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MONTRÉAL – Vendredi dernier, Henoc Muamba était assis devant un « green screen », à son domicile, un élément qu’il utilise pour ses projets personnels. Cette fois-ci, il répondait aux questions des médias.
Ce fut rafraîchissant de voir ce visage familier pour bon nombre de partisans de la Ligue canadienne de football (LCF), offrant toute son énergie, en ces temps d’incertitude. Dans un monde où la COVID-19 n’existerait pas, dimanche dernier aurait été le début des camps d’entraînement dans le circuit Ambrosie. Et vendredi dernier, lorsque Muamba s’adressait aux médias, le camp des recrues était censé ouvrir ses portes.
Pour la plupart d’entre nous, à travers le pays, la température se réchauffe et laisse entrevoir la beauté des fleurs et le début des terrasses. S’assoir dans un stade de football afin d’y observer la nouvelle édition de son équipe préférée est un rituel annuel de la LCF.
Mais pas cette année.
L’horaire des organisations de sports professionnels a été chamboulé, incluant la LCF. Muamba est le premier à être déçu, mais il tente de transformer cette situation en occasion favorable. Voilà pourquoi le «green screen» est là. Le secondeur des Alouettes de Montréal a récemment lancé son balado «Muamba Moments». Son premier invité a été le plus récent membre du Temple de la renommée du UFC, Georges St-Pierre.
Henoc Muamba est positif et continue de travailler avec l’AJLCF et la LCF afin de trouver le moyen de voir la saison 2020 s’amorcer (Dominick Gravel/Montreal Alouettes).
En tant qu’athlète professionnel ayant de bonnes connexions dans le monde du sport et en tant que motivateur et bon vulgarisateur des règles et des stratégies de football, il était naturel pour Muamba de prendre le microphone. S’il ne peut pas, pour le moment, jouer au football, il utilise son énergie et sa passion afin de mettre sur pied d’autres projets.
« C’est une passion et un projet sur lequel je travaille pendant l’entre-saison. Ça fait deux ans que j’y travaille », a dit Muamba.
« Il y a autre chose que le football qui me passionne et j’avais hâte de sauter à pieds joints dans ce projet. Il faudra que j’explore ces avenues si jamais la saison 2020 n’a pas lieu. Nous sommes tous dans le même bateau. »
« Il n’y a pas que les athlètes professionnels qui sont confrontés à l’incertitude qu’apporte la pandémie. Nous ne sommes pas l’exception. Beaucoup de gens y sont confrontés, surtout les travailleurs et les travailleuses essentiels. Nous devons donc nous adapter, essayer de nouvelles choses. »
C’est sûr, mais pour un vétéran de huit saisons dans la LCF, cette routine habituelle est somme toute difficile à remplacer.
« C’est sûr que c’est bizarre », a dit Muamba. « Mais en tant que professionnel, l’une des choses que nous apprenons c’est de nous adapter. »
« Nous devons continuer à nous préparer. Nous tentons de demeurer à l’affut de ce qui se passe avec la COVID-19. Nous sommes toujours en pourparlers avec l’Association des joueurs de la LCF (AJLCF) et la Ligue et nous continuons de regarder vers l’avant. En espérant que les camps s’amorceront bientôt.
« C’est sûr que c’est bizarre. Mais en tant que professionnel, l’une des choses que nous apprenons c’est de nous adapter. »
– Henoc Muamba
Il est facile de laisser la COVID-19 nous dérouter dans nos habitudes et notre routine de vie, mais Muamba est positif. Il croit que la LCF trouvera le moyen de passer par-dessus les défis de la présente pandémie, afin que la saison 2020 ait lieu.
« Je suis optimiste », a-t-il dit. « Nous avons une bonne équipe à l’AJLCF et nous travaillons fort en ce sens.»
« Si nous n’y croyons pas, à quoi ça sert d’effectuer tout ce travail? Nous développons ça aussi à travers nos entraînements, en tant que joueurs de football professionnels. Tout commence par y croire. L’optimisme est la première étape. »
Muamba a expliqué que l’AJLCF appelle ses représentants – Muamba en est un – deux fois par semaine afin de les tenir à jour. Par la suite, le vétéran des Als transmet les différents messages à ses coéquipiers par courriels, tout en répondant à leurs questions, lorsqu’ils en ont.
Alors que le monde continue de s’ajuster à la pandémie, les sports professionnels entament une période intéressante. Les quatre principales ligues sportives professionnelles en Amérique du Nord tentent par tous les moyens de voir comment elles pourront effectuer un retour au jeu. En Allemagne, la Bundesliga faisait un retour samedi dernier, après deux mois d’absence. La KBO – une ligue de baseball majeur en Corée du Sud – a recommencé ses activités il y a de cela un mois. La LCF et l’AJLCF ont eu plusieurs rencontres afin de voir comment le football canadien pourrait effectuer un retour au jeu.
« Tout le monde veut jouer », a dit Muamba.
« Nous voulons tous jouer, mais le plus important est de demeurer en santé. Et ce n’est pas seulement pour les joueurs et les entraîneurs, mais pour les partisans aussi… et pour tout le monde à travers la Ligue.»