1 avril 2021

Bruno Labelle se dit prêt à faire le saut chez les professionnels

University of Cincinnati Athletics

TORONTO – C’est environ à ce moment-ci il y a cinq ans que Bruno Labelle a choisi de miser sur lui.

Il n’avait pas encore la stature de l’ailier rapproché de six pieds, quatre pouces et 248 livres qu’il a aujourd’hui, mais le jeune homme originaire de Montréal avait une bonne idée de ce à quoi il pourrait ressembler. À sa sortie du cégep, il voyait ses coéquipiers s’engager à jouer pour des programmes locaux comme ceux de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. Mais Labelle s’était fixé un objectif très tôt dans son parcours dans l’univers du football : il allait tenter sa chance dans la NCAA.

« Je souhaitais jouer dans la NCAA depuis mes années peewee ou bantam », a confié Labelle.

« Je n’ai pas vraiment exploré mes avenues au Canada. Je savais que j’allais jouer au sud de la frontière. »

Avec des offres de l’Université du Michigan, de l’Université Michigan State et de l’Université Ohio State, pour ne nommer que celles-ci, Labelle s’est tourné vers l’Université de Cincinnati. Quatre ans plus tard, les Bearcats ont connu un calendrier régulier parfait (8-0), ils ont remporté le championnat de la conférence American Athletic et ils ont pris part au Chick-Fil-A Peach Bowl contre l’Université de la Géorgie.

Avec un baccalauréat en communications en poche, Labelle cherche à continuer à jouer au football aux États-Unis. En janvier, il a participé au College Gridiron Showcase à Forth Worth, au Texas, et il est présentement à Nashville, au Tennessee, en préparation pour le repêchage de la NFL.

Après quatre ans avec les Bearcats, dont une saison de 8-0, Bruno Labelle veut prouver aux équipes professionnelles qu’il est prêt à passer au prochain niveau (University of Cincinnati Athletics)

« Je suis optimiste à propos de mon avenir dans la NFL », a dit Labelle.

« J’ai déjà parlé à quelques équipes. J’ai eu des discussions avec mon agent à propos de la manière dont les équipes me voient probablement. Je fais probablement partie des joueurs autonomes prioritaires présentement, mais, peu importe, je vise la NFL. Je crois que j’ai de bonnes chances de jouer dans la NFL comme ailier rapproché ou comme centre-arrière. Et si ça ne devait pas fonctionner, je serai très heureux de jouer dans la LCF. Je crois qu’il s’agit d’une ligue formidable, et je vais y jouer si on en arrive là, mais, en ce moment, mon principal objectif est de jouer dans la NFL. »

Labelle a le physique d’un ailier rapproché ou d’un centre-arrière de la NFL, et il croit qu’il pourrait entendre son nom être prononcé par une équipe dans les derniers tours du repêchage de la NFL ou qu’il pourrait s’entendre avec l’une d’entre elles comme joueur autonome dès la fin de l’encan.

« Ma valeur n’a pas changé au cours des dernières semaines ou des derniers mois », a-t-il dit.

Il pourrait aussi s’avérer un espoir intrigant dans la LCF. Il n’a pas eu souvent la chance de le prouver à Cincinnati, où sa priorité était avant tout de bloquer, mais il possède de bonnes mains et il a clairement le physique pour évoluer comme centre-arrière au Canada. Il a capté 10 passes pour 81 verges et un touché en 2020. Il a mis fin à sa carrière avec les Bearcats avec 20 attrapés pour 150 verges et deux touchés.

Il n’a dévoilé aucun nom, mais il a admis avoir eu des discussions avec quelques équipes de la LCF lors de son passage au College Gridiron Showcase en janvier. Ces clubs lui ont dit qu’il le voyait évoluer comme centre-arrière ou comme demi inséré.

« Je sais que certains clubs emploient des ailiers rapprochés, mais il n’y en a pas beaucoup », a-t-il dit, précisant qu’il pourrait, en théorie, perdre quelques livres et possiblement occuper un rôle de receveur dans la LCF. « Les équipes auxquelles j’ai parlé m’ont dit qu’elles trouveraient un moyen de m’utiliser comme centre-arrière. »

Il est peut-être difficile pour lui de le réaliser présentement, alors que le repêchage de la NFL arrive à grands pas et qu’il est au beau milieu de son entraînement qui lui permettra de réaliser son rêve, mais Labelle, par son parcours, a misé sur lui-même au cours des cinq dernières années.

Il a quitté le confort de son domicile, où l’on parlait le français, et est atterri à Cincinnati, où la langue parlée était l’anglais. Il a dû s’adapter à niveau très élevé de football et il a dû apprendre à balancer la pratique de son sport et les études, et il y est parvenu avec brio. Il a été nommé sur l’équipe d’étoiles scolaire de la conférence American Athletic en 2019, tout en continuant d’évoluer vers le joueur de football qu’il souhaitait devenir.

« Le fait de ne pas parler anglais ne me dérangeait pas vraiment. Ça m’a pris environ un an pour être à l’aise, et aujourd’hui je n’ai plus aucun problème à le parler », a-t-il dit.

Il a aussi démontré à d’autres joueurs canadiens qu’il est possible d’emprunter un chemin un peu plus difficile et d’en ressortir gagnant.

« Je ne pense pas que l’anglais devrait faire partie de l’équation. Pas du tout même », a-t-il poursuivi.

« On prendra soin de vous à ce niveau-là une fois que vous aurez rejoint votre équipe. Je crois que le plus important est de connaître vos aspirations, et vers où vous souhaitez diriger votre carrière au football. »

Peu importe l’endroit où les prochaines semaines ou les prochains mois mèneront Labelle, il s’y rendra sans hésiter. Il est sorti de sa zone de confort, il a misé sur lui-même et, maintenant, il récolte le fruit de ses efforts.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.