6 mai 2020

Benoît Marion veut ramener la fierté à Montréal

James Hajjar/Université de Montréal

MONTRÉAL – Le repêchage 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF) est maintenant chose faite et 73 jeunes espoirs ont trouvé preneur.

Tout n’est pas allé comme le prédisaient les experts et toutes ces listes, repêchages simulés et autres classements du bureau de recrutement. Il y a donc eu des surprises.

Le joueur de ligne défensive des Carabins de l’Université de Montréal Benoît Marion a été l’une de ces surprises lors du dernier encan canadien. Pas qu’il ne soit pas à la hauteur de la LCF, mais il est passé sous le radar de plusieurs analystes avant la tenue de la soirée la plus importante de l’entre-saison.

Le joueur de ligne défensive des Carabins Benoît Marion a été l’une des surprises, lors du dernier repêchage de la LCF (James Hajjar/Université de Montréal).

Marion était confiné – COVID-19 oblige – avec sa famille, sa copine et un de ses amis proches dans la maison de son enfance – les autres amis et les autres membres de sa famille restaient en contact sur Zoom —, lorsqu’il a reçu l’appel du directeur général des Alouettes de Montréal Danny Maciocia.

« Je suis vraiment excité, c’est une belle opportunité », a dit Marion, lors de notre entrevue téléphonique de mercredi; moi dans ma chambre et lui… sur son BIXI. « J’ai reçu beaucoup d’appui et de fierté de la part de tous mes amis, de la famille et de la ville de Montréal. Je me sens vraiment bien. »

« Tout s’est passé vraiment vite depuis jeudi (dernier). Du moment où je me suis fait repêcher et quand j’ai reçu l’appel de Danny, puis tout ce qui s’est passé, ç’a été vraiment vite. J’ai hâte de me mettre au travail. »

Le joueur de ligne défensive de six pieds, cinq pouces et 250 livres a été étonné d’entendre son nom au troisième tour (25e choix au total).

« J’ai été surpris de sortir au troisième tour », a-t-il dit. « Je m’attendais peut-être à sortir au quatrième ou au cinquième (tour), mais ç’a été une belle surprise et quand j’ai vu l’appel de Danny j’étais vraiment excité et je réalisais que ça se concrétisait. »

« Je n’avais pas encore vu mon nom apparaître, à ce moment-là, il n’y avait plus de couverture de TSN. C’était énormément d’émotions et de fierté… Un p’tit gars de Montréal qui se fait repêcher par les Alouettes… J’étais vraiment heureux et j’ai juste hâte de rencontrer tout le monde : le personnel, les autres joueurs, le public, les partisans et de me mettre au travail. »

Mais qu’est-ce que l’ancien entraîneur-chef de Marion a bien pu lui dire au bout du fil, mis à part : «Bienvenue chez les Alouettes?».

« Il y avait tellement d’affaires qui se passaient dans ma tête que… J’ai compris la grande majorité (de ce qu’il m’a dit) », a dit Marion. « Il m’a dit qu’il était excité, qu’il avait hâte de voir ce que je pouvais faire dans cette ligue-là et qu’il était convaincu que j’allais avoir du succès et que j’allais aider son équipe. »

« Je pense qu’il était content de la sélection et ce n’était pas juste la décision à Danny ou d’autres qui me connaissaient. Ce qu’il m’a fait comprendre c’est que c’était l’ensemble de l’équipe de recrutement, l’assistant DG, etc., qui avaient vraiment aimé ma personnalité et le type de joueur que je suis. C’était donc un consensus pour eux de garder les Québécois et le talent local, ici, à Montréal. »

Et si nous revenions sur le fait que Marion soit complètement passé sous le radar des classements et des listes d’experts et d’analystes… Force est d’admettre que tout ce beau monde s’est trompé. Il y a des choses que nous ne savions pas.

« En me choisissant au troisième tour, je pense qu’ils (les Alouettes) savaient que j’allais partir plus tôt que les experts pensaient », a dit Marion. « Ils n’ont pas couru le risque que je me fasse repêcher ailleurs au Canada. »

« Ça dépend toujours de l’évaluation de l’équipe », a-t-il poursuivi. « J’étais vraiment confiant, avec le film que j’avais, les bandes vidéo de mes matchs à l’université, les entrevues aussi, ça s’est vraiment bien passé. »

« Quand j’ai parlé à mon agent au pré-repêchage, quand il a reçu de la rétroaction de la plupart des DG, il a compris – et je pense qu’il l’a fait comprendre aussi – que ma valeur avait augmenté et que j’allais sortir un peu plus tôt. Il l’a fait comprendre à Danny et Danny a pris la décision de me repêcher. »

Benoît Marion rejoint ses anciens coéquipiers des Carabins, le demi défensif Marc-Antoine Dequoy et le secondeur Brian Harelimana (sur la photo), dans l’organisation des Alouettes (James Hajjar/Université de Montréal).

Benoît Marion rejoint ainsi ses anciens coéquipiers avec qui il est allé à la guerre dans les dernières années avec les Carabins.

En effet, le demi défensif Marc-Antoine Dequoy a été repêché au deuxième tour (14e choix au total) et le secondeur Brian Harelimana a été sélectionné au quatrième tour (33e choix au total) par les Oiseaux.

Une belle réunion.

« Il y a tellement de bons joueurs dans cette équipe, de bons vétérans, une équipe qui s’en va vraiment vers de belles choses », a dit Marion. « Le groupe de Québécois qui est déjà en place et de retrouver certains gars avec qui j’ai joués, je pense que ça va vraiment faciliter mon adaptation. »

« Brian, dès que je me suis fait repêcher, il m’a envoyé un message et dès qu’il s’est fait repêcher, j’étais prêt à donner des entrevues, j’ai vu que son nom sortait, alors je lui ai envoyé un message vocal. On a fait un FaceTime par après. On est restés en contact presque tous les jours depuis jeudi. »

« Brian c’est quelqu’un avec qui je suis très proche, on est de gros compétiteurs. On est vraiment choyés de pouvoir poursuivre notre carrière professionnelle ensemble et peut-être avec Marc-Antoine aussi. On a hâte de jouer et d’être devant le public montréalais. »

« En me choisissant au troisième tour, je pense qu’ils savaient que j’allais partir plus tôt que les experts pensaient. Ils n’ont pas couru le risque que je me fasse repêcher ailleurs au Canada. »

– Benoît Marion

Maintenant, les rangs professionnels

Marion a été repêché dans la LCF, mais maintenant il devra faire face à la dure réalité, celle de se tailler une place dans la formation de l’entraîneur-chef Khari Jones.

Nous ne savons toujours pas quand les camps d’entraînement débuteront, mais lorsque ce sera le temps, le joueur de ligne défensive québécois devra travailler d’arrache-pied afin de ne pas se faire reléguer aux oubliettes.

Parions que Marion sera gonflé à bloc lorsqu’il aura la chance de sauter sur le terrain avec les autres joueurs – vétérans et jeunes – des Alouettes.

« Je suis quelqu’un qui se met des objectifs dans la vie », a dit Marion. « Mon premier objectif c’est de me tailler une place sur l’alignement des 53. Par la suite, c’est de ramener cette fierté-là à Montréal et d’aller chercher une coupe Grey. »

« Je suis un gagnant, je veux gagner. C’est pour ça qu’on joue et j’adore ça, mais moi je veux ramener une coupe Grey à Montréal. J’ai connu les belles années de Calvillo, de 2009 et toutes ces années-là. »

« Je veux que les gens de Montréal et du Québec s’attachent à cette équipe. »