2 juin 2020

Une victoire à l’arraché pour Giguère et les Alouettes

CFL PHOTO - Dave Chidley

MONTRÉAL – En plus de la programmation spéciale de TSN « CFL Encore » qui présente des matchs classiques de la Ligue canadienne de football (LCF) tous les vendredis soirs depuis le début du mois d’avril, RDS fera de même avec le Football des Alouettes – Les classiques RDS qui présentera des matchs classiques des Alouettes tous les mardis, jusqu’à la fin du mois de juillet.

Le tout commencera ce mardi 2 juin à 18 h 30, alors que le diffuseur francophone officiel de la LCF proposera le match des Alouettes de Montréal contre les Tiger-Cats de Hamilton qui a eu lieu au Terrain Tim Hortons, le 27 août 2015.

Une victoire de 26-23 des Oiseaux dans un affrontement endiablé qui a vu le botteur Boris Bede réussir le placement de la victoire avec 70 secondes à faire à la rencontre.

2015 fut une année où les Als ont amorcé leur dégringolade, terminant la saison avec une fiche de 6-12, à la suite d’une saison 2014 où ils avaient terminé au deuxième rang de la division Est avec une fiche de 9-9, participant aux matchs éliminatoires.

Mais la campagne 2015 était aussi la première année du receveur Samuel Giguère dans l’uniforme des Alouettes. Le joueur originaire de Sherbrooke avait signé un contrat d’un an avec les Als en tant que joueur autonome, après avoir passé trois saisons avec les Ticats (2012 à 2014), l’équipe qui l’avait sélectionné au 8e rang au total, lors du repêchage de la LCF en 2008.

De 2008 à 2011, Giguère avait passé du temps dans la NFL avec les Colts d’Indianapolis et les Giants de New York, captant des passes de Peyton et Eli Maning. Ce n’est pas rien!

La défense des Alouettes avait joué un grand rôle dans la victoire du 27 août 2015 (CFL PHOTO – Dave Chidley).

En janvier 2018, il a été libéré par Montréal pour ensuite se joindre aux Eskimos d’Edmonton, en juin de la même année. Il a terminé la saison 2018 à Edmonton.

Mais que fait Giguère depuis ce temps?

« L’an dernier, je me suis déchiré le tendon d’Achille durant l’hiver », a dit Giguère. « J’étais donc en réhabilitation. J’ai complètement guéri et l’hiver dernier j’ai repris la compétition avec l’équipe canadienne de bobsleigh. Je suis sur cette équipe “on and off”, depuis les huit dernières années. »

« En 2019, j’ai donc pris part à la deuxième moitié de la saison de bobsleigh. Et depuis que la saison de bobsleigh est terminée, eh bien, c’est le coronavirus. »

Et un retour dans la LCF est-il envisagé de son côté?

« C’est sûr que j’aimerais ça », a dit Giguère. « Mais en même temps, je suis conscient de mon âge et de mon millage. Alors je sais que les chances que je rejoue sont quand même minces, mais oui, j’aimerais ça. »

Il me semble que Giguère, 34 ans, serait un très bon vétéran dans n’importe quelle équipe du circuit Ambrosie.

Giguère s’est amené avec les Alouettes en 2015, – le début d’une série de quatre saisons de misère pour l’équipe montréalaise – et il a quitté le navire avant de pouvoir savourer le changement de cap de l’équipe québécoise tant sur le terrain que du côté du bureau en chef, alors que la saison 2019 a été des plus excitantes.

L’ancien porte-couleur des Als a toujours été un partisan de la formation montréalaise. Giguère a donc été bien heureux de voir le succès se repointer le bout du nez l’an dernier.

« Je suis vraiment content. Avant de faire partie des Alouettes pendant trois ans, j’ai été un partisan des Alouettes toute ma jeunesse », a dit Giguère. « Et de voir où l’équipe était tombée (au cours des dernières années), et d’avoir été aux premières loges pour observer tout ça, c’était très frustrant et décevant. »

« Mais maintenant, de voir que peu à peu, tranquillement, l’équipe remonte la pente, je suis content en tant qu’ancien joueur, mais aussi en tant que partisan de l’équipe. »

Après avoir passé du temps au sud de la frontière et à Hamilton, Giguère effectuait donc un retour à la maison, au Québec, avec les Alouettes, en 2015.

« Ça m’a permis de retrouver un entraîneur, un ami qui m’était cher, André Bolduc, qui m’avait dirigé à l’université », a expliqué Giguère. « J’étais donc content d’être avec l’équipe, mais c’est sûr que par la suite, avec les défaites, avec le mouvement de personnel, avec les congédiements, les embauches qui se sont succédées, c’était une grande source de frustration… Mais il demeure qu’à mon arrivée à Montréal, j’étais content. »

Le demi offensif des Alouettes Brandon Rutley (33) avait marqué un touché sur un jeu explosif de 65 verges, au cours de la première demie (CFL PHOTO – Dave Chidley).

Le 27 août 2015, Giguère jouait contre son ancienne équipe, les Ticats, eux qui étaient invaincus au Terrain Tim Hortons au cours de leurs 10 derniers matchs et qui étaient dans une séquence de cinq victoires d’affilée.

Mais les Als les avaient déjà battus en juillet, en plus d’avoir défait les champions de la Coupe Grey de 2014, les Stampeders de Calgary. Le tout s’annonçait comme un défi, mais Giguère et sa bande étaient confiants.

De plus, revenir à Hamilton faisait du bien au receveur québécois, lui qui avait passé de très bons moments avec les Tiger-Cats. Il n’y avait donc jamais ce sentiment de vengeance en lui, lorsqu’il affrontait son ancienne équipe.

« J’avais encore beaucoup d’amis dans l’équipe, beaucoup d’anciens coéquipiers et le groupe d’entraîneurs étaient pas mal le même aussi », a dit Giguère. « J’étais content de retourner à Hamilton. On a passé trois ans là, ma famille et moi et c’était toujours amusant de retourner là-bas. »

« C’est moi qui ai choisi de partir de Hamilton quand je suis devenu joueur autonome », a poursuivi Giguère. « (Les Ticats) m’ont soumis des offres pour que je reste et celles-ci étaient meilleures que ce que Montréal m’offrait, mais je pensais revenir à Montréal parce que du point de vue familial je croyais que c’était la meilleure chose à faire. Me rapprocher de la maison, avoir un domicile fixe pour mes enfants. Si j’avais seulement pris le football en considération, je ne serais jamais parti de Hamilton. »

« On était confiants avant le match », a dit Giguère, se remémorant l’avant-match du 27 août 2015. « On savait qu’on avait de bons éléments pour parvenir à les battre. Ce n’était pas comme si sur le terrain on ne pensait pas qu’on était compétitifs. On se disait toujours qu’on avait les athlètes, les joueurs nécessaires pour gagner contre n’importe qui. »

« On était confiants avant le match. On savait qu’on avait de bons éléments pour parvenir à les battre. »

– Samuel Giguère

Il ne faut pas oublier que le quart partant des Alouettes, à l’époque, Rakeem Cato, s’était blessé en première demie. Tanner Marsh avait brillamment pris la relève derrière le centre, pour mener les Alouettes à la victoire, réussissant 11 de ses 18 passes, pour des gains de 99 verges, en plus de courir sept fois, pour des gains de 18 verges et un touché.

Samuel Giguère, pour sa part, avait connu un match de 23 verges de gains sur des réceptions (2 en 2) et de 27 verges de gains en cinq courses. Pas de touché, mais des jeux clés pour écouler les dernières secondes au cadran. L’un de ces jeux est survenu à 2 minutes et 27 secondes du quatrième quart, afin de rapprocher les Alouettes à la ligne de 30 verges des Ticats. Le botté décisif de Bede avait ensuite fait la différence.

« En fin de match, c’était très serré et c’était important de ne pas redonner le ballon à Hamilton, avec trop de temps (au cadran) », a dit Giguère, qui avait terminé la saison 2015 avec quatre touchés sur des réceptions et la saison 2016 avec cinq touchés aériens et trois par la course. « C’était l’équipe de l’heure et on ne voulait pas leur donner l’occasion, à la maison, avec l’appui de la foule, de saisir leur chance. »

« Je savais donc que c’était important d’écouler les secondes en toute fin de rencontre. »