18 août 2020

Cinq points à retenir de la conférence de presse de Randy Ambrosie

LCF.ca

TORONTO – À la fin d’une douloureuse saga de plusieurs mois pour tenter de sauver la saison 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF), Randy Ambrosie a admis que l’idée de ne pas jouer au football cette saison le boulversait.

« De mon point de vue », a soutenu le commissaire de la LCF lors d’une conférence de presse de 30 minutes, lundi, « je pourrais passer beaucoup de temps à me concentrer sur les aspects négatifs et frustrants. Mais je ne le ferai tout simplement pas. »

« Je suis plutôt triste et déçu par l’annulation de la saison. Cependant, nous nous lèverons, demain, et nous amènerons cette ligue à un meilleur endroit, plus grand et plus fort. C’est l’attitude que nous allons adopter. Aujourd’hui, nous réfléchissons à ce qui aurait pu arriver cette année, mais, demain, nous reprendrons du service et nous recommencerons à bâtir notre grande ligue. »

Pour la première fois depuis 1919, la Coupe Grey ne sera pas présentée. La saison 2020 n’a pas survécu à la COVID-19, un virus qui confronte la ligue aux mêmes défis que bon nombre d’entreprises du monde entier en ce moment. Sans être en mesure de rassembler les partisans, sans l’aide du gouvernement fédéral correspondant aux besoins de la Ligue, le conseil des gouverneurs de la LCF a voté lundi matin pour annuler la saison écourtée, faisant au passage éclater une bulle potentielle à Winnipeg avant même qu’elle ne se forme.

Alors qu’elle a les yeux rivés sur la saison 2021, la LCF fait face à son lot de défis. Lors de sa téléconférence avec les membres des médias, lundi, Ambrosie a tenté de répondre à certaines des questions les plus pressantes auxquelles la ligue est confrontée. Voici quelques-uns des principaux points à retenir de la conférence de presse.

Le commissaire de la LCF Randy Ambrosie, ici lors de la Coupe Grey 2019 à Calgary, souhaite utiliser cette période plus tranquille pour faire croître la Ligue en vue de la saison 2021 (Johany Jutras/LCF.ca)

Ramener la Ligue, plus forte que jamais

« J’ai eu la chance de parler à nos gouverneurs ce matin. Tous étaient déterminés à effectuer l’annonce, à nous réunir après avoir annoncé, malheureusement, l’annulation de la saison, mais aussi à trouver un moyen de passer à travers cette étape », a déclaré Ambrosie.

« Nous avons travaillé notre modèle financier, à la recherche de moyens de créer plus d’efficacité dans nos opérations. Nous combinerons des façons de travailler plus, d’en faire plus et de partager davantage, ensemble, pour rendre notre ligue plus forte qu’elle ne l’a été par le passé. »

« Il n’existe pas de réponse magique à tous les défis auxquels nous allons faire face. Mais j’ai la chance de travailler chaque jour avec un groupe remarquable de gouverneurs et de propriétaires. J’ai maintenant la chance de passer du temps avec eux – un temps que nous n’avions jamais eu auparavant – pour vraiment travailler sur un plan à long terme. »

« Nous pouvons réfléchir à la façon dont nous pouvons accélérer nos plans pour devenir une ligue plus internationale et pour rechercher d’autres opportunités de revenus qui pourront nous ouvrir les portes d’un avenir plus fort. Je crois simplement aux gens avec qui je travaille. Je crois que nous allons relever ce défi et qu’avec le soutien de nos partisans et de nos commanditaires, cette ligue peut être positionnée pour le meilleur avenir possible. Ça va demander beaucoup de travail acharné, mais je crois qu’ensemble nous verrons 2021 être l’année d’un grand retour pour notre ligue. »

Une nouvelle année avec chacune des neuf équipes

Ambrosie a admis qu’il y avait de grands défis pour la Ligue, mais il s’est dit convaincu que les neuf équipes seront de retour au sein de celle-ci la saison prochaine.

« Ce qui nous paraît évident, c’est que nous avons la possibilité de diriger la Ligue différemment que par le passé. Nous pouvons créer un écosystème plus coopératif à l’extérieur du terrain, qui compterait plus de partage des ressources que par le passé », a-t-il dit.

« Je suis convaincu que si nous cherchons des moyens d’être une organisation plus unifiée en dehors du terrain, ça nous permettra d’être plus compétitifs que nous ne l’avons jamais été sur le terrain. Mon optimisme est élevé, je me sens confiant. »

Lundi, à Montréal, le président des Alouettes, Mario Cecchini, a souligné que leurs propriétaires – les hommes d’affaires torontois Gary Stern et Sid Spiegel – demeurent pleinement engagés envers le club et envers la ville de Montréal. Le duo a acheté l’équipe début janvier.

Que s’est-il passé avec le financement du gouvernement fédéral?

« Il n’a jamais été porté à notre attention qu’il y avait un manque de transparence dans nos relations avec le gouvernement, très honnêtement », a dit Ambrosie.

« Je pense que nous avons été aussi clairs, concis et transparents que nous aurions pu l’être. Nous avons fait de gros efforts, nous avons travaillé très fort, et il y a eu à quelques reprises des points très positifs où nous avons vu une ouverture, une volonté et un intérêt de la part du gouvernement de travailler avec nous. »

« Ces moments nous ont vraiment donné l’assurance que quelque chose pouvait être fait. Je ne sais pas pourquoi ça n’a finalement pas été le cas. Le gouvernement nous a fait part de quelques opportunités, nous avons été clairs avec lui que celles-ci ne fonctionneraient pas pour nous, puis de nouvelles idées ont fait surface, et celles-ci semblaient encore plus prometteuses. Mais elles ne se sont jamais concrétisées. Je ne pense pas que le problème soit un manque de transparence. »

« Il semble tout simplement, à la fin, qu’il ne pouvait pas faire ce que nous pensions qu’il ferait et ce que nous espérions qu’il ferait. »

Une expérience d’apprentissage

On a demandé à Ambrosie quelle responsabilité il avait assumée dans l’annulation de la saison 2020.

« La réponse honnête est qu’il y a des choses que nous pouvons apprendre. Je peux regarder en arrière – et j’ai regardé en arrière sur la façon dont tout cela s’est déroulé –, et il y a des choses que j’aurais aimé faire différemment, pour essayer d’apprendre de ces choses puis pour passer à autre chose », a-t-il dit. « Mais il y a aussi de la détermination. Je ne crois pas moins en cette ligue que je n’y croyais lorsque j’ai quitté Calgary après la Coupe Grey 2019. »

« Je me sens responsable du fait que nos joueurs et que nos entraîneurs ne soient pas sur le terrain cette année, mais je suis déterminé à apprendre de ce que nous avons vécu, et j’ai hâte à un avenir prometteur. L’engagement que j’ai pris envers les gouverneurs est de travailler sans relâche avec nos présidents, avec nos opérations football, avec nos partenaires, avec nos entraîneurs, avec nos directeurs généraux et avec nos joueurs d’une manière qui, franchement, je pense, peut faire honneur à cette ligue. Il faut apprendre de nos erreurs et passer à autre chose, car, après tout, c’est ça la vie. »

La gestion des pertes en 2020 et en 2021

« Je pense qu’on peut affirmer que nous prévoyons que nos pertes seront plus importantes en 2020. De toute évidence, notre plus grande source de revenus est la vente de billets », a dit Ambrosie.

« Nos équipes vont commencer (mardi) à contacter leurs détenteurs d’abonnements de saison et à parler de 2021 et de quelques autres plans passionnants que nous avons et que nous annoncerons dans les prochains jours. Nous parlerons directement à nos partisans quant aux manières dont ils pourront nous aider à traverser cette période d’incertitude et à connaître une meilleure année 2021. »

Une partie de ce plan comprend le ciblage des marchés et des partisans des quatre coins du Canada qui n’ont pas encore été exploités par la LCF.

« Nous prévoyons que 2021 sera une année plus calme au chapitre des revenus », a dit Ambrosie.

« Mais si nous pouvons élargir notre base de partisans… Si nous profitons de ce temps pour rejoindre les communautés ou les nouveaux Canadiens et les nouvelles Canadiennes qui n’ont peut-être jamais eu l’occasion de savoir à quel point il est incroyable de s’asseoir dans un stade de la LCF et d’encourager une équipe. Utiliser nos stades pour célébrer le fait d’être Canadiens ou d’être Canadiennes ou utiliser nos stades pour célébrer notre diversité ne sont que quelques-unes des choses dont nous parlerons dans les semaines et dans les mois à venir, afin de vraiment élargir notre base d’amateurs et, au passage, faire de 2021 une meilleure année pour notre ligue. »

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.