28 mai 2021

Mayala encore plus affamé à l’aube de sa deuxième année

Stampeders.com

CALGARY – Qausi tout le monde a appris quelque chose sur lui au cours de la pandémie de COVID-19.

Quand une pandémie mondiale a forcé la Ligue canadienne de football (LCF) a annulé sa campagne 2020, le receveur des Stampeders de Calgary Hergy Mayala a appris à la dure comment un important morceau de sa vie pouvait, d’un claquement doigt, lui être enlevé.

« Ça m’a réellement ouvert les yeux », a dit Mayala, le huitième choix au total du repêchage de la LCF en 2019. « Toute ma vie, j’ai joué au football. Je n’ai jamais manqué une saison. Et, tout à coup, on m’enlevait mon sport. Ça m’a ouvert les yeux, et ç’a été difficile. »

La pandémie a aidé Mayala à reconnaître ce dont il s’ennuyait le plus.

« Je dirais les gens plus que le sport », a admis l’homme de 25 ans originaire de Montréal. « Dans un vestiaire, vous rencontrez des personnes aux parcours différents. Ne pas les côtoyer, ne pas entendre parler mes coéquipiers de leurs épreuves, vous appréciez beaucoup plus les personnes au sein du vestiaire. »

Mayala a été confronté à une courbe d’apprentissage lors de sa première année au football professionnel. Au cours de ses six premiers matchs, il n’a capté que trois passes pour 28 verges. Sa première performance d’au moins 100 verges sur des réceptions (trois attrapés, 116 verges) est survenue lors de son douzième match, contre Montréal. Il a capté ses deux premières passes de touché la semaine suivante contre la Saskatchewan.

« Je trouvais que je sous-performais », a confié Mayala. « Le football reste le football : tu dois sauter sur le terrain et mériter ton temps de jeu. Je trouve que quand je suis arrivé à Calgary, je ne comprenais pas tout ce qui se passait, tout ce qui est nécessaire chez les professionnels. »

« Quand j’ai compris, tout a semblé débouler. »

Le receveur de six pieds, un pouce et 212 livres a démontré l’étendue de son potentiel au cours des cinq dernières parties du calendrier régulier en attrapant 22 passes pour 405 verges et cinq touchés. Il a mis fin à sa première saison dans la LCF avec 38 attrapés pour 562 verges, soit une moyenne de 14,8 verges par attrapé.

Le fait de passer d’un receveur convoité à l’université à une arme de plus dans un groupe de receveurs avec une bonne profondeur chez les Stampeders n’a pas été facile.

« C’était complètement différent qu’à l’université ou qu’à l’école secondaire », a-t-il dit. « Chaque semaine est différente. Chaque semaine, il y a des jeux spécifiques qui sont dessinés et appelés. »

« Plus jeune, quand j’étais le receveur le plus ciblé, je savais presque exactement quand j’allais recevoir le ballon. Mais, chez les professionnels, tous les joueurs sont des options. »

L’attaque aérienne des Stampeders comptait sur plusieurs cibles en 2019, notamment Reggie Begelton et Eric Rogers, deux receveurs de plus de 1000 verges sur des réceptions, ainsi que Markeith Ambles et Don Jackson, des joueurs aux mains sûres. Mayala a aussi dû gagner la confiance du quart-arrière Bo Levi Mitchell.

« Lors des entraînements, je le voyais comme un gars ayant accompli tant de choses au cours de sa carrière, mais qui avait encore tant de choses à accomplir », a dit Mayala. « Un jeune comme moi, je devais chaque jour lui démontrer lors des entraînements que j’allais me rendre partout où il avait besoin que je me rende. »

Il a fallu quelques séances, et quelques matchs, avant que le quart-arrière et son receveur soient sur la même longueur d’onde.

« Je suis devenu plus à l’aise quant aux endroits où je devais me trouver et les choses que j’étais censé faire », a-t-il dit. « On dirait que tout a ralenti, et j’ai été capable d’avoir la fin de saison que j’ai eue. »

Le fait que son casier se trouvait entre ceux de Begelton et de Roders lui a aussi donné un coup de pouce.

« Tout au long de l’année, ils m’ont donné plusieurs conseils et m’ont aidé à ma préparer pour les matchs », a-t-il dit.

Mayala est né au Congo puis a déménagé à Montréal avec sa famille lorsqu’il avait sept ans. Le cadet d’une famille de cinq enfants, il a grandi en aimant le basketball et a commencé à jouer au football à l’âge de 13 ans. Il a pratiqué les deux sports à l’école secondaire jusqu’au moment où sa mère lui a donné un ultimatum. Il devait choisir un seul sport, afin d’aussi se concentrer sur ses études.

« J’ai choisi le football », a-t-il dit. « J’aimais le côté plus agressif du sport. J’aimais savoir que mes coéquipiers comptaient sur moi, et le fait de ne pas vouloir les laisser tomber. »

« Chaque semaine, tu dois sauter sur le terrain et performer au mieux de tes capacités. Au basketball, tu joues trois ou quatre matchs par semaine, mais au football, tu ne joues qu’un seul match, alors tu dois tout donner lors de ce dernier. Je suis devenu amoureux du sport. »

« JE VEUX SAUTER SUR LE TERRAIN ET DÉMONTRER MES HABILETÉS. JE VEUX DÉMONTRER QUE JE SUIS L’UN DES MEILLEURS, VOIRE LE MEILLEUR, À CE QUE JE FAIS. C’EST MON BUT. »

HERGY MAYALA


 
Pour aider sa carrière à atteindre un autre niveau, Mayala a choisi de fréquenter l’école secondaire Trinity-Pawling School dans l’État de New York, la même école qui a produit le joueur de ligne offensive Derek Dennis.

Être loin de la maison n’a pas été facile.

« Ne pas compter sur la présence physique de ceux que tu aimes a été la chose la plus difficile », a-t-il dit. « Mais je sentais que j’étais là-bas pour une raison. »

À la suite de ses études à l’école secondaire, Mayala a disputé quatre saisons avec l’Université du Connecticut. En 43 matchs, il a capté 113 passes pour 1352 verges et 12 touchés. Sa mère conduisait régulièrement pendant sept heures à partir de Montréal pour assister aux matchs à domicile de son fils.

« C’était génial », a dit Mayala. « C’était l’une des raisons pour lesquelles j’avais choisi d’étudier à l’Université du Connecticut; c’était la plus proche de la maison. Être loin de la maison pendant l’école secondaire, c’est quelque chose qui m’avait réellement manqué. Alors c’était agréable de compter sur le soutien de ma famille. »

Mayala est demeuré à Calgary malgré l’annulation de la saison 2020. Quand les autorités de santé publique le permettaient, il rejoignait Mitchell pour capter quelques passes.

« Ça s’est bien passé », a-t-il dit. « Nous avions une certaine chimie. Je crois que ça jouera pour beaucoup, puisqu’il connaîtra mes tendances, la manière dont je cours mes tracés et le jeu que je tente d’effectuer. »

La saison 2021 de la LCF devrait s’amorcer en août. Les Stampeders seront privés de Rogers, qui a conclu une entente avec les Argonauts de Toronto, et de Begelton, qui fait présentement partie de la formation des Packers de Green Bay dans la NFL.

Mayala voit la perte de ses deux joueurs comme une opportunité pour lui.

« C’est un trou important à remplir, et j’espère être celui qui pourra le remplir », a-t-il dit. « Comme n’importe quel receveur, je cherche à en faire plus et à montrer ce sur quoi j’ai travaillé. Je ne serai pas gêné de démontrer ce sur quoi j’ai travaillé. »

« Je veux sauter sur le terrain et démontrer mes habiletés. Je veux démontrer que je suis l’un des meilleurs, voire le meilleur, à ce que je fais. C’est mon but. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca