7 mai 2020

Des joueurs des Stingers chez les Alouettes et les Stampeders

Kyran Thicke/Concordia Stingers

MONTRÉAL – À la suite du dernier repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), trois joueurs des Stingers de l’Université Concordia ont trouvé preneur.

En effet, le secondeur Jersey Henry et le demi inséré Vincent Alessandrini ont été respectivement sélectionnés au sixième et au septième tour (51e et 60e choix au total) par les Alouettes de Montréal et le demi défensif Michael Asibuo a été repêché au huitième tour (70e choix au total) par les Stampeders de Calgary.


 
Il n’y a pas à dire, les émotions coulaient à flots.

« Tellement d’émotions… J’étais tellement content », a dit Henry, six pieds, un pouce et 215 livres. « J’ai eu l’appel des Alouettes et ils m’ont demandé si j’étais prêt à faire le saut dans la LCF. Je leur ai simplement dit que j’étais prêt à faire tout ce qu’ils voulaient. »

« C’était le septième tour et j’ai vu que c’était au tour de Montréal. J’ai regardé mon téléphone et je me suis dit “It’s now or never” », a expliqué Alessandrini, six pieds, deux pouces et 195 livres. « Tout à coup, je reçois un message texte de Danny (Maciocia) qui me demande “Are you ready?”. Trente secondes plus tard, j’ai eu l’appel de Danny. À ce moment-là, je suis tombé par terre et j’ai commencé à pleurer. C’était incroyable! »

« Je ne croyais pas trop en mes chances pour le repêchage », a poursuivi Vince, pour les intimes. « J’ai été blessé au cours des deux dernières saisons. Initialement, mon plan c’était de retourner à Concordia pour terminer mon BAC. Lorsque Danny m’a appelé deux ou trois mois avant le repêchage pour me demander quel était mon plan pour l’année prochaine, c’est ça que je lui ai dit. »

« Par la suite, je lui ai dit que s’il y avait une équipe de la LCF qui était intéressée, c’est sûr que j’allais saisir ma chance. »

Et son ancien coéquipier et maintenant nouveau compatriote des Als a souligné son exploit.

« J’ai parlé à Vince et je lui ai dit à quel point j’étais content pour lui », a dit Henry. « Il a été blessé au cours des dernières années. Je sais qu’il a travaillé fort pour être de retour en forme. Nous avons une belle occasion qui se présente devant nous et nous devrons être prêts lorsque le temps viendra. »

« Nous sommes trois (des Stingers) à avoir été repêchés et deux de nous trois ont été sélectionnés par les Alouettes de Montréal », a poursuivi Henry. « Un autre de mes anciens coéquipiers a été repêché par les Alouettes l’an dernier, Michael Sanelli. Nous sommes trois des Stingers de l’Université Concordia chez les Alouettes. »

Le secondeur Jersey Henry (10) est très heureux de faire partie de l’organisation des Alouettes de Montréal, en compagnie de deux autres de ses anciens coéquipiers (Kyran Thicke/Concordia Stingers).

Le troisième Stinger à avoir été repêché en 2020 est Michael Asibuo et les Stamps sont bien heureux d’avoir mis la main sur ce joueur dynamique et flamboyant.

« Je me suis entretenu avec l’entraîneur des demis défensifs et il me disait qu’il était vraiment content de m’avoir repêché, surtout au huitième tour », a dit Asibuo, cinq pieds, 11 pouces et 190 livres. « Toute l’énergie que j’amène sur le terrain, mon athlétisme, ce sont des choses qu’ils aiment chez moi. »

« Et le fait de l’entendre me dire tout ça, le fait de savoir que les Stamps étaient tellement heureux de m’avoir repêché, ça m’a rendu encore plus heureux. »

Si Alessandrini a été surpris d’avoir été sélectionné au repêchage 2020 de la LCF, ce n’était pas la même chose pour Henry, lui qui savait que son nom sortirait.

« Je n’étais pas surpris », a dit Henry. « Je suis simplement reconnaissant d’avoir eu la chance d’être repêché. Peu importe si j’allais être sélectionné au premier ou au dernier rang. J’étais juste heureux d’entendre mon nom ce jour-là. »

De son côté, Asibuo commençait à ronger ses ongles de nervosité, lui qui a dû attendre au huitième et dernier tour avant de savoir s’il allait avoir la chance de se faire valoir dans les rangs professionnels.

« Pour être honnête, j’ai été surpris (d’avoir été repêché au huitième tour) », a avoué Asibuo. « J’avais parlé à mon agent et nous savions que cinq équipes étaient intéressées. Tout peut arriver durant un repêchage. »

« Au huitième tour, j’ai commencé à être nerveux. C’était le dernier tour. Mais lorsque j’ai vu que Calgary m’avait choisi, tout est rentré dans l’ordre. »

Pour trois jeunes joueurs de football originaires de Montréal, défendre les couleurs des Alouettes était un rêve. Deux d’entre eux ont pu réaliser ce rêve, pendant que le troisième s’en ira dans l’Ouest, afin d’intégrer une organisation de premier plan.

« Bien sûr, je viens de Montréal », a dit Asibuo. « J’aurais aimé jouer et représenter ma ville, mais avec Calgary je n’aurais pas pu demander mieux. Les Stamps étaient dans mon top-3. C’est un nouveau début pour moi, un nouveau chapitre et j’ai très hâte de sortir de ma zone de confort. C’est la première fois que ça va m’arriver. J’ai toujours été confortable à Montréal, c’est ma maison, mais ma nouvelle demeure sera à Calgary. »

« Lorsque j’ai parlé au personnel des Stamps avant le repêchage, ils m’ont tout de suite fait sentir que je faisais partie de la famille. C’est leur culture d’organisation et je crois que c’est pour cette raison que Calgary connaît autant de succès. »

Le demi défensif Michael Asibuo a été soulagé lorsque les Stampeders de Calgary l’ont finalement sélectionné au huitième tour, au cours du dernier repêchage de la LCF (Kyran Thicke / Concordia Stingers).

Se tailler une place…

C’est presque un cliché de le dire – de l’écrire, plutôt… —, mais c’est tout de même la vérité. Le repêchage n’est qu’une étape et non pas une finalité. Il faut par la suite tenter de se tailler une place dans la formation de l’équipe qui nous a choisi.

Les trois jeunes athlètes auront donc du pain sur la planche, mais ils donneront tout ce qu’ils ont et bousculeront tout sur leur passage afin de grappiller le peu d’espace qu’il y a parfois dans un alignement de football professionnel. Il ne faut pas oublier que les vétérans aussi se battent pour un poste, chaque année.

« Je veux être le plus malléable possible », a dit Henry. « Je vais faire ce que les entraîneurs me demanderont de faire. Je vais donner tout ce que j’ai chaque jour, sans tenir rien pour acquis. »

« Je veux contribuer le plus possible sur les unités spéciales, c’est une grande partie du travail pour un joueur canadien comme moi. Ensuite, je veux faire ma place dans la formation partante. »

« Je veux jouer pour les Alouettes le plus longtemps possible », a quant à lui poursuivi Alessandrini. « Je vais donner mon 150 % chaque jour. Même maintenant, pendant le confinement, je sais que les salles de musculation ne sont pas ouvertes, mais j’essaie très fort de faire au moins deux ou trois entraînements par jour : jogging, aller au parc, des exercices de jeux de pieds, etc. »

« Maintenant, je veux montrer à tout le monde ce que je suis capable de faire », a dit Asibuo. « Je mets toujours la barre très haute. Mon objectif est de tout faire ce qu’on me demandera de faire et de montrer aux Stamps qu’ils ont fait le bon choix. »