La constance a été la clé des succès de Nik Lewis

TORONTO – Nik Lewis est l’un des visages d’une génération qui a compté sur certains des meilleurs receveurs de l’histoire de la Ligue canadienne de football (LCF).

L’homme de 38 ans a été bon tout au long de sa carrière de 14 saisons dans la LCF, captant presque chaque passe lancée dans sa direction lors de ses séjours avec les Stampeders de Calgary et avec les Alouettes de Montréal.

Et, jeudi dernier, Lewis a reçu un appel bien mérité du Temple de la renommée du football canadien.

« Ce qui est amusant, c’est que deux jours avant de recevoir l’appel, mon père et moi nous en parlions », a confié Lewis à Donnovan Bennett du balado The Waggle, présenté par Sport Clips. « Je lui disais que je pensais en avoir fait assez pour y entrer. Quand on regarde les intronisés qui ont été admis dès leur première année d’admissibilité, on n’en compte que 21. Ce nombre a connu une croissance plus importante récemment. Jon Cornish il y a quelques années, puis Hank l’an passé. »

« Donc je savais qu’il y avait une chance, et je suis heureux d’y être parvenu. »

Lewis est l’une des plus belles histoires que la Ligue ait connues. Le natif de Mineral Wells, au Texas, a étudié à l’Université Southern Arkansas et s’est joint à l’équipe de la division II de la NCAA sans être préalablement recruté. Il explique qu’il était le dernier sur la charte des positions de l’équipe, et qu’il devait à l’origine évoluer à la position de quart-arrière.

Il a dit aux entraîneurs qu’il préférait demeurer à sa position naturelle, et cette décision a porté ses fruits, puisqu’il a été élu sur l’équipe All-American en 2003.

Un an plus tard, il effectuait ses débuts avec les Stampeders, soit le deuxième club avec lequel il avait obtenu un essai professionnel à sa sortie de l’université – ironiquement, l’autre club était Montréal.

Lewis a été nommé recrue par excellence du circuit en 2004 après avoir réussi 72 attrapés pour 1045 verges et huit touchés. Il s’agissait d’une grosse année pour lui, alors qu’il commençait à peine à s’habituer à jouer dans une grande ville comme Calgary.

« J’avais 21 ans lorsque j’ai mis les pieds à Calgary, puis j’ai eu 22 ans pendant le camp. On ne peut pas tout comprendre en quittant l’université et une petite ville de 13 000 habitants pour se rendre à Calgary, où il devait y avoir 800 000 habitants, et devenir athlète professionnel. Tout était différent », a dit Lewis.

Pour connaître du succès chez les professionnels, un athlète doit être capable d’accomplir ce que seulement une poignée de ses pairs peuvent accomplir. Mais, selon Lewis, la constance est ce qui lui a permis de se séparer du lot.

« Tout le monde pense qu’un attrapé à une main est exceptionnel – c’est effectivement le cas –, mais, la plupart du temps, il ne s’agit que d’une réaction », a dit Lewis. « Mais faire preuve de constance dans ses efforts, dans ses blocs, dans ses passes captées, dans ses tracés… Je crois qu’ultimement, c’est cette approche qui m’a permis de me hisser au sommet. »

La constance n’est peut-être pas un terme assez puissant pour bien définir Lewis. Lors de ses neuf premières saisons dans la LCF, il a franchi le cap des 1000 verges sur des réceptions chaque année, en plus de marquer 62 touchés.

Lors de ce qui allait devenir la dernière campagne de sa carrière, Lewis a de nouveau atteint le plateau des 1000 verges sur des réceptions, lui qui en a amassé 1136 en 102 attrapés.

Quand il a choisi d’accrocher ses crampons, Lewis était le meneur de l’histoire de la LCF en ce qui a trait aux réceptions avec 1051. Il occupait aussi le cinquième rang de l’histoire de la Ligue pour les verges sur des réceptions avec 13 778. Il a été nommé sur l’équipe d’étoiles de la LCF à trois reprises (2010 à 2012) et sur l’équipe d’étoiles d’une division à six occasions (2006, 2007, 2010 à 2012 et 2016) et il a remporté la Coupe Grey à deux reprises (2008 et 2014).

Après de modestes débuts, Lewis a connu une fulgurante ascension et une carrière de rêve dans la LCF. Maintenant, il est capable de prendre sa place aux côtés des plus grands de tous les temps.

« J’avais enregistré une vidéo de moi-même que j’avais l’habitude de regarder quand les jours étaient plus difficiles. Dans la vidéo, je me disais : ‘‘Hey! On joue chez les pros. On ne retourne pas à la maison. On va donner tout ce qu’on a et on va faire partie de cette équipe.’’ C’était mon seul objectif, faire partie d’une équipe. J’ai fait partie d’une équipe et je suis devenu un partant, mais je n’ai pas fait le voyage vers Calgary en me disant que j’allais être partant et que j’allais battre des records. J’ai gardé les choses simples, et j’y suis allé une étape à la fois. »

« Comment espérez-vous jouer pendant 10 ans au football professionnel quand, chaque année, le rôle des entraîneurs et des directeurs généraux est de vous remplacer par quelqu’un de meilleur? Il faut donc vous améliorer si vous souhaitez demeurer le meilleur… chaque jour est une compétition. Ainsi, dans votre esprit, vous devez être à l’aise avec la pression. Vous devez apprendre à bien la gérer, puis vous devez sauter sur le terrain et travailler tous les jours. »

« Soyez le meilleur de vous-même et préparez-vous adéquatement tous les jours. Ultimement, ça devient amusant. Mais si vous travaillez déjà fort, travaillez encore plus fort. »