens en leur disant que je ne veux pas leur donner une contravention de 200 euros, mais s’ils ne veulent rien entendre, alors là… »

« La plupart des personnes que je croise me disent que j’ai raison. Mais certains groupes ne veulent rien savoir. Je crois que ça fait partie de la nature humaine. »

« Je ne comprends pas. Peut-être que les gens ne comprennent pas les enjeux de la pandémie. Peut-être s’en balancent-ils puisqu’ils se disent qu’ils sont plus forts que ça. Mais tout le monde a des parents et des grands-parents. Je trouve ça stupide que certaines personnes n’écoutent pas les consignes. »

– Sven Breidenbach

Breidenbach est en santé, tout comme sa famille et c’est ce qui compte. Il travaille assez afin de pouvoir payer ses factures et, comme le font les athlètes à travers le monde, il modifie son entraînement afin de demeurer en forme et de ne pas perdre son objectif de vue.

Il a hâte de montrer aux joueurs de ligne défensive de la Ligue canadienne de football (LCF) de quel bois il se chauffe.

« Je m’entraîne à la maison », a dit Breidenbach. « Mes entraîneurs de conditionnement physique me concoctent des programmes d’entraînement. »

« Mais ce n’est pas la même chose que d’aller s’entraîner au “gym”. Je m’entraîne trois jours à la maison et je prends deux jours afin de faire de la course, des sprints, des trucs de joueur de ligne offensive. Mais ce n’est pas la même chose que d’être en salle d’entraînement. »

Il se remémore les semaines qui ont précédé son camp d’évaluation en Allemagne et à quel point il était heureux et satisfait de son entraînement. Il a atteint des sommets personnels aux épreuves du développé couché (25 répétitions) et du saut en hauteur (31,5 pouces).

Il est difficile de voir sa routine d’entraînement être interrompue de la sorte, mais Breidenbach est déterminé de garder la forme. Sa chance de percer la LCF est toujours vivante. Il faudra qu’il soit patient.

« Tout le monde est dans le même bateau », a-t-il dit. « Je ferai de mon mieux et je vais espérer que tout aille bien au cours des prochaines semaines ou des prochains mois. Nous verrons ce qui arrivera. »

Lorsqu’il était plus jeune, il a joué au soccer et au tennis, mais il y avait quelque chose qui l’attirait dans la possibilité de frapper un autre joueur.

« C’est un sport d’homme », a-t-il dit, tout sourire.

« Je n’aime pas le soccer. Je veux dire, tout le monde tombe et fait semblant d’avoir mal. Je n’aime pas ça. Le football est un vrai sport de dur à cuire et c’est ce que j’aime. »

Mais pour l’instant, Breidenbach tentera de bloquer la propagation du virus au lieu d’un adversaire sur le terrain.

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca