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30 mars 2021

Lauther est prêt et impatient d’effectuer un botté d’envoi

Arthur Ward/CFL.ca

REGINA – Il existe une énorme différence entre avoir une routine et être superstitieux soutient le botteur Brett Lauther.

« Personnellement, je n’ai pas de superstition », a indiqué l’athlète natif de Truro, en Nouvelle-Écosse, qui a récemment signé un nouveau contrat avec les Roughriders de la Saskatchewan. « Je ne lace pas mon soulier gauche en premier. »

Bien qu’il aime effectuer les mêmes choses lors des séances d’entraînement et d’échauffement, il sait que chaque tentative de placement représente une situation différente.

« C’est l’une de ces positions qui sont toujours sujettes à changement », a dit le botteur de 30 ans qui a disputé son football universitaire à l’Université Saint Mary’s.

« Chaque fois que tu sautes sur le terrain, ce n’est jamais le même botté. En raison du moment de la journée, l’ensoleillement peut être différent. C’est peut-être le vent qui est différent, ou une remise du ballon différente. Tu es à un endroit différent sur le terrain, d’un côté différent. Il faut être prêt pour l’inattendu. »

Comme les autres joueurs de la LCF, Lauther passe du temps en gymnase pour s’entraîner. Mais la force musculaire ne peut pas à elle seule vous préparer pour le moment où vous devrez sauter sur le terrain, avec aucune seconde au cadran, pour tenter un placement qui donnera la victoire à votre équipe.

L’aventure de Brett Lauther, de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, au poste de botteur des Riders, en est une longue qui a été parsemée de croyance en soi et de travail acharné (Matt Smith/LCF.ca)

« Ce qui différencie les bons joueurs et les excellents joueurs, c’est la force mentale », a-t-il dit.

« Au cours des dernières années… J’ai plongé en profondeur dans de nombreux livres, j’ai expérimenté différentes choses, comme du yoga et d’autres activités qui m’ont sorti de ma zone de confort. Si je pensais que ça pourrait me donner un avantage, même minime, sur un autre botteur, je l’ai essayé. »

En 13 matchs avec les Riders en 2019, Lauther a réussi 32 de ses 41 placements. Il a réussi son plus long placement en carrière (57 verges), et il a donné deux fois la victoire à son équipe avec un botté de précision réussi sur le dernier jeu du match.

Il avait auparavant disputé 18 parties en 2018, réussissant 54 de ses 60 placements. Quatre de ceux-ci avaient été d’au moins 50 verges, et 14 avaient été réussis de distances se situant entre 40 et 49 verges. Il avait été nommé sur l’équipe d’étoiles de la division Ouest, et il avait été le candidat de la Saskatchewan au titre de joueur canadien par excellence.

Le fait d’avoir une routine aide Lauther à se préparer.

« Qu’il s’agisse d’un match à l’étranger ou d’un match à domicile, tu veux conserver certaines constantes », a-t-il dit. « Tu ne veux pas essayer des choses différentes avant chaque match. »

« Donc tout, que ce soit ce que l’on fait pendant la séance d’échauffement ou le nombre de répétitions et de bottés que nous effectuons en groupe, nous respectons presque toujours une routine à la lettre. Nous ne faisons pas trop de choses différentes. Il n’y a aucune surprise; nous savons ce que nous faisons. »

Avoir la mémoire courte l’aide aussi.

« C’est un botté à la fois, puis je passe à autre chose, peu importe ce qui arrive », a-t-il dit. « Dès que le ballon quitte mon pied, je passe au prochain botté, afin de donner à l’équipe pour laquelle je joue les meilleures chances de gagner. »

« Quand les projecteurs s’allument… Je sais que c’est à ce moment-là que le travail acharné rapportera des dividendes. Ça ne me dérange pas de rater un botté. Ce qui me dérange, par contre, c’est de ne pas être entièrement prêt lors d’une semaine, en raison du travail effectué en amont de celle-ci, ou pendant la saison morte, pour amorcer un match et donner à mon équipe la meilleure chance de gagner. »

Un botteur de la LCF doit aussi s’adapter à différents terrains. Sous le dôme du BC Place, « c’est l’endroit où tous les botteurs aiment jouer », a-t-il dit.

Sans surprise, le vent des Prairies peut causer certains ennuis, notamment à Regina ou à Winnipeg. Le vent peut aussi jouer des tours au Terrain Tim Hortons de Hamilton.

« Quand ils ont construit le nouveau stade, ils en ont changé la direction, de sorte que le vent souffle maintenant d’un bout à l’autre du terrain », a-t-il dit.

Lauther a payé sa dette. Il a été choisi au 53e au total du repêchage de 2013 par les Tiger-Cats de Hamilton. Il a joué quatre matchs cette année-là, puis il a passé toute l’année 2014 sur l’équipe d’entraînement, derrière Justin Medlock.

Il a passé les années suivantes à bondir d’un club à l’autre, évoluant avec la Saskatchewan, Toronto et Edmonton, avant de finalement s’établir avec les Riders en 2018.

« Ce n’est pas facile de décrocher l’un des neuf emplois disponibles dans la Ligue », a-t-il dit. « Le plus difficile, de mon côté, fut d’obtenir une opportunité. J’ai développé une certaine rancune au fil du temps à force de me faire dire : ‘‘Tu ne peux pas y arriver.’’ »

« Je savais que lorsque j’allais avoir la chance, un jour, j’allais tirer profit de ma situation. J’ai eu de bons entraîneurs et de bons mentors, ainsi qu’une famille qui m’a soutenu tout au long de ma démarche. »

Au fil des années, Lauther a reçu l’aide de Paul McCallum, qui a passé 23 ans dans la LCF avec la Saskatchewan et la Colombie-Britannique. Il s’est aussi lié d’amitié avec Medlock, qui a connu une carrière dans la LCF et dans la NFL.

« Il a toujours été derrière moi. Il a toujours cru que je pouvais y arriver », a-t-il dit. « On se parle encore presque chaque jour. On fait des blagues ou on se donne de la motivation. »

« Il est, en quelque sorte, mon bras droit depuis que j’ai fait le saut dans la LCF. »

Lauther passe une bonne partie de l’hiver auprès de sa copine à Minot, dans le Dakota du Nord. Il a accès à un gym, et il passe plusieurs jours par semaine à s’entraîner sous un dôme à l’université.

Avec l’annulation de la plus récente saison de la LCF en raison de la COVID-19, il est impatient de recommencer à jouer.

« Je me sens bien et je suis confiant à l’aube de la saison », a-t-il dit. « Si vous êtes un joueur qui s’est arrêté pendant trop longtemps ou qui ne s’est pas entraîné suffisamment, je crois que ça va paraître. »

« Je crois que plusieurs joueurs, au camp d’entraînement, seront soit prêts à jouer ou soit pris par surprise. Je ne peux parler que pour moi. Je suis plus que prêt. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.