20 avril 2020

Malgré certaines restrictions, Arbuckle s’enracine à Ottawa

OttawaREDBLACKS.com

OTTAWA – Il y a un arbre dans la capitale nationale qui a mauvaise mine ces jours-ci, et vous pouvez blâmer la COVID-19 et le bras de Nick Arbuckle pour cela.

Le nouveau quart-arrière partant du ROUGE et NOIR d’Ottawa a dû faire preuve d’ingéniosité pour trouver des cibles vers lesquelles lancer en cette période d’isolement, et, pendant un court laps de temps, cet arbre à proximité jouait le rôle de receveur de passes.

Il possède un filet vers lequel il peut lancer le ballon, mais les jours de vent dans le quartier sud-ouest d’Arbuckle signifient souvent que le filet ne restera pas debout. Il a donc dû trouver des cibles plus fiables pour ses entraînements solitaires.

« Je lançais le ballon à un arbre », explique Arbuckle à propos d’une routine qu’il a rapidement dû abandonner au profit de quelque chose d’autre. « Mais j’ai commencé à casser certaines branches. J’ai donc eu l’impression que ça allait être mal vu », ajoute-t-il en riant.

C’est dommage; Arbuckle et l’arbre en question semblaient développer une belle chimie…

« L’arbre avait en fait de très bonnes mains », dit Arbuckle, impressionné. « En lançant le ballon au bon endroit, l’arbre l’attraperait, et vous n’aviez pas à courir après. »

Nick Arbuckle a dû faire preuve de créativité au cours des dernières semaines, après n’avoir participé qu’à une seule séance d’entraînement léger avec le receveur du ROUGE et NOIR Brad Sinopoli – avant qu’une vie de distanciation physique et de quarantaine ne s’impose brusquement.

 

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Working a few variations of quick game footwork, trying to stay compact. #RNation 🔴⚫️ #quarterbacktraining #quarterbackdrills

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« Ma femme – enceinte de huit mois – n’est pas encore apte à attraper des ballons pour moi », dit-il, le mot « encore » indiquant que Zakiyyah serait fort probablement en train de courir des tracés devant lui si le couple n’attendait pas son premier enfant le 8 mai prochain.

Vu l’impossibilité de faire appel à ses coéquipiers chez le ROUGE et NOIR, et comme Zakiyyah mettra encore quelques semaines avant de rejoindre l’équipe d’entraînement personnelle de la famille, Arbuckle nous a rappelé ce vieux dicton : la nécessité est mère de l’invention.

Maintenant qu’il a choisi d’épargner l’arbre, le joueur de 26 ans natif d’Oxnard, en Californie, a aménagé quelque chose d’un peu différent : il se dirige désormais vers un terrain de basket extérieur, près de chez lui, où il peut coincer la petite extrémité d’un pylône dans un maillon de clôture, la base carrée ainsi créée servant de cible.

« Le ballon rebondit beaucoup moins qu’il ne l’a fait lorsqu’il frappe l’arbre; j’ai donc trouvé que c’était une meilleure alternative », explique Arbuckle à propos de sa nouvelle solution. « Après avoir été touché quelques fois, il tombe, mais c’est certainement beaucoup mieux que d’abattre finalement un arbre. »

Les séances d’entraînement imaginatives d’Arbuckle ne sont qu’une partie de sa nouvelle vie à Ottawa, avec des accrocs imprévus obligeant le jeune quart-arrière à quitter sa pochette de protection, pour ainsi dire, afin de se préparer en vue d’une saison dont l’avenir est actuellement inconnu.

Ces accrocs ont également bouleversé les plans de Zakiyyah et lui de s’implanter dans leur nouvelle communauté.

Échangé par Calgary à Ottawa au début du mois janvier, et signant une nouvelle entente avant la fin du mois, Arbuckle avait hâte de s’immerger dans tout ce qui se passe à Ottawa. Il y aurait eu plusieurs séances d’entraînement avec les coéquipiers et de multiples réunions avec les entraîneurs. Mais, aussi, il y aurait eu des sorties aux quatre coins de la ville, des rencontres avec de nouveaux amis et des plans pour offrir du temps et des ressources à divers organismes communautaires de la région.

Arbuckle, évoluant ici contre le ROUGE et NOIR en 2019, a amassé 2103 verges par la passe et a lancé 11 passes de touché en remplacement à Bo Levi Mitchell l’an passé (La Presse Canadienne)

« J’ai commencé à créer des plans par le biais d’OSEG (Ottawa Sports and Entertainment Group) pour commencer à effectuer quelques actions communautaires », explique Arbuckle. « Nous avons tout simplement essayé d’en faire le plus possible jusqu’à la troisième ou quatrième semaine de mars. »

Les restrictions imposées par la COVID-19, cependant, sont venues chambouler tous ces plans, évidemment.

« Heureusement, ma femme et moi avons pu nous rendre à Ottawa et nous installer avant que cela ne se produise », explique Arbuckle au sujet du grand confinement.

« Malheureusement, je ne pouvais pas faire grand-chose dans la communauté avant cette date. Mais aussitôt que les mesures seront levées, je vais essayer de faire tout ce que je peux pour m’assurer de fournir toute l’aide que je peux pour les gens d’ici. »

D’ici là, Arbuckle tentera de s’enraciner et de faire du bien en utilisant d’autres moyens. Récemment, il a utilisé ses comptes sur les médias sociaux pour aider à donner des cartes-cadeaux de livraison d’épicerie à ceux qui pourraient en avoir particulièrement besoin.

« Je cherchais tout moyen d’aider les personnes essayant de trouver de la nourriture à manger, mais qui ne peuvent pas se rendre dans les magasins ou qui ne veulent pas se rendre dans les magasins chaque semaine. Parce que c’est un risque pour quiconque de quitter sa maison, peu importe les précautions que l’on prend. »

« Il y a des gens qui sont plus sensibles ou qui sont aux prises avec des problèmes de santé, ou tout simplement qui sont plus âgés », ajoute Arbuckle. « Ils pourraient ne pas vouloir quitter la maison. Si je peux aider de quelque façon que ce soit, je veux pouvoir le faire. »

Entre temps, Arbuckle se prépare.

Pas seulement pour la saison à venir, mais pour l’arrivée imminente d’une petite fille.

« Nous avons fait un test aujourd’hui », dit-il. « Nous avons évalué à quelle vitesse nous pouvions tout mettre dans la voiture et nous rendre à l’hôpital. Nous ne sommes pas entrés dans l’hôpital, nous y sommes simplement allés. »

« Nous essayons de réduire notre temps », dit-il, se mettant à rire.

« Nous devons être prêts pour le jour du match. »

Dans le garage d’Arbuckle, il y a une salle de musculation maison. À proximité, dans un parc vide, il décoche des passes, seul, lançant le ballon jusqu’à 30 verges, parfois, mais surtout en se limitant à des passes de 10-20 verges, expliquant qu’il aime lancer beaucoup de passes. Et il ne peut pas y arriver lorsqu’il lance bombe après bombe après bombe.

Les séances d’entraînement sur le terrain de basket – qui ont vu le jour après l’abandon de son receveur l’arbre – ont été déplacées dans un grand espace à côté de ce terrain, le froid hiver d’Ottawa laissant lentement, à contrecœur, la place à un printemps un peu plus chaud.

« Il y a un assez grand terrain gazonné sur lequel la neige a finalement commencé à fondre, et que je peux l’utiliser pour lancer des passes et pour changer de direction », dit-il.

Des réunions fréquentes sont toujours de la partie. Arbuckle parle avec l’entraîneur-chef Paul LaPolice au téléphone et a des réunions avec ses coéquipiers ainsi qu’avec l’entraîneur des quarts Steve Walsh via les mêmes appareils et applications que la plupart d’entre nous utilisent pour essayer de rester connectés les uns avec les autres.

« Coach LaPo a fait un excellent travail pour ajouter toutes les vidéos et le livre de jeux sur nos iPads afin que nous puissions toujours apprendre et faire des réunions via Zoom et FaceTime », explique Arbuckle.

« Nous essayons simplement de nous assurer que rien ne change vraiment, à part le fait que nous ne faisons rien en personne. »

« Et ça se passe bien », ajoute-t-il. « Je ne peux pas imaginer, dans les circonstances, les choses se passer mieux qu’en ce moment. J’ai vraiment l’impression que Coach LaPo et que le personnel font tout pour nous fournir les informations dont nous avons besoin. »

Toute la théorie est donc traitée avec précision. Mais la possibilité de construire un petit quelque chose sur le terrain avec des coéquipiers comme Sinopoli, R.J. Harris et les autres receveurs du ROUGE et NOIR doit attendre. Mais Arbuckle et ses coéquipiers ne sont pas les seuls et donc, au moins, ils n’ont pas le sentiment d’être loin derrière tout le monde.

« Ç’a l’air différent, mais, finalement, nous essayons simplement d’accomplir les mêmes choses », explique Arbuckle.

Les choses semblent en effet différentes. C’est particulièrement vrai lorsque vous vous installez dans une nouvelle ville, pour vous joindre à une nouvelle équipe, et au cours d’une période très particulière.

Et lorsque vos principaux receveurs, jusqu’à présent, sont un pylône et un arbre en piètre état.

D’après un article de Don Landry publié sur CFL.ca.