1 juin 2020

Lions : Maksymic impatient de travailler à nouveau avec Reilly

La Presse Canadienne

VANCOUVER – La majorité des entraîneurs – du moins, les plus humbles d’entre eux – admettent rapidement que leurs succès sont attribuables à la qualité des joueurs qu’ils ont sous la main.

C’est le cas de Jordan Maksymic. En amont de sa première saison à titre de coordonnateur offensif des Lions, l’entraîneur originaire de St. Albert, en Alberta, a fait un travail admirable afin de tracer sa propre voie dans le monde du coaching. Nous y reviendrons. Commençons par analyser la situation chez les quarts-arrière dont a hérité Maksymic en Colombie-Britannique.

Le nouveau coordonnateur offensif est le premier à souligner qu’il doit la plupart de ses succès à Mike Reilly. Maksymic a occupé le rôle d’entraîneur des quarts-arrière des Eskimos d’Edmonton de 2016 à 2018, une période au cours de laquelle Reilly a mené la Ligue canadienne de football (LCF) au chapitre des verges par la passe lors de chacune de ces campagnes, et il a remporté le titre de joueur par excellence du circuit en 2017.

« Il m’a permis d’être un bon entraîneur pendant plusieurs années, et il continuera de le faire », a indiqué Maksymic au BCLions.com.

« Le fait qu’il soit familier avec le langage et les stratégies que nous emploierons; je sais qu’il continuera à connaître un succès similaire à celui que nous avons déjà eu ensemble. J’ai hâte de me retrouver à nouveau sur le terrain avec Mike. »

Originaire de St. Albert, en Alberta, Jordan Maksymic en sera à sa première saison à titre de coordonnateur offensif des Lions en 2020 (Amit Thiara/BCLions.com)

La position de quart-arrière : Tout commence par Mike…

Si l’on devait recommencer à jouer en septembre, afin de disputer une courte saison de huit ou de neuf matchs menant à la Coupe Grey, une campagne écourtée pourrait tourner à l’avantage des Lions. Surtout grâce au groupe de quarts-arrière de la formation de la Colombie-Britannique.

Reilly a eu 35 ans en janvier, mais il est toujours considéré comme l’un des meilleurs de la Ligue à sa position. Même s’il a essentiellement raté trois matchs complets vers la fin de la saison 2019 en raison d’une fracture au poignet, Reilly a terminé deuxième au chapitre des verges par la passe, seulement 405 verges derrière Cody Fajardo des Roughriders de la Saskatchewan.

Maksymic est impatient d’aider Reilly à connaître une encore meilleure campagne en 2020.

« Il est le meilleur qui soit », a proclamé Maksymic. « Nous avons travaillé ensemble pendant trois ans à Edmonton, où nous avons connu du succès et où nous avons établi notre relation. Le fait de renouer avec lui est quelque chose que j’anticipe beaucoup. »

Avant que les membres de l’organisation et que le reste du monde soient forcés à se confiner, Reilly et Maksymic se rencontraient régulièrement dans les installations du club en prévision de l’ouverture du camp d’entraînement de l’équipe. Les deux hommes ont mis peu de temps à retrouver la chimie nécessaire pour bâtir un livre de jeux et un plan de match pour l’unité offensive.

« C’était génial. Ce qui est bien, c’est que nous avons pu immédiatement passer aux choses sérieuses, si l’on peut dire », a expliqué Maksymic.

« Nous n’avons pas eu besoin d’apprendre à nous connaître. Nous avons tout de suite pu parler de football, de ce qui a fonctionné à Edmonton et de ce que nous voulons implanter en 2020 et pour les années à venir. »

Avec le numéro 13 derrière le centre, les Lions ont une chance de gagner n’importe quel match. La saison morte a aussi ajouté quelques joueurs intéressants à la formation des Lions pour épauler Reilly à la position de quart-arrière.

Mike Reilly et l’entraîneur des quarts-arrière des Eskimos d’Edmonton Jordan Maksymic durant un match de leur équipe contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa à la Place TD en 2017 (Johany Jutras/LCF.ca)

Un Canadien changera-t-il la donne?

Avec Danny O’Brien assistant désormais Maksymic en tant qu’entraîneur adjoint en attaque, et avec Grant Kramer récupérant toujours d’une déchirure du ligament croisé antérieur subie au cours de la même semaine où Reilly est tombé au combat en 2019, le directeur général des Lions Ed Hervey et l’entraîneur-chef de l’équipe Rick Campbell ont dû se pencher sur le groupe de quarts-arrière de leur formation au cours d’une saison morte somme toute occupée en Colombie-Britannique. Vers la fin janvier, ils ont mis sous contrat Will Arndt, un ancien membre du ROUGE et NOIR d’Ottawa.

Les Lions ont ensuite fait la manchette lors du repêchage de la LCF du 30 avril en choisissant le quart-arrière Nathan Rourke, un produit de l’Université de l’Ohio originaire de Victoria, en Colombie-Britannique, avec leur sélection de deuxième tour.

Arndt possède de l’expérience comme partant, lui qui a souvent remplacé Jonathon Jennings à Ottawa l’an passé. Il a amassé 940 verges et trois touchés par la passe avec le ROUGE et NOIR en 2019, une équipe qui a éprouvé toute sorte d’ennuis.

« J’ai évalué Arndt lorsqu’il était joueur autonome et que je travaillais à Edmonton, alors je suis familier avec ce qu’il peut apporter à notre équipe », a dit Maksymic.

« Il a obtenu du temps de jeu de qualité à Ottawa l’an dernier, alors nous avons pu évaluer son jeu sur vidéo. C’est toujours une bonne chose de compter sur des vétérans comme Will au sein de votre formation, un joueur qui a joué des matchs et qui a obtenu de vraies répétitions. Il peut faire un très bon travail comme substitut si l’on doit faire appel à ses services. »

Et alors que Rourke représente sans aucun doute une histoire assez cool dans la LCF après avoir essentiellement réécrit le livre des records à l’Université de l’Ohio, Maksymic et l’ensemble des dirigeants des Lions préfèrent se concentrer sur ses capacités comme quart-arrière que sur sa nationalité.

« Nous étions assurément ravis de mettre la main sur lui », a dit Maksymic en parlant de Rourke.

« Nous avons adoré ce que nous avons vu sur les vidéos et ce que nous avons entendu de lui lors de nos rencontres menant au repêchage. J’étais content qu’il soit toujours là lorsque ce fut à nous de choisir au deuxième tour. Il veut plonger et apprendre cette attaque du mieux qu’il le peut tout de suite. Nous avons été en communication constante avec nos quarts-arrière, et il a jusqu’ici fait un excellent travail pour bien comprendre l’unité offensive. Il sera prêt à concourir à un niveau élevé, peu importe quand nous pourrons amorcer notre camp d’entraînement. »


 
Nous voyons de plus en plus d’équipes professionnelles employer un quart-arrière substitut en fonction de leurs stratégies. Ne regardez pas plus loin que les champions en titre de la Coupe Grey, les Blue Bombers de Winnipeg, qui ont fait un travail remarquable avec Chris Streveler. Une autre raison d’avoir hâte d’obtenir le feu vert pour amorcer le camp d’entraînement.

Avant le report du camp d’entraînement, les dirigeants des Lions débattaient sur l’identité des autres quarts-arrière à conserver au sein de leur formation en vue de leur séjour à Kamloops, en Colombie-Britannique. Parmi les autres passeurs mis sous contrat cet hiver, on retrouve Kraemer, Ricky Lloyd, Vinny Testaverde Jr. et KJ Carta-Samuels.

Il reste à voir quels quarts-arrière, ainsi que quels autres joueurs au sein de la formation des Lions, seront retranchés avant le début du camp d’entraînement en août ou en septembre.

Le quart-arrière des Lions de la Colombie-Britannique Mike Reilly décoche une passe lors d’un match contre les Argonauts, à Toronto, en 2019 (Geoff Robins/LCF.ca)

De St. Albert à coordonnateur offensif

Il n’a pas suivi un parcours bien précis, mais Maksymic savait déjà qu’il souhaitait obtenir une carrière d’entraîneur au football professionnel lorsqu’il jouait comme quart-arrière à l’école secondaire.

Plus jeune, à Edmonton, son voisin n’était nul autre que Tom Higgins, l’entraîneur-chef ayant remporté la Coupe Grey à la barre des Eskimos en 2003. Quand Higgins a poursuivi sa carrière à Calgary, il a demandé à Maksymic d’être le porteur d’eau au camp d’entraînement des Stampeders, en 2007. Ce premier pas dans la porte lui a permis de faire beaucoup de chemin depuis.

« Ce qui m’a vraiment fait aimer cet univers, c’est de côtoyer les entraîneurs et de m’asseoir à l’arrière des salles de réunions. Le simple fait de voir tout le travail qu’ils accomplissaient et tout ce qui servait à la préparation de l’équipe m’a vraiment attiré. C’est alors que j’ai su que c’était la voie que je voulais emprunter. »

Maksymic a passé deux saisons comme adjoint du département vidéo des Stamps, avant de passer les saisons 2009 et 2010 comme entraîneur adjoint à l’Université Northern Arizona. Après son premier séjour avec les Eskimos, de 2011 à 2013, il s’est joint au ROUGE et NOIR, alors dirigé par Campbell, en tant qu’entraîneur adjoint en attaque et qu’entraîneur des demis offensifs pendant deux autres années, avant de retourner en Alberta et de travailler avec Reilly. Il avait été promo coordonnateur offensif des Eskimos pour la saison 2019.

Maintenant, Reilly et lui espèrent faire renaître la magie et amener l’équipe où elle doit être : au match de la Coupe Grey.

« Je n’étais pas ici l’an dernier, donc je ne peux pas beaucoup parler de la saison 2019 des Lions, mais, en discutant avec lui et certains des autres joueurs au sein de l’équipe, je sais qu’ils sont impatients de mettre l’année dernière derrière eux et de tout donner en vue de la saison 2020. Ils ont hâte de sauter sur le terrain et de prouver quel type de joueurs de football ils sont. »

D’après un article de Matt Baker publié sur le BCLions.com.