Camps d'évaluation
29 mars 2021
TORONTO – C’est une chose dont les espoirs discutent fréquemment entre eux. Un inconnu qui ne devient jamais familier d’une cuvée à une autre.
La portion des entrevues des camps d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF), présentés par New Era, est l’unique composante du processus d’évaluation en vue du repêchage qui ne peut pas être entièrement maîtrisée. Même en temps de pandémie, alors que les entrevues en personne sont impossibles, l’inconnu persiste. Les espoirs vont tout de même rencontrer les directeurs généraux, les entraîneurs et les dépisteurs dans le cadre de visioconférence. Il y a des avantages et des inconvénients à procéder de la sorte.
« Je crois que nous devons un peu plus suivre un script sur Zoom », a indiqué le directeur principal du personnel et cogestionnaire des opérations football des Tiger-Cats de Hamilton, Shawn Burke.
« Vous êtes préparés pour poser vos questions, et les joueurs sont probablement préparés à y répondre ou ils ont eu le temps de parler à d’autres joueurs, ou leur agent a eu le temps de parler à d’autres joueurs, pour connaître les sujets abordés. Ils sont probablement un peu plus préparés. »
« Quand tu as, par exemple, une entrevue par jour pendant 30 jours, les sujets commencent à s’ébruiter. Ça fait tout simplement partie du processus d’évolution du camp d’évaluation, en général. C’est de plus en plus professionnel, et ça signifie que les joueurs sont de mieux en mieux préparés pour ce type de processus. »
Nous sommes tous devenus habitués à une vie remplie d’appels sur Zoom et de connexions Face Time au cours de la dernière année. La cuvée d’espoirs en vue du repêchage 2020 et les neuf clubs de la Ligue ont commencé à avoir une idée de ce processus à peu près à ce stade-ci de l’année l’an passé, soit lorsque les camps d’évaluation ont été annulés et que le repêchage s’est déroulement entièrement virtuellement, tout comme ce sera à nouveau le cas en 2021. Effectuer ces entrevues dans le confort de son foyer peut possiblement aider certains espoirs, a soutenu Burke, puisque cela brise ce qui peut normalement être un environnement plutôt stressant.
« La réalité de ce weekend, c’est que quand le camp d’évaluation se déroule en personne, il s’agit d’un weekend stressant où les espoirs doivent passer d’une chambre d’hôtel à l’autre, d’une équipe à l’autre. Ils essaient de se souvenir des visages et des noms », a dit Burke.
« C’est un raz-de-marée, alors que cette année il s’agira d’un processus un peu plus complexe que les espoirs pourront apprécier un peu plus. Ils ne font plus neuf entrevues en deux jours; ils font neuf entrevues en 30 jours, alors ils peuvent réellement apprécier le processus et l’analyser un peu mieux. »
Burke dit qu’il s’ennuiera des éléments des entrevues que seul le fait d’avoir tout le monde dans la même pièce peut apporter. L’équipe donne généralement aux espoirs qu’ils reçoivent en entrevue une casquette ou un t-shirt des Ticats, et il y a généralement de petites discussions anodines avant de réellement passer aux choses sérieuses. Ce processus pourrait mener à des questions plus pointues ou plus difficiles, mais au cours de son séjour avec les Ticats, Burke n’a jamais vu l’utilité de vraiment cuisiner les joueurs ou de les mettre sur le vif lors des entrevues.
« Je pense qu’on veut que le joueur soit à l’aise avec l’organisation, puisque ça pourrait être le joueur que nous allons repêcher », a-t-il dit.
« Drew (Allemang, qui partage le même titre que Burke et qui est le directeur du dépistage canadien) fait un travail formidable avec son ensemble de questions. Nous sommes peut-être l’une des organisations les plus accueillantes et les moins agressives de la Ligue, et c’est vraiment parce que ces gars à qui nous parlons pourraient très bien devenir des membres de notre organisation; ils sont là pour une raison. »
« C’est un moment où vous pouvez réellement jauger les espoirs et voir comment ils cadrent avec votre organisation en voyant comment ils interagissent avec vous. Leur connaissance du football et les drapeaux rouges peuvent ressortir grâce à d’autres outils de mesure. »
À sa 14e saison avec les Ticats, Burke a vu plusieurs espoirs répondre aux questions de différentes personnalités. Une mauvaise entrevue ne va pas nécessairement anéantir vos chances avec l’organisation, a-t-il précisé, mais comme tous les autres événements des camps d’évaluation, une bonne performance ne peut faire qu’augmenter votre valeur. Il se souvient de Jackson Bennet et de Nikola Kalinic, qui ont particulièrement réussi d’excellentes entrevues avant d’être repêchés.
« Très intelligent… Vous pouviez déjà savoir qu’il s’agissait d’une personne que vous vouliez voir au sein de votre organisation », a dit Burke en parlant de Bennett, l’ancien demi offensif de l’Université d’Ottawa sélectionné au 11e rang au total du repêchage de 2018.
« Nikola Kalinic a bien représenté l’image qu’il projette lorsqu’il est sur le terrain. Nous savions qu’il avait une personnalité marquante. Nous savions qu’il était un gars agressif sur les vidéos, et c’est ce qui est ressorti lors de sa personnalité lors de son entrevue. Il était très confiant. »
Kalinic, un ancien de l’Université York, a été choisi au 10e rang du repêchage de 2019.
« Drew et Spencer Boehm (le gestionnaire du dépistage canadien de l’équipe et l’un des dépisteurs régionaux du club aux États-Unis) font cela au cours de l’année », a ajouté Burke.
« Ils ont un pouls pour chacun des joueurs. Pour eux, c’est probablement un processus qui confirme certaines hypothèses, alors que c’est plutôt une manière de rencontrer les joueurs pour Coach O (Orlondo Steinauer) et moi-même. C’est aussi une manière, pour nous, de vérifier ce que Drew et Spencer nous ont déjà dit à propos des espoirs. »