9 juin 2021

Reposés, en santé et affamés : Mitchell et les Stamps sont prêts pour 2021

La Presse Canadienne

CALGARY – Au début de chaque saison de la Ligue canadienne de football (LCF), une tonne de scénarios sont imaginables quant aux exploits que pourrait accomplir le quart-arrière Bo Levi Mitchell.

Et comme il a essentiellement profité d’un an et demi pour retrouver entièrement la forme, les possibilités semblent infinies. Le récipiendaire à deux reprises du titre de joueur par excellence de la LCF a subi une opération à l’épaule en 2019. Alors qu’il s’attendait à sauter de nouveau sur le terrain en 2020, la pandémie de COVID-19 a mis un frein à ses plans – ainsi qu’à ceux de la plupart d’entre nous.

Cependant, le bon côté des choses est que cet arrêt imprévu a permis à Mitchell, 31 ans, et à tous les joueurs du circuit de prendre une pause des maux physiques qui accompagnent le fait de jouer au football semaine après semaine.

« Généralement, lors de la saison morte, le premier mois sert à prendre du mieux. Il faut arrêter de tout faire, et laisser le corps guérir un peu », a confié Mitchell à Donnovan Bennett du balado The Waggle plus tôt ce mois-ci.

« Puis, habituellement, le mois et demi ou les deux mois suivants servent à la réadaptation, à corriger certaines blessures, à remettre le corps à son étant d’origine. Et vous avez enfin un mois ou deux pour remettre la machine en marche et retrouver la forme pour participer au camp d’entraînement. Les 18 derniers mois sans football ont été tellement différents. Ç’a permis à tous les maux de guérir, à toutes les parties du corps d’être réadaptées et à tous les muscles de retrouver leur force. »

Mitchell a profité à lui seul de son domicile de Calgary depuis quelques semaines, puisque sa femme et sa fille séjourneront aux États-Unis jusqu’en juillet. Il a donc invité son coéquipier, le receveur des Stampeders Colton Hunchak, à rester chez lui.

« Je lui ai dit de venir rester ici tous les jours, pour nous dépasser au cours du prochain mois et pour nous concentrer uniquement sur le football », a dit Mitchell.

« Et c’est agréable d’avoir un coéquipier à qui lancer le ballon tous les jours. Je peux me pousser au maximum lors de mes séances d’entraînement. S’il y a une chose que la pandémie m’a apprise, c’est que je m’ennuie de la routine de travail avec mes coéquipiers dans la salle de musculation et sur le terrain, des moments où nous repoussons nos limites. »

« C’est tout simplement différent de pouvoir compter sur quelqu’un qui effectue le même entraînement que vous et qui compétitionne avec vous en quelque sorte. Pour moi, c’est la façon la plus agréable de m’entraîner. Colton et moi avons réellement repoussé nos limites au cours des derniers jours, pour nous assurer que nous serons prêts lorsque le camp d’entraînement s’amorcera. »

L’ouverture des camps d’entraînement devrait survenir prochainement, et quand les Stamps sauteront de nouveau sur le terrain, Mitchell et ses coéquipiers de longues dates auront deux saisons mortes de transactions et de repêchage auxquelles ils devront se familiariser.

Eric Rogers était l’une des cibles préférées de Mitchell au cours des quatre dernières saisons. Mitchell devra bâtir une chimie avec de nouveaux receveurs cette saison (Jason Halstead/LCF.ca)

« Je crois que perdre les services d’un vétéran dans la LCF est très difficile, puisque c’est une ligue qui mise beaucoup sur les vétérans », a dit Mitchell.

« Quand vous avez un ratio de 75 % de vétérans et de 25 % de nouveaux venus, c’est à ce moment-là que les vétérans se sentent un peu plus jeunes, et c’est à ce moment-là que je vois le plus de camaraderie dans une équipe. »

« Je crois que c’est ce que nous avions en 2018. En 2019, nous étions un peu jeunes. Les joueurs que nous avons perdus étaient des morceaux importants de notre équipe, et de très, très bons vétérans. »

La retraite du demi défensif Brandon Smith fera mal à l’équipe, selon Mitchell, qui cite l’habileté de son ancien coéquipier à mener silencieusement par l’exemple. Il se dit toutefois excité de voir ce que Richard Leonard, embauché comme joueur autonome, pourra apporter à l’équipe. Il s’ennuiera aussi d’Eric Rogers, qui a été échangé aux Argonauts de Toronto cet hiver.

« La perte d’Eric Rogers m’a brisé le cœur, puisqu’il est un joueur qui est un véritable catalyseur lors des éliminatoires », a-t-il dit. « C’est un joueur sur qui, pendant des situations de match spécifiques, j’ai pu compter plusieurs fois, un peu comme Marquay McDaniel et Nik Lewis. Il est parmi les joueurs qui ressortent du lot lors des moments importants, quand je lance une passe qui a autant de chances d’être réussie que d’être interceptée et qu’il attrape en sautant. »

Globalement, Mitchell est tout simplement heureux de voir le retour du football de la LCF pointer à l’horizon. Il l’a réalisé encore plus récemment, lorsqu’il a fait un arrêt dans le vestiaire des Stamps.

« J’aime notre équipe », a confié Mitchell. « J’ai fait un arrêt dans notre vestiaire l’autre jour; les chandails d’entraînement sont placés dans les casiers, qui sont tous identifiés, certains avec des noms que je ne connais même pas. J’ai hâte de rencontrer les nouveaux gars, les jeunes… et j’ai hâte de sauter sur le terrain. »

« La manière dont nous faisons les choses, la manière dont nous opérons à Calgary, ce sera assurément différent pour certaines personnes. Mais c’est de cette façon que l’on bâtit un club. Il faut comprendre la situation et comprendre ce dont nous avons besoin pour obtenir la culture que nous souhaitons en ce qui a trait au football. »

Chose certaine, ce seront des joueurs reposés, en santé et affamés qui sauteront sur la surface du McMahon Stadium en 2021.