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24 juin 2020

Shivers : Les tensions raciales sont à un niveau des plus élevés

Riderville.com

TORONTO – La Ligue canadienne de football (LCF) s’est engagée à partager les histoires de ses joueurs et du personnel des quatre coins de la Ligue, pour que leurs voix soient entendues parmi le mouvement « Black Lives Matter » qui s’active partout sur la planète.

Aujourd’hui, nous vous invitons à lire le mot écrit par Jason Shivers, le coordonnateur défensif des Roughriders de la Saskatchewan.


Possession, corde, pendre, meurtre, haine, bombardement, confédéré, plantation, esclave, sang, fouet, servitude, race, angoisse, frustration, lois Jim Crow, fouetté, bigot et privilège. Comment vous sentez-vous à la lecture de ces mots?

J’ai fréquenté l’école primaire Dr Martin Luther King, Jr à South Phoenix, en Arizona. Pendant cette période des années 90, j’ai appris à un âge incroyablement jeune à protester pour ce qui est juste et équitable aux États-Unis. Rosa Parks (une de mes héroïnes) a pris la décision de s’asseoir à l’avant d’un autobus en 1955 et de refuser de s’asseoir dans la section pour les personnes noires. Le Dr King a manifesté pour que les droits civils des Afro-Américains soient traités de manière égale.

Plusieurs de nos ancêtres ont combattu la brutalité policière et ont répondu par des manifestations non violentes. Cela a aidé à élever nos esprits et nos pensées collectives au-dessus du traitement injuste que nous (les Afro-Américains) avons subi. On m’a appris dans ma famille et ma communauté qu’il ne fallait pas faire confiance à la police en raison de la violence physique, passée ou actuelle, dans mon quartier. Je me souviens encore d’avoir vu Rodney King se faire battre à la télévision et avoir cherché au plus profond de mon âme une raison justifiée de ce que cet homme avait fait et de ce qu’il devait ressentir à ce moment-là.

Adolescent, j’ai enduré de me faire appeler un n**** pendant et après les matchs de football disputé contre les écoles des communautés où vivaient majoritairement des personnes blanches.

Plus tard, j’ai pensé que la société évoluait pour le mieux en raison de l’époque où nous vivions et grâce à mon obtention d’une bourse à l’Université Arizona State. Cependant, cette pensée n’était pas vraie… Moi-même et beaucoup de mes pairs avons été victimes de profilage racial à plusieurs reprises par la police. Ce qui n’a fait que renforcer ce qu’on m’avait appris, soit de ne pas faire confiance aux forces de l’ordre ou de ne pas compter sur elles pour quelque raison que ce soit. Le football a été mon véhicule; il m’a transporté dans un beau voyage des États-Unis à l’Allemagne, et maintenant au Canada.

L’enivrement d’apprendre à connaître et de voir de nouveaux endroits a toujours été entachée d’expériences de racisme flagrant à cause de la couleur de ma peau.

La vidéo du meurtre de George Floyd (8 minutes et 46 secondes) que nous avons tous visionnée a ouvert une blessure quant à la façon dont les personnes noires aux États-Unis et dans le monde entier sont fatiguées de vivre les torts de la haine. Nous sommes fatigués des pommes pourries… Nous sommes fatigués d’un système de classification selon la couleur de la peau qui continue de supprimer notre capacité, en tant que culture, d’être inclus à tous les niveaux des processus décisionnels.

Le privilège des personnes blanches doit cesser, et le fait de ne pas être éduqué culturellement ne devrait plus être une excuse; l’inclusion doit remplacer le tout, et ce, à tous les niveaux.

Alors, comment pouvons-nous résoudre ce problème?

Premièrement, nous avons besoin que le système d’éducation reconnaisse et enseigne les torts du privilège des personnes blanches au détriment des personnes noires. Cette éducation ne peut plus se limiter au Mois de l’histoire des Noirs. Les enfants ne naissent pas racistes; le racisme est enseigné. Nous avons besoin que les personnes blanches du monde combattent aux côtés des personnes exclues, non seulement dans les rues, mais dans leurs cercles sociaux, pour éradiquer la haine des pommes pourries.

Nous avons besoin d’inclusion par le biais de politiques dans les lieux de travail et au sein de la direction des entreprises. Ce que nous combattons, c’est un système de propagande, de psychologie et de vieille peur générationnelle qui, je crois, doit être éradiqué. Demandons-nous trop d’égalité et de représentation? Tant d’histoires de racisme sont balayées sous le tapis. Le moment est venu pour le changement, et la diversité est la voie à suivre pour une évolution harmonieuse de l’humanité.