21 juillet 2020

Sayles reconnaissant de son opportunité à Winnipeg

Jimmy Jeong/LCF.ca

WINNIPEG – C’est un endroit, un moment et un état d’esprit que Marcus Sayles a visités auparavant. Et il ne veut assurément pas y retourner.

Généralement, il s’agit d’une brève discussion qui débute par les redoutables mots :

« L’entraîneur veut te voir dans son bureau. Apporte ton livre de jeux… »

« Je me souviens toutes les fois où j’ai été retranché; j’ai été retranché plusieurs fois par des équipes », a confié l’athlète de 25 ans lors d’un entretien avec BlueBombers.com à partir de sa demeure dans l’État de la Géorgie. « C’est le genre de choses que je garde en tête comme source de motivation dans le but de devenir le meilleur joueur possible. »

Désormais membre des Vikings du Minnesota, Sayles admet sans hésiter qu’il doit remercier les Blue Bombers de Winnipeg et la Ligue canadienne de football (LCF), en partie, pour cette nouvelle opportunité au sud de la frontière.

« Je n’aurais jamais pensé jouer au Canada », a-t-il dit. « Et je n’aurais jamais pensé que le processus se déroule aussi rapidement. J’ai l’impression que je viens tout juste de terminer l’école, mais il s’agira cette année de ma troisième chez les professionnels. Ce sera ma quatrième équipe avec les Bills, les Rams, les Bombers et, maintenant, le Minnesota. »

« J’ai réussi à prouver ma valeur et que j’étais un joueur de calibre professionnel à Winnipeg, et j’ai prouvé à tout le Canada et aux autres que je peux le faire. »

Marcus Sayles a été un membre des Blue Bombers de Winnipeg pendant deux ans avant de faire le saut dans la NFL (BlueBombers.com)

Sayles est l’un des quatre membres de l’édition 2019 des Blue Bombers – championne de la Coupe Grey – à avoir obtenu une opportunité dans la NFL, dont Chris Streveler avec les Cardinals de l’Arizona, Winston Rose avec les Bengals de Cincinnati et Jonathan Kongbo avec les 49ers de San Francisco.

Membre de l’équipe d’étoiles de la division Ouest en 2019, Sayles a pris part à un entraînement devant les Vikings, les Dolphins de Miami, les Bengals, les Jets de New York et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre à la mi-décembre, avant de s’entendre avec le Minnesota.

Il ne s’agissait pas seulement de l’ambiance que Sayles avait perçue lors de ses entretiens avec les entraîneurs et avec les membres du personnel des joueurs des Vikings. C’était aussi une question d’opportunité; le Minnesota devait remplacer les partants Xavier Rhodes, Trae Waynes et Mackensie Alexander, qui ont quitté l’équipe au cours de l’hiver. Bien sûr, le club a également repêché les demis de coin Jeff Gladney, Cameron Dantzler et Harrison Hand ainsi que les deux maraudeurs Josh Metellus et Brian Cole.

C’est donc dire qu’il y aura beaucoup de compétition chez les Vinkings en 2020-21, et pas seulement pour des postes de partant, mais pour des postes au sein de la formation point.

« Après mon entraînement, ils m’ont dit qu’ils avaient aimé ce que j’avais démontré et ils m’ont dit qu’ils étaient prêts à m’insérer dans leur système afin de lutter pour jouer et même pour être partant », a dit Sayles. « Ils m’ont dit qu’ils aimaient mes habiletés et qu’ils savaient déjà que certains de leurs demis défensifs vétérans ne seraient pas de retour au sein de leur formation. »

« J’ai simplement eu un bon pressentiment en leur parlant. Les Vinkings sont l’une des équipes qui sont demeurées en contact avec moi et avec mon agent. En m’insérant dans leur système, je sentais que j’allais avoir la chance de jouer, de percer leur formation et de contribuer à leurs succès. Et c’est tout ce que je voulais. Je ne voulais pas faire partie d’une équipe qui allait me dire que j’allais évoluer sur l’équipe d’entraînement ou que j’allais simplement être un corps de plus lors du camp d’entraînement. »

Sayles effectue un plaqué sur le receveur des Tiger-Cats de Hamilton Brandon Banks (La Presse Canadienne)

« Tout ce que je veux, c’est une opportunité. »

C’est ce que Sayles a eu avec les Bombers en 2018, à la suite de séjours avec les Bills de Buffalo et avec les Rams de Los Angeles. Ce n’est pas seulement ce que Sayles a démontré sur le terrain lors de ses 34 matchs – dont 33 comme partant – au cours de ses deux années à Winnipeg.

C’est ce qu’il a appris sur lui-même en dehors du terrain et sur la transformation qu’il a connue en jouant chez les professionnels.

« L’un des plus grands changements découle du fait de venir au Canada et d’en apprendre davantage sur moi-même et sur ma position », a dit Sayles. « Quand je suis sorti de la l’Université West Georgia, je venais de jouer pendant mes quatre ou cinq ans là-bas comme demi de coin du côté large. »

« En prenant part à ce processus, je me suis rendu compte que j’évoluerais probablement plus comme demi défensif supplémentaire dans la NFL. J’ai compris cela sur le tas avec les Bills et avec les Rams… C’est une position différente. Il fallait que j’adapte mes lectures, et le cahier de jeux était plus volumineux qu’à l’université. »

« À ma première année, je n’étais tout simplement pas assez préparé en raison du changement de position. Quand j’ai fait le saut dans la LCF, j’ai commencé à jouer comme demi défensif du côté court, un rôle similaire à celui de demi défensif/maraudeur supplémentaire dans la NFL. »

« Donc, en jouant pendant deux ans et en devant une étoile de la division Ouest, j’ai pu en apprendre plus sur moi, sur la vitesse du jeu et sur les différentes choses qu’il faut apprendre en faisant le saut chez les professionnels, comme l’étude du cahier de jeux et les manières de demeurer en forme et en santé tout au long d’une campagne de 18-22 semaines. »

(BlueBombers.com)

« Tout ce parcours m’a permis de bâtir la mentalité dont j’avais besoin », a ajouté Sayles. « Je sens qu’après ces deux ans à Winnipeg, je suis mieux équipé et j’ai une meilleure mentalité que lorsque j’ai terminé mes études à l’Université West Georgia. »

Sayles – comme Rose et Streveler avant lui – a indiqué qu’il aurait aimé être à Winnipeg lors du match d’ouverture des Blue Bombers en 2020, afin de voir la bannière des champions être hissée et pour recevoir sa bague de la Coupe Grey.

Néanmoins, il y a des moments de son passage avec les Bombers qu’il n’oubliera pas de si tôt – comme celui d’être dans le vestiaire après la Coupe Grey de 2019, à boire du champagne, cigare en bouche.

« C’est probablement l’un des meilleurs souvenirs que j’aurai de ma vie », a dit Sayles. « Lorsque vous faites partie d’une équipe de football, vous créez un tel lien avec vos coéquipiers. Ce n’est pas la même chose avec des personnes que vous connaissez, mais qui ne font pas partie de l’équipe. Nous partageons des chambres ensemble, nous partageons des larmes ensemble et nous nous réveillons tôt le matin ensemble pour faire ce que nous devons faire pour réussir. Toutes ces choses nourrissent cette amitié et ce lien. »

« Beaucoup d’entre nous sont frères maintenant. Nous nous parlons tous et nous nous envoyons des textos tout le temps. Le simple fait d’avoir fait partie de ce petit caucus virtuel il y a quelques semaines… C’était cool de nous voir tous ensemble. Je n’oublierai jamais rien de tout ça. »

D’après un article d’Ed Tait publié sur BlueBombers.com.