9 juillet 2020

Ticats : Acklin compte bien faire encore mieux à sa deuxième saison

Ryan McCollough/Tiger-Cats de Hamilton

HAMILTON – À peu près à la même période l’an passé, Jaelon Acklin cherchait à se tailler une place dans la Ligue canadienne de football (LCF) avec les Tiger-Cats de Hamilton. Il est fou de voir à quel point une année peut faire toute une différence!

L’athlète de 24 ans adore la pression qui accompagne le faire de jouer à l’une des positions les plus en vue en attaque. En 2019, quand il a eu la chance de briller, il a saison l’opportunité.

« Chaque fois que je sautais sur le terrain, j’essayais de faire tout en mon possible pour aider le club à gagner », a dit Acklin à propos de sa mentalité de l’an dernier. « Coach Condell n’arrêtait pas de me donner le ballon, alors je n’ai fait que mon travail. Ç’a été agréable de remettre les pieds à l’eau. Je n’avais pas capté de passe depuis deux ou trois ans, alors ç’a été agréable. »

En peu de temps, Acklin est passé d’un receveur prometteur du camp d’entraînement à l’un des morceaux les plus importants de l’attaque aérienne des Ticats. En vue de la prochaine saison, il se dit prêt à devenir l’une des étoiles du circuit à sa position.

Le receveur des Tiger-Cats Jaelon Acklin célèbre l’obtention d’un premier essai contre les Eskimos d’Edmonton lors de la finale de l’Est (Johany Jutras/LCF.ca)

Originaire de Mountain View, au Missouri, Aeklin a fréquenté l’Université Western Illinois et a joué pendant trois saisons derrière Lance Lenoir, aujourd’hui receveur avec les Cowboys de Dallas dans la NFL.

Au cours de sa dernière année d’admissibilité, il a finalement été partant pour les Leathernecks, et il a connu une si bonne saison qu’il a attiré l’attention de certaines équipes de la NFL, souhaitant l’embaucher comme joueur autonome non repêché. Il s’est trouvé du boulot chez les Ravens de Baltimore, mais il a été libéré par l’équipe lorsqu’il a dû se faire opérer pour une blessure à la hanche.

« Ç’a été un moment difficile. Surtout après la chirurgie, car je ne pouvais pas m’entraîner ou jouer », a dit Acklin. « J’étais tout simplement confiné à la maison. Je ne comptais pas sur une bonne connexion Internet, alors je ne pouvais même pas jouer en ligne à des jeux vidéo. Ç’a été éprouvant. J’habitais dans le sous-sol de ma mère, et me remettre en forme par moi-même; je devais être à l’écart du jeu pendant 8 à 12 mois. »

Il a dû accélérer son processus de remise en forme lorsqu’il a reçu un appel des Tiger-Cats. Ils lui ont demandé de participer à un mini camp pour les recrues en 2019, alors il a mis les bouchées doubles afin de retrouver 100 % de ses capacités dans le but de pouvoir sauter sur le terrain à temps. Acklin avait pu visiter l’équipe et assister au dernier match de sa saison 2018, une partie contre les Alouettes de Montréal.

Après avoir laissé une bonne impression lors du mini camp, Acklin s’est taillé une place au sein de l’équipe d’entraînement des Ticats l’année suivante. Il a formé des liens avec certains des vétérans de l’équipe, mais c’est le receveur Luke Tasker qui l’a pris sous son aile.

« Nous covoiturions jusqu’aux entraînements chaque fois que je n’avais pas ma voiture, et il me donnait des petits trucs ici et là », a dit Acklin. « Par exemple, il me suggérait d’arriver plus tôt aux entraînements et de demeurer constant, comme personne et comme joueur. Ce sont les principales choses qu’il m’a apprises. »

En amont du deuxième match de la saison des Ticats, Tasker s’est blessé, ce qui a donné la chance à Acklin de s’insérer dans la formation partante. Il a tiré le meilleur de son opportunité, captant chacun de cinq passes dirigées vers lui pour une récolte de 59 verges contre les Argonauts de Toronto.

Il a maintenu la cadence lors de la semaine 4 contre Montréal, terminant le match avec huit attrapés pour 120 verges et son premier touché dans la LCF. Un bel attrapé, en sautant, mais surtout un bel effort pour conserver les pieds à l’intérieur du terrain.

« Masoli a couru vers sa gauche, j’ai levé la main et il m’a vu », a dit Acklin à propos de ce touché. « Je voulais m’assurer d’attraper le ballon, d’abord, puis de retomber à l’intérieur du terrain, ensuite. Greg Reid a presque touché au ballon, mais celui-ci est atterri dans ma poitrine, alors j’ai pu me concentrer à remettre les pieds au sol. »

En regardant quelques séquences d’Acklin sur le terrain, on remarque que des attrapés spectaculaires, comme celui qui est décrit ci-dessus, ne sont pas anomalies. Il a pris l’habitude de capter des passes que certains autres receveurs auraient de la difficulté à attraper. Il a d’ailleurs réussi l’un des plus beaux attrapés de la saison 2019, lors de la semaine 11, contre les Lions de la Colombie-Britannique.

En pleine vitesse au milieu du terrain, Acklin a touché au ballon dans les airs, puis, en se retournant, il a réussi à apercevoir le ballon et à réussir l’attrapé. On peut se demander comment il est parvenu à réussir cet attrapé. Heureusement, Acklin se souvient extrêmement bien de ce jeu en particulier.


 
« Sur ce jeu, je devais être vers les lignes de côté. Mais Speedy (Brandon Banks) avait un tracé en ligne droite vers les zones profondes, alors il m’a dit qu’il allait prendre l’extérieur du terrain. Je me suis donc dit qu’on allait lui lancer le ballon dans les zones profondes », a expliqué Acklin. « Mais ils ont utilisé une défense homme à homme sans maraudeur. J’ai donc mal lu le jeu, mais j’ai coupé à 90 degrés et, heureusement, Dane m’a vu avant qu’il ne soit écrasé. »

« On m’a touché, puis j’ai tourné sur moi-même. Je ne sais pas comment j’ai attrapé le ballon, bien honnêtement. J’ai seulement mis les mains devant moi, et le ballon s’y est retrouvé. Je savais que je l’avais attrapé dès le départ, je me suis relevé, pensant que les officiels avaient déjà jugé que j’étais au sol, mais ils m’ont plaqué. Ç’a été un jeu plutôt cool, et les partisans me connaissent pour ce genre d’attrapés maintenant. »

Les Tiger-Cats ont connu une saison fantastique sous la gouverne d’Orlondo Steinauer, qui en était à sa première saison comme entraîneur-chef. Hamilton a pris le premier rang de la Ligue avec une fiche de 15-3, dont un dossier impeccable de 9-0 au Terrain Tim Hortons.

Même si Jeremiah Masoli a dû rater le reste de la saison après s’être blessé à un genou lors de la semaine 7, Dane Evans est sauté dans la mêlée et les Ticats n’ont jamais ressenti la perte de leur quart-arrière partant, demeurant dominants jusqu’à la toute fin de la campagne.

« L’environnement était génial. Je n’ai jamais côtoyé des entraîneurs comme Coach O (Steinauer) et Coach Condell », a dit Acklin. « Ce sont deux hommes de famille qui ont de bonnes valeurs. Ils ne sont pas le genre d’entraîneur à te dire une chose et à faire le contraire. Ils ont énormément confiance envers leurs joueurs. »

« Coach O se présente chaque jour au travail avec un sourire. Coach Condell se présente un jour sur deux au boulot avec un sourire; parfois, il a tout simplement besoin de crier après nous. Ce sont de bonnes personnes, et c’est le cas de haut en bas de notre organisation. Elle est remplie de bonnes personnes, et ça rend le tout encore plus agréable lorsque vient le temps d’aller travailler. »

Acklin a mis fin à sa première campagne au Canada avec 58 attrapés pour 708 verges et trois touchés. Il a été élu recrue par excellence des Ticats, mais, même s’il était heureux de cet honneur, il avait les yeux rivés sur la Coupe Grey, et il souhaitait rapporter le trophée à Hamilton.

Ses coéquipiers et lui en ont eu la chance. Les Ticats ont facilement disposé des Eskimos d’Edmonton en finale de l’Est, obtenant leur laissez-passer pour le match de la 107e Coupe Grey à Calgary.

Toutes les distractions au cours de la semaine menant au match de championnat étaient quelque chose de totalement nouveau pour la recrue.

« Lors de chaque entraînement, on aurait dit qu’il y avait 100 membres des médias scrutant chacun de vos mouvements », a dit Acklin. « Il y avait aussi des partisans nous attendant à l’extérieur de notre hôtel chaque jour. Ç’a été une expérience vraiment cool, parce que j’ai étudié dans une petite université. Je n’avais donc jamais eu la chance de vivre quelque chose du genre. »

Il y a aussi eu les événements à l’extérieur du terrain, comme la journée des médias et le Gala de la LCF, présenté par Shaw. Acklin se souvient avoir passé près de 80 % de son temps lors de la journée des médias dans un photomaton, portant un chapeau de cowboy et une ceinture de championnat de la WWE et prenant la pose avec ses coéquipiers, dont la recrue Maleek Irons.

Les recrues des Tiger-Cats Maleek Irons (gauche) et Jaelon Acklin (droite) prennent la pose dans le photomaton de la journée des médias, tenue en amont du match de la 107e Coupe Grey (Johany Jutras/LCF.ca)

Le match comme tel avait un petit quelque chose de spécial pour le receveur, puisqu’il devait affronter son ancien coéquipier à l’université, Sean McGuire, le quart-arrière numéro trois des Blue Bombers de Winnipeg l’an dernier. Les deux athlètes étaient colocataires lors de leur séjour à l’Université Western Illinois, et ils faisaient tous les deux des blagues en disant qu’ils voulaient habiter ensemble dans un chalet tout en évoluant dans la LCF. En novembre dernier, ils ont partagé le terrain, lors du plus grand match de l’année.

Au final, ce sont les Bombers de McGuire qui ont eu le dessus, mettant ainsi fin à une séquence de 29 ans sans championnat grâce à une victoire de 33-12.

« Je crois que dès le début du match, des choses sont arrivées et nous n’avons jamais été en mesure de nous en remettre », a dit Acklin. « Est-ce malheureux? Oui. Vous n’avez qu’à penser à la saison régulière parfaite des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, qui ont finalement baissé pavillon lors du match du Super Bowl. Ce sont des choses qui arrivent. Winnipeg a joué un excellent match, et ç’a n’a pas été notre cas. C’est une expérience d’apprentissage. La prochaine fois, nous ne pouvons rien tenir pour acquis, et nous devons nous donner encore plus afin de finir le travail. »

Au cours de cette saison morte prolongée, Acklin travaille chez lui, au Missouri, dans la cour à bois détenue par son grand-père. Il a aussi réussi à s’entraîner sur le terrain, puisque son jeune frère, Jaris, est un quart-arrière sur le point d’amorcer sa carrière universitaire à l’Université Evangel.

Après une impressionnante première campagne dans la LCF, Acklin laisse tout le monde se demander ce que l’année 2020 lui réservera. Au sein d’une attaque qui compte sur Brandon Bansk, le joueur par excellence de la saison 2019, ainsi que sur DeVier Posey, Acklin a eu un si grand impact que personne ne pourra le retirer de la formation partante.

Comme Tasker n’a toujours pas signé de nouveau contrat avec Hamilton, Acklin pourrait très bien prendre sa place et devenir une menace au sein de l’attaque coordonnée par Tommy Condell. S’il en a la chance, Acklin atteindra probablement de nouveaux sommets personnels en 2020.

D’après une chronique d’Austin Owens publié sur CFL.ca.