20 avril 2020

Harelimana veut avoir une longue carrière dans la LCF

James Hajjar

MONTRÉAL – Brian Harelimana sera probablement l’un des meilleurs secondeurs québécois disponibles au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), le 30 avril prochain.

Le joueur de six pieds, deux pouces et 228 livres des Carabins de l’Université de Montréal attend ce moment depuis qu’il est tout petit, comme plusieurs athlètes universitaires éligibles au prochain encan canadien.

« Je suis excité », a avoué Harelimana. « Il y a beaucoup d’inconnu. On n’a pas eu la chance d’avoir de camp d’évaluation national cette année, alors c’est tout de même une expérience différente pour nous en 2020. »

Rappelons que les camps d’évaluation régionaux et le camp d’évaluation national ont été annulés à cause de la COVID-19 qui sévit dans notre société et à travers le monde, en ce moment.

« Mais je suis excité, je suis excité, ça s’en vient à grands pas », a poursuivi Harelimana. «Personnellement, j’attends ça depuis que je suis tout petit. J’ai donc très hâte! »

Le secondeur des Carabins Brian Harelimana soulève la coupe Dunsmore 2019, remise à l’équipe championne du RSEQ (James Hajjar).

Selon le repêchage simulé du LCF.ca, le Lavallois d’origine pourrait très bien être sélectionné par les Alouettes de Montréal au deuxième tour (16e au total). Harelimana pourrait avoir la chance d’être sélectionné par son ancien entraîneur-chef Danny Maciocia qui est maintenant – dois-je le rappeler – le nouveau directeur général des Oiseaux.

Ce serait spécial, non?

« Ça me ferait chaud au cœur », a dit Harelimana, auteur de 31 plaqués solos, 12 plaqués assistés, incluant trois sacs du quart, trois plaqués pour des pertes, en plus de réussir huit passes rabattues en 2019; des statistiques qui l’ont placées dans les hautes sphères du classement, tant du RSEQ que de U SPORTS.

« Je sais que Danny Maciocia, quand il m’a recruté en 2016 (avec les Carabins), il m’a dit que son but était de ramener une autre coupe Vanier à Montréal. Je n’ai pas eu la chance de le faire à l’Université de Montréal. »

« Mais si jamais j’ai la chance de me faire repêcher par les Alouettes, je pourrais tenter d’accomplir cette mission avec lui. Mais n’importe où, ça va me faire chaud au cœur. »

Ah! Cette Coupe Vanier 2019… Ce championnat national qui a glissé entre les doigts des Carabins l’an dernier. Nous en reviendrons un jour, mais il est vrai que cette défaite fut difficile à avaler.

« Ç’a été une défaite crève-cœur », a dit Harelimana, lui qui a été nommé sur l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2017, 2018 et 2019. « Ça m’a pris un bon mois avant de m’en remettre. Mais une fois que la saison s’est terminée et que la fin de session aussi, j’ai commencé à m’entraîner pour le camp d’évaluation – qui n’a malheureusement pas eu lieu. »

« Avant de commencer mon entraînement, j’avais encore la défaite sur le cœur, mais une fois l’entraînement amorcé, toute ma concentration était là-dessus. »

En quatre saisons universitaires, un joueur de football se forge des souvenirs. Des plus mémorables les uns que les autres. Pour Harelimana, c’est l’ensemble de son expérience avec les Carabins qu’il a aimé et le côté humain qui s’en est dégagé.

« Ce qui m’a le plus marqué durant mon passage, c’est vraiment la fraternité que nous avons vécue à travers toutes ces années », a-t-il dit. « Le vestiaire à l’Université de Montréal, les joueurs, l’organisation et les entraîneurs, ç’a vraiment été une belle expérience. »

« Je le recommande à n’importe qui. »

Et bien sûr, un passage à l’université devrait être formateur. On devrait y apprendre notre futur métier, ou, à tout le moins, une éthique de travail.

« Ce que j’ai appris de plus important, c’est que le football, c’est de jouer l’un pour l’autre », a expliqué Harelimana. « Lorsque tu joues pour tes coéquipiers, que tu donnes tout pour eux, ça peut t’amener très, très loin. »

« Je pense qu’en 2019, ç’a été la saison à l’Université de Montréal où il y avait le moins de talent dans les quatre années où j’ai joué là-bas. Mais c’est l’année où le vestiaire a été le plus tissé serré et ça nous a amenés vraiment, vraiment loin et je suis vraiment fier des gars. »

En effet, parce que si les Carabins ont malheureusement perdu le match de la Coupe Vanier l’an dernier, ils ont tout de même remporté la Coupe Dunsmore — championnat du RSEQ — et la Coupe Uteck — trophée remis aux gagnants de l’une des demi-finales avant le match ultime. Ce n’est pas rien.

Des modèles inspirants

Peu importe le domaine professionnel, il y a des modèles qui nous inspirent. Des gens – parfois des mentors – qui nous permettent de nous surpasser et de nous mesurer, nous permettant ainsi de nous créer une identité. Et pour les athlètes de haut niveau, une identité de joueur.

« Je regarde beaucoup les matchs de la NFL », a dit Harelimana. « Il y a Bobby Wagner que je regarde beaucoup. C’est un gars très cérébral. Il sait où la balle va être avant que le jeu soit commencé. Il joue extrêmement vite. »

« Sinon, dans le passé il y avait Patrick Willis et Ray Lewis qui ont été des secondeurs très physiques et rapides. C’étaient des généraux sur le terrain. »

Nous comprenons ici que Harelimana est un leader sur le terrain et peut-être bien un futur capitaine de la défense dans la LCF.

Parlant de la LCF, le secondeur des Carabins s’inspire aussi de plusieurs joueurs encore actifs.

« J’ai grandi en regardant Chip Cox », a dit Harelimana. « Il a été quelqu’un à Montréal qui a effectué d’énormes jeux. Henoc Muamba, aussi à Montréal, est un excellent secondeur. Et il y a Adam Bighill à Winnipeg qui est une machine à plaquer. Ces gars-là sont vraiment très bons à leur position. »

D’excellents modèles…

« Ce que j’ai appris de plus important, c’est que le football, c’est de jouer l’un pour l’autre. Lorsque tu joues pour tes coéquipiers, que tu donnes tout pour eux, ça peut t’amener très, très loin. »

– Brian Harelimana

Et Brian Harelimana voudra amener toute cette inspiration dans le circuit Ambrosie afin d’y accomplir de grandes choses.

« Je n’ai pas eu la chance de remporter de championnats dans ma carrière universitaire », a dit Harelimana. « Malheureusement, je n’ai jamais atteint le but ultime. Alors, pour moi, dans les rangs professionnels, remporter un championnat (de la Coupe Grey) me ferait chaud au cœur. Ce serait un gros soulagement. »

« Et personnellement, j’aimerais avoir une longue carrière, de la longévité, où je pourrai jouer plusieurs années (dans la LCF), tout en demeurant en santé. Le football c’est un sport que j’ai joué toute ma vie, c’est un sport avec lequel je suis tombé en amour à un jeune âge. J’aimerais donc jouer le plus longtemps possible. »

Et c’est ce qu’on lui souhaite…