2 mai 2020

Williams : Un parcours atypique vers le sommet du repêchage 2020

ECU Athletics Media Relations

TORONTO – Les choses auraient pu se dérouler différemment pour Jordan Williams. En fait, s’il l’avait souhaité, Williams aurait pu amorcer son parcours dans la Ligue canadienne de football il y a près d’un an.

Le talentueux secondeur de l’Université Eastern Carolina a participé à un essai avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa l’an dernier, aux côtés de tous les autres joueurs américains qui ont sauté sur le terrain en même temps que lui. Il voulait ardemment continuer à pratiquer le sport qu’il aimait, mais sa compréhension du football canadien était légèrement déficiente. À que cela ne tienne : l’entraîneur du ROUGE et NOIR en 2019, Rick Campbell, avait aimé ce qu’il avait vu du jeune homme et avait amorcé des discussions avec Williams.

C’est à ce moment-là que Williams a mentionné que sa mère était Canadienne.

Beaucoup de choses peuvent changer en un an. Trop en retard pour participer au repêchage de la LCF, Williams a attendu, a obtenu sa deuxième citoyenneté et a prouvé qu’il était admissible pour se qualifier en tant que joueur national. Pendant ce temps, la formation ottavienne avec laquelle il aurait théoriquement pu signer un contrat en tant que joueur américain éprouvait toute sorte d’ennuis. Après une saison de seulement trois victoires, Campbell s’est joint à la Colombie-Britannique, à la recherche d’un nouveau départ.

Ayant en tête les performances de Williams lors de cet essai, et à la suite de sa prestation lors du camp d’évaluation régional de l’Ontario en mars dernier, les Lions ont senti qu’ils devaient effectuer un bond de deux rangs afin de mettre la main sur le joueur qu’ils convoitaient.


 
« Jordan est un secondeur très athlétique », a dit Campbell, jeudi, après que les Lions aient choisi Williams au premier rang au total de l’encan 2020.

« Il a préféré attendre, et ç’aura été une décision intelligente. Il est un bon joueur de football, qu’importe sa nationalité. Il peut courir, il est très rapide, et il peut contribuer immédiatement sur les unités spéciales. Je suis très heureux que nous ayons pu nous avancer pour pouvoir le repêcher. »

Peut-être sans le savoir, Williams, lorsqu’il a effectué un séjour à Toronto, la ville natale de sa mère, le mois dernier à l’occasion du camp d’évaluation régional, prenait un risque audacieux. Seulement quelques joueurs invités à un camp régional obtiennent ensuite un laissez-passer pour le camp national. Et même si plusieurs d’entre eux sont repêchés dans la LCF et restent à l’emploi de leur équipe, ils sont généralement choisis en fin de repêchage.

Quand Jermaine Gabriel a été sélectionné au 17e rang du repêchage de 2013 par Toronto, il était devenu le joueur ayant participé à un camp d’évaluation régional à être choisi le plus tôt dans l’histoire de la LCF. Williams, jeudi soir, a anéanti ce record.

« Je n’avais rien à perdre et tout à gagner », a dit Williams à propos de sa participation au camp d’évaluation régional.

« Je me suis présenté et j’ai donné le meilleur de moi-même. Peu importe ce qui allait arriver, j’allais avoir donné le meilleur de moi-même. C’était ça ma situation. »

Il a aussi un peu profité de la pandémie de la COVID-19. Le camp d’évaluation régional de l’Ontario est le seul qui a eu lieu. La LCF a annulé ses deux autres camps régionaux et son camp national en même temps que prenait fin le camp régional de l’Ontario. Ainsi, l’évaluation des dépisteurs de la LCF était l’élément le plus récent que les équipes pouvaient analyser en vue du repêchage 2020.

Le physique de Williams a impressionné Campbell l’an dernier lorsqu’il était l’entraîneur-chef du ROUGE et NOIR, et ce fut à nouveau le cas, cette année, lorsque Williams a participé au camp d’évaluation régional de l’Ontario (ECU Athletics Media Relations)

Williams savait que les Lions étaient intéressés par ses services lorsque les gens autour de lui ont commencé à recevoir des coups de fil.

« Je ne porte pas attention aux médias », a dit Williams. « Mais quand j’ai appris qu’ils avaient appelé mon entraîneur, pour lui demander ce qui s’était passé avec moi en 2018, je me suis dit qu’il y avait une chance qu’ils me choisissent. Mais je n’ai rien entendu d’autre. Ils sont les seuls à avoir appelé pour obtenir des renseignements concernant mon historique de blessures. C’était donc un bon indicateur. »

Williams a réussi 252 plaqués en 45 matchs avec l’Université Eastern Carolina. Après avoir vu des vidéos de lui, le directeur général des Lions Ed Hervey s’est dit très impressionné par l’aspect physique du jeu de Williams.

« Je crois que nous avons le luxe de compter sur un entraîneur qui l’a rencontré à Ottawa en tant que joueur américain à Ottawa », a dit Hervey en parlant de Williams.

« En ce qui a trait à l’étude de vidéos, Rob Ralph (le directeur du recrutement canadien et coordonnateur du repêchage des Lions) est allé le voir jouer en personne, et il est revenu avec un reluisant rapport sur Jordan. »

« Ses performances sur vidéos parlent d’elles-mêmes. On voit qu’il peut jouer au football, et nous croyons que son athlétisme lui permettra de s’acclimater au football canadien. »

C’est fréquent, selon Hervey, pour des joueurs américains de se joindre à la LCF, après une absence d’un an ou deux sur le terrain, et de néanmoins connaître du succès dans la Ligue. Il voit plusieurs belles années à venir pour Williams.

« Il était prêt à jouer il y a un an, mais puisqu’il a vu qu’il avait la chance d’obtenir le statut de joueur national… N’importe qui aurait fait la même chose », a dit Hervey.

« Plusieurs joueurs américains que nous ajoutons à notre formation ne jouent pas pendant un an, puis deviennent éventuellement des joueurs évoluant sur les unités spéciales. »

Si les choses s’étaient déroulées différemment, Williams aurait pu devenir un joueur spécial pour le ROUGE et NOIR il y a un an. La patience de Williams a été récompensée, cependant, et, jeudi soir, il a marqué l’histoire du repêchage de la LCF.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.