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12 juin 2020

Il n’y a rien de tel qu’une forte avance dans la LCF

Darryl Dyck/THE CANADIAN PRESS

TORONTO – Vous l’entendez souvent au cours de la deuxième demie d’un match de la Ligue canadienne de football (LCF) sur RDS ou TSN, alors qu’une des deux formations mène au pointage avec une bonne avance : « Il n’y a rien de tel qu’une forte avance dans la LCF. »

Si vous en étiez à vos premières parties dans le circuit canadien, vous avez sûrement levé les yeux en l’air lorsque vous avez entendu les commentateurs le dire. Mais ça ne prend pas trop de temps avant de comprendre que ce n’est pas simplement une tactique pour vous empêcher de changer de poste. La LCF est une ligue où l’impossible se réalise souvent et où les grandes remontées sont monnaie courante.

Ce vendredi soir, TSN présentera deux matchs complètement fous! En premier lieu, TSN présentera la demi-finale de l’Est 2013 à 20 h HE. Se déroulant à Guelph, alors que le Terrain Tim Hortons était en construction, les Ticats ont parié sur deux troisièmes essais, afin d’arracher la victoire à Anthony Calvillo et les Alouettes, en prolongation.

En deuxième lieu, TSN nous ramènera à la demi-finale de l’Ouest 2016, où Jonathon Jennings avait orchestré une incroyable remontée des Lions pour l’emporter aux dépens de Matt Nichols et les Blue Bombers de Winnipeg.

Trois essais, 12 joueurs, un terrain plus grand et plus large sont quelques éléments qui rendent le football canadien si unique. La façon dont les équipes de la LCF sont en mesure de rendre n’importe quel match compétitif est peut-être l’aspect le plus intéressant de cette Ligue.

Quelques commentaires sur les deux matchs qui seront diffusés ce soir sur les ondes de TSN :

Le quart substitut Dan LeFevour a joué un rôle important dans la victoire des siens aux dépens des Alouettes, lors des éliminatoires 2013 (CFL.ca).

Le moment passé à Guelph était nécessaire pour les Ticats – le Ivor Wynne Stadium avait été démoli et le Terrain Tim Hortons était en pleine construction sur le même terrain —, mais les bizarreries se manifestaient toujours. Le mauvais temps semblait être un sort jeté sur les Tiger-Cats au cours de leur séjour à cet endroit. Lors de ce match en particulier, le mauvais temps était du côté des hôtes.

Ce fut évident lorsque le botteur Sean White a vu l’un de ses bottés être arrêté par mère Nature, elle qui semblait porter l’uniforme jaune et noir. Un botté coûteux, alors que les Als ont perdu par trois points.

Cette partie n’en a pas été une où un large déficit avait été comblé et perdu. Ce fut un match serré, avec un pointage très bas, mais Montréal menait presque tout le long. Les Oiseaux menaient jusqu’à ce que Henry Burris trouve C.J. Gable pour un touché avec 1 minute et 29 secondes à faire au quatrième quart. Whyte a eu un semblant de rédemption, alors qu’il a réussi un botté de placement pour égaler la marque avec cinq secondes à faire, pour ainsi transporter le tout en prolongation.

Alors que Burris recevait beaucoup d’attention, en tant que quart-arrière des Ticats, la formation ontarienne n’aurait pas pu passer à travers les Alouettes sans les précieux services du quart substitut Dan LeFevour. Il n’a lancé que six passes au cours du match, mais il a porté le ballon à 18 reprises pour des gains de 61 verges, incluant le touché de la victoire. Au cours de la séquence à l’attaque victorieuse, LeFevour a converti deux troisièmes essais, permettant ainsi de garder son unité offensive sur le terrain et permettant aux Ticats de conserver leurs chances de remporter la victoire en prolongation.

Ça n’a pas été un match aérien. Oh non! Burris a complété 23 de ses 36 passes pour des gains de 204 verges et Troy Smith a complété 14 de ses 26 passes pour des gains de 142 verges. Les deux quarts ont lancé une passe de touché et une interception.

Un nom important sur la feuille de pointage de cette partie de 2013 a été Tyrell Sutton. Le demi offensif des Als a égalé le nombre de verges de gains de son quart-arrière, avec 142 verges de gains au sol. Il a ensuite fait partie des Ticats en 2019, alors qu’ils jouaient pour la coupe Grey. Sutton est maintenant de retour à Montréal.

Bien qu’il ait été sur la liste des blessés, lorsque cette demi-finale de l’Est a eu lieu, ce match marquait la fin de l’illustre carrière du quart Anthony Calvillo.

Le botteur Justin Medlock est déçu du résultat, alors qu’il a raté son botté de placement de 61 verges, à la fin de la demi-finale de l’Ouest, en 2013 (Jimmy Jeong/CFL.ca).

Au cours d’une entrevue sur Instagram avec Brodie Lawson du CFL.ca ce vendredi matin, Jonathon Jennings a dit que le point de rassemblement de l’édition 2016 des Lions est survenu au troisième quart lorsque Taylor Loffler a frappé Emmanuel Arceneaux pour le mettre KO pour le reste de la partie.

Jennings, lui qui a dû surmonter deux revirements tôt dans le match, a été incroyable par la suite. Il s’est défait d’un éventuel plaqué pour ensuite se frayer un chemin jusque dans la zone des buts, donnant ainsi l’avance aux Lions avec 1 minute et 33 secondes à faire au match. Ce fut là la première fois que les Lions prenaient les devants au cours du match, eux qui tiraient de l’arrière 25-6 lors de la première demie et 31-19, avec 9 minutes et 20 secondes à faire. Il a terminé la rencontre avec 329 verges de gains et deux touchés, en plus de cumuler 43 verges de gains au sol et deux autres touchés.

Beaucoup se rappelleront de la décision de l’entraîneur-chef des Bombers Mike O’Shea de laisser Justin Medlock tenter un botté de placement de 61 verges à la fin du duel. Winnipeg était à quatre verges du premier essai, à leur troisième tentative, avec 36 secondes à faire. Medlock, l’un des meilleurs botteurs de la Ligue, n’y est pas parvenu. Même dans le dôme intérieur du BC Place, c’était une lourde commande pour le botteur.

Cette défaite a fait mal aux Bombers, mais elle a été une étape importante dans le cheminement de l’équipe. Cette année-là, avec Matt Nichols comme quart partant, les Blue Bombers avaient remporté 11 matchs, terminant la saison avec leur meilleure fiche depuis 2003. Au cours des trois années suivantes, la formation winnipegoise s’est rapprochée du succès tant attendu, remportant 12, 10 et 11 victoires, se frayant un chemin de plus en plus long en matchs éliminatoires, chaque année. La patience de l’organisation a porté ses fruits lorsqu’elle a remporté la coupe Grey l’an dernier, à Calgary. Nichols était sur la touche, mais le noyau de l’équipe avait grandi – incluant O’Shea et son personnel d’entraîneurs —, pour enfin se rendre jusqu’au bout.

Bien que nous connaissions l’issue de ces rencontres, il y a tout de même une forme d’adrénaline qui se dégage de ces matchs. Si pour quelque raison que ce soit vous êtes tentés de changer de poste, n’oubliez pas qu’il n’y a rien de tel qu’une forte avance dans la LCF.

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca