19 mai 2021

Quelques histoires qui auraient marqué l’ouverture des camps

Geoff Robins/LCF.ca

TORONTO – Généralement, la mi-mai rime avec retour du football canadien au Canada. Les camps d’entraînement de la Ligue canadienne de football (LCF) s’ouvrent aux quatre coins du pays, et les partisans font la connaissance de la nouvelle édition de leur équipe préférée et des joueurs qui pourraient avoir un impact au sein de celle-ci lors de la saison à venir.

Malheureusement, la pandémie de COVID-19 a chamboulé ces plans à deux reprises au cours des 12 derniers mois. Par contre, si vous êtes un partisan de la LCF de longue date, ce moment de l’année fait presque partie de vous. Les températures sont plus chaudes, et, soudainement, vous avez envie de vous rendre au stade ou au campus de votre club favori afin de le voir se remettre au travail.

Et vous vous mettez à penser à votre équipe préférée et aux joueurs qui y ont été ajoutés, afin de voir comment les nouveaux visages pourront se mêler aux visages un peu plus familiers. Peu importe le scénario, certains d’entre nous se retrouvent à faire cela cette année, même si nous sommes confinés au confort de notre foyer.

Même si le football ne fait pas partie de l’équation présentement, voici quatre histoires qui auraient marqué l’ouverture des camps d’entraînement cette année, si ceux-ci s’étaient amorcés, comme prévu, la semaine passée.

Dane Evans a brillé pendant l’absence de Jeremiah Masoli en 2019, menant les Tiger-Cats au match de la Coupe Grey à Calgary. Avec deux quarts étoiles sous la main en 2021, l’équipe tentera de trouver un juste milieu dans leur utilisation (Geoff Robins/LCF.ca)

HAMILTON

Une mentalité de faire passer l’équipe en premier et un respect mutuel éliminent certains des éléments traditionnels de ce qui se passera lorsque les Tiger-Cats sauteront sur le terrain cette année. C’est vraiment une bonne chose pour le bien de toute l’organisation des Tiger-Cats que Jeremiah Masoli et Dane Evans soient tous deux de retour, tous deux en bonne santé et tous deux prêts à aider leur équipe à remporter la Coupe Grey à la fin de l’année au Terrain Tim Hortons.

Mais d’un point de vue compétitif – et on sait que ces deux grands quarts donneront tout ce qu’ils ont lors du camp d’entraînement –, il n’y a pas de meilleure lutte de position dans la LCF que celle entre Masoli et Evans.

Bien que le curriculum vitae d’Evans soit plus court, les deux ont fait leurs preuves en tant que partants, et, après la blessure ayant mis fin à la saison de Masoli en juillet 2019, les deux ont joué un rôle important dans la fiche de 15-3 des Tiger-Cats, dont une fiche parfaite de 9-0 à domicile. Evans est jeune et voué à une brillante carrière dans la LCF. Masoli est à son apogée et pourrait amorcer une campagne digne d’un joueur par excellence en 2021. Voir comment les Tiger-Cats déploieront ce tandem sera fascinant. Et assister à ce qui pourrait être la lutte de position la plus amicale que la Ligue n’ait jamais connue sera également amusant.

Buck Pierce aura la chance d’apposer sa signature sur l’unité offensive des Blue Bombers en 2021, à la suite d’un travail colossal effectué par l’ancien coordonnateur offensif du club Paul LaPolice (Johany Jutras/LCF.ca)

WINNIPEG

Les champions en titre de la Coupe Grey amorceront la prochaine campagne avec une formation somme toute similaire à celle ayant quitté le terrain du McMahon Stadium de Calgary en 2019, celle ayant mis fin à la disette de 29 ans sans championnat de l’organisation. Mais il y a des changements à l’unité offensive qui devrait capter l’attention d’un peu tout le monde aux quatre coins de la Ligue lorsque les Blue Bombers sauteront sur le terrain.

Le coordonnateur offensif de longue date Paul LaPolice a accepté un poste d’entraîneur-chef à Ottawa. Buck Pierce, qui a fait ses classes en tant qu’entraîneur des demis offensifs et des quarts des Blue Bombers au cours des six dernières années, soit après avoir tout donné pour la formation manitobaine de 2010 à 2013, portera désormais le chapeau de coordonnateur offensif. La transition devrait se dérouler sans accroc, mais elle demeure intéressante pour deux raisons.

Premièrement, LaPolice s’est avéré être un stratège hors du commun, un coordonnateur qui a conçu en quelque sorte un quart-arrière centaure (les jambes de Chris Streveler, le haut du corps de Zach Collaros) et qui a su tirer le meilleur parti des joueurs à sa disposition au moment idéal. Deuxièmement, cette unité offensive a quelque peu changé. Streveler joue maintenant dans la NFL. Les Blue Bombers miseront entièrement sur Collaros, leur acquisition lors de la date limite des transactions qui les a menés à la conquête de la Coupe Grey, et ils ont échangé Matt Nichols à Toronto… qui l’a finalement échangé à Ottawa.

Pierce fera-t-il appel à une stratégie similaire avec ses quarts en 2021? Swan McGuire occuperait le poste de numéro deux au sein de la formation des Blue Bombers aujourd’hui, et le club a ajouté Dalton Sneed et Dru Brow au cours de la dernière année.

Le quart-arrière est la position la plus importante sur le terrain, mais, évidemment, une équipe a besoin de plus qu’un bon quart-arrière. Les Blue Bombers comptent sur un demi offensif de premier plan en Andrew Harris, qui a terminé la saison 2019 au sommet de la montagne de la LCF en tant que joueur par excellence et que joueur canadien par excellence de la Coupe Grey. Winnipeg n’aura pas besoin de voir son unité défensive remporter des matchs, mais sa défense est assez bonne pour lui permettre de gagner des matchs. Elle demeure une équipe à craindre.

OTTAWA

Parlant de LaPolice, le vétéran entraîneur et analyste de TSN sera de nouveau réuni à Nichols chez le ROUGE et NOIR, alors que l’équipe qui nous avait habitués à participer année après année au match de la Coupe Grey tentera de se remettre sur les rails à la suite d’une campagne de seulement trois victoires en 2019.

Ce qui est agréable dans la LCF, c’est la capacité d’une équipe à rebondir rapidement. Dans une autre ligue, une saison de seulement trois victoires peut marquer le début d’un long et difficile séjour dans les bas-fonds du classement. Dans la LCF, quelques ajustements à la formation (lire : l’acquisition d’un vétéran quart-arrière) et l’embauche d’un nouvel entraîneur-chef peuvent permettre à une équipe de se retrouver parmi les prétendants aux grands honneurs dès l’année suivante.

Si vous souhaitez voir un joueur en mission lors des camps d’entraînement cette année, suivez Matt Nichols. Il semble se nourrir des critiques et des doutes à son endroit depuis son départ de Winnipeg. Il sera tout feu tout flamme.

Jason Maas tentera de mener Cody Fajardo et l’attaque des Roughriders à un autre niveau en 2021 (Riderville.com)

SASKATCHEWAN

Cody Fajardo s’est avéré une belle histoire en 2019. Un substitut de longue date ayant évolué à Toronto et en Colombie-Britannique avant d’arriver en Saskatchewan presque dans l’anonymat, il a été lancé dans la mêlée lors de la semaine 1, lorsque Collaros s’est blessé lors d’un match contre Hamilton.

L’athlète de 29 ans a saisi sa chance et a remis sa carrière et les Roughriders sur les rails. Fajardo a mené la LCF au chapitre des verges par la passe en 2019, année où il a mené la Saskatchewan en finale de l’Ouest après la première campagne de 13 victoires du club depuis 1970.

Cette année, tout le monde voudra en faire un peu plus offensivement, et les Roughriders sont en bonne position pour y arriver.

L’équipe a embauché Jason Maas en tant que coordonnateur offensif en décembre 2019, peu de temps après qu’il ait été relevé de ses fonctions en tant qu’entraîneur-chef à Edmonton. Comme peuvent en témoigner Henry Burris, Mike Reilly et Trevor Harris, Maas apporte une certaine puissance de frappe en tant que coordonnateur offensif. On sait que les Roughriders ont un quart-arrière d’avenir, un excellent demi offensif en William Powell et une poignée de receveurs talentueux en Shaq Evans, Kyran Moore et Jordan Williams-Lambert. Avec Maas aux commandes de l’attaque, vous entendez peut-être plus la voiturette de golf des Roughriders – qui se met en marche chaque fois qu’ils marquent un touché – dans votre sommeil cette année. Ce travail commencera pour Maas, Fajardo et compagnie lors du camp d’entraînement.

Une équipe des Argonauts déjà bien garnie en joueurs canadiens a trouvé de la place pour en ajouter d’autres, alors que le club a mis sous contrat le secondeur Henoc Muamba (Dominick Gravel/MontrealAlouettes.com)

TORONTO

La meilleure bataille des camps d’entraînement aura peut-être lieu à Hamilton, mais à quelques kilomètres, les Argonauts connaîtront potentiellement le camp d’entraînement le plus intéressant de tout le circuit. Tout le monde sait ce qu’ils ont fait cet hiver, embauchant les joueurs autonomes les plus convoités les uns après les autres et renflouant leur formation avec de talentueux athlètes en provenance des deux côtés de la frontière.

Le directeur général Pinball Clemons et le vice-président au personnel des joueurs John Murphy n’ont pas seulement frappé des coups sûrs au cours de la saison morte. Ils ont cogné coups de circuit après coups de circuit.

Du talent canadien? Juwan Brescacin, Jamal Campbell, Fabion Foote, Cameron Judge, Henoc Muamba et Llevi Noel (pour ne nommer que ceux-ci) vous diront qu’ils en ont.

Du talent américain? Que dites-vous de Nick Arbuckle, DaVaris Daniels, Alden Darby, Charleston Hughes, Cordarro Law, Shaq Richardson, Eric Rogers, John White, Odell Willis, Bear Woods et Chandler Worthy?

Des nouveaux visages intrigants dans la LCF? Les cousins Kelly et Martavis Bryant, Kony Ealy, Ronald Ollie… Savez-vous quoi? On va simplement mettre un lien vers la page de leur formation…

Il s’agit d’un impressionnant assemblage de joueurs. Qui restera, qui partira et comment tout ce beau monde formera un tout cohérent donnera droit à l’un des plus intéressants camps d’entraînement de la Ligue.

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.