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18 juin 2020

La rivalité entre Bo et Mike vaut toujours le coup

Geoff Robins/LCF.ca

TORONTO – On le voit de plus en plus sur les médias sociaux chaque semaine, alors que devrait en ce moment avoir lieu la saison 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF). En raison des perturbations causées par la pandémie de la COVID-19, on ne peut pas s’empêcher de penser à ce que l’on ferait ou à l’endroit où l’on serait en temps normal.

La semaine dernière, on a vu des partisans tenir une fête d’avant-match – tout en respectant la distanciation sociale – dans le stationnement d’un stade vide. On a vu des joueurs et des entraîneurs reconnaître que bien s’il se passe beaucoup de choses dans le monde en ce moment, le football leur manque énormément.

Et lorsqu’on voit les Blue Bombers de Winnipeg souhaiter activement être à Hamilton, on sait que l’on vit un moment unique notre histoire.

Bo Levi Mitchell a eu le meilleur sur Mike Reilly jusqu’ici, lui qui a remporté huit des 12 matchs disputés l’un contre l’autre (La Presse Canadienne)

Alors que l’on avance dans ce qui est en grande partie une nouvelle réalité sans sport (à moins que vous ne soyez un partisan de la Bundesliga), on continue à penser à quoi les choses ressembleraient en temps normal. Dans la LCF, cette semaine, on aurait vu deux des meilleurs quarts-arrière de la Ligue croiser le fer, alors que Mike Reilly et les Lions de la Colombie-Britannique se seraient rendus à Calgary pour visiter Bo Levi Mitchell et les Stampeders.

Les blessures chez les quarts-arrière ont été l’histoire qui a dominé les manchettes en 2019, ouvrant la porte à de bons athlètes qui attendaient patiemment leur tour et que l’on a pu évaluer longuement. Peu importe qui est blessé, les matchs doivent avoir lieu dans le monde du sport. Une vague de nouveaux et jeunes quarts-arrière a ainsi déferlé sur la LCF la saison dernière, mais il ne faut pas oublier que Mitchell et Reilly ont passé cinq des six dernières années à lutter pour le premier rang du circuit au chapitre des verges par la passe, pour le titre de joueur par excellence de la LCF (ils en ont remporté trois à eux deux) et pour une participation au match de la Coupe Grey (ils ont pris part à cinq matchs de championnat à eux deux).

Ni l’un ni l’autre ne seraient satisfaits de la façon dont la campagne 2019 s’est déroulée pour eux, et les deux hommes ont beaucoup de choses à prouver en 2020. Mitchell a déclaré aux membres des médias cette semaine lors d’une téléconférence qu’il pensait que si la saison avait commencé à temps, il aurait été capable d’immédiatement recommencer à jouer. Il a effectué un retour au jeu à la suite d’une blessure à l’épaule subie lors de la semaine 3 l’an dernier, mais il est passé sous le bistouri au cours de la saison morte. De son côté, Reilly s’est fracturé le poignet en fin de la saison lors d’un match contre les Eskimos d’Edmonton, et il a dit la même chose : ayant complètement guéri au cours de l’hiver, il aurait été sur le terrain pour la première semaine du calendrier 2020.

Mitchell a eu le dessus sur Reilly lors de leurs affrontements l’un contre l’autre, lui qui a gagné huit de leurs 12 parties en saison régulière (Mitchell a obtenu la victoire en 2019, même si Nick Arbuckle a dû sauter dans la mêlée et orchestrer la remontée des Stamps ayant ultimement mené à leur victoire). Mitchell détient également l’avantage lors des éliminatoires : Calgary a battu Edmonton lors de la finale de l’Ouest en 2014 et en 2017, tandis que Reilly a pris sa revanche en remportant la finale de l’Ouest avec Edmonton en 2015.

Au-delà des statistiques, cependant, Bo contre Mike se résume à ce que vous aimez voir chez un quart-arrière. C’est une confrontation entre la finesse et la puissance. Mitchell est le tireur précis; si vous ne nous croyez pas, le tatouage sur son bras vous en dira autant. Il est parfait quand vient le temps de décocher ses passes, comme un artiste travaillant un portrait derrière une ligne offensive qui est toujours l’une des meilleures de la Ligue. Reilly a aussi une partie de cela en lui, mais si Mitchell imite Picasso, Reilly est Indiana Jones, évitant des colosses de la taille d’un rocher tout en s’échappant d’un château en ruines (bien que sa ligne offensive se soit grandement améliorée après sa première année à Edmonton).

Le 14e épisode de la confrontation entre Bo et Mike n’aura pas eu lieu cette semaine, mais on espère en voir au moins un cet automne, dans une certaine mesure. Reilly a eu 35 ans cet hiver; Mitchell, quant à lui, n’a que 30 ans. Selon les normes établies par les quarts-arrière de la LCF au fil du temps, on aura assurément droit à d’autres rendez-vous en cours de route. Au moins, on sait qu’en ce moment, ils sont à la fois complètement guéris et prêts à jouer.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.