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11 juin 2021

Argos : White vise les meilleurs moments de sa carrière

Geoff Robins/LCF.ca

TORONTO – L’annulation de la saison 2020 de la Ligue canadienne de football (LCF) est arrivée à un bien mauvais moment, professionnellement, pour John White.

Néanmoins, le principal intéressé soutient qu’une année sans les maux physiques causés par le fait de faire progresser un ballon de football parmi une horde de plaqueurs affamés pourrait être bénéfique pour lui – et pour les Argonauts de Toronto – à long terme.

« Ça m’a permis de retrouver la forme », a dit White lors d’une entrevue téléphonique accordée à partir de sa résidence de Los Angeles, où il a été occupé à lancer une ligne de vêtements et à travaille comme plombier pour l’entreprise de son père. « Je me sens très bien. C’est un mal pour un bien. »

Il se sent choyé d’avoir la chance de tout simplement rejouer au football, considérant toutes les importantes blessures qu’il a subies au cours de sa carrière dans la LCF.

« J’ai subi une déchirure d’un ligament croisé antérieur et d’un tendon d’Achilles », rappelle White. « Je ne devrais plus jouer, vous comprenez? »

Mais John White n’a pas accroché ses crampons. Et il ne faudrait pas le sous-estimer parce qu’il est désormais âgé de 30 ans, un âge que plusieurs voient comme le début de la fin pour un demi offensif.

« Quand je mettrai les pieds à Toronto, ce sera pour continuer là où j’ai laissé », dit-il avec enthousiasme. « Et pour qu’on se souvienne de moi », ajoute-t-il en riant.

White a connu la meilleure saison de sa carrière avec les Lions en 2019, franchissant le cap des 1000 verges au sol pour une première fois chez les professionnels. En 2021, il tentera de connaître à nouveau du succès, mais, cette fois, avec les Argonauts (Geoff Robins/LCF.ca)

Le fait qu’il soit désormais membre des Argonauts de Toronto est une surprise. On s’attendait à ce qu’il reste en Colombie-Britannique, où il a connu la meilleure campagne de sa carrière en 2019, franchissant le cap des 1000 verges au sol (1004 verges) pour la première fois chez les professionnels et amassant 341 autres verges sur des réceptions.

Après avoir raté une saison complète en 2015 en raison d’une déchirure d’un tendon d’Achilles et presque une saison complète en 2017 en raison d’une déchirure d’un ligament croisé antérieur, White a connu une splendide campagne 2019 avec les Lions, qui l’avaient récompensé avec un excellent contrat.

« À la suite d’une très bonne saison, on m’avait offert l’un des plus gros contrats de ma carrière », soutient White, souhaitant avant tout offrir ce qu’il y a de mieux aux membres de sa famille. « Ça ne s’est jamais réellement concrétisé », ajoute-t-il avec nostalgie.

Lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes en février dernier, les Lions ont mis sous contrat le demi offensif d’Edmonton Shaq Cooper, tandis que White a conclu une entente avec Toronto.

En attendant de pouvoir encercler sur un calendrier la date du début de son prochain camp d’entraînement, White a de bonnes journées à travailler pour la compagnie de plomberie de son père, alors qu’il effectue les tâches les plus difficiles.

« Changer les conduites d’égout », dit-il. « Changer les conduites d’eau, faire des rénovations dans les salles de bains, tout. »

Construire de nouveaux liens avec son père a été agréable, ajoute-t-il, tout comme l’apprentissage du métier. « Et ça paie plutôt bien aussi », dit-il en riant.

La ligne de vêtements, appelée SCVNGRS (Scavengers, mais sans les voyelles), est toute nouvelle, mais White espère qu’elle prendra de l’ampleur.

« J’espère rejoindre un marché international avec ça », dit-il jovialement, laissant sous-entendre que Toronto pourrait lui servir pied-à-terre pour cette expansion.

Travailler comme plombier est exigeant, alors sa santé en a profité.

Outre son travail, White s’est entraîné chez lui, comme plusieurs joueurs de la LCF. Comme les restrictions à Los Angeles ont entraîné la fermeture des gymnases pendant plusieurs semaines, White a entrepris d’installer chez lui barre pour effectuer des tractions.

« J’ai fait tout en mon possible pour conserver une bonne forme physique », dit-il.

White a essayé de ne pas penser à toutes les incertitudes entourant la saison 2021.

« J’ai simplement essayé de conserver la même routine que j’avais l’habitude d’avoir », dit White, qui a intensifié ses séances d’entraînement depuis qu’il a entendu que les camps d’entraînement pourraient s’amorcer à mi-juillet.

« Maintenant, je m’entraîne vraiment fort », explique-t-il. « Mais rien de trop fou non plus. Je veux retrouver mes jambes et la forme qui me permettra de disputer une saison. Tout le reste viendra par soit même par la suite. »

Il s’attend à ce que ce temps d’arrêt imposé ait des bénéfices pour lui, alors que son corps est maintenant entièrement remis à neuf.

« Tout rentrera dans l’ordre », dit White, qui a attiré l’attention des partisans et des dirigeants de la LCF pour la première fois avec Edmonton en 2013. « En fin de compte, je me sens aussi en santé que quand j’ai fait mes premiers pas dans la Ligue. »

« Mais », ajoute-t-il, « Il n’y a rien qui permet de se mettre en forme pour jouer au football que de jouer au football. Dès que tu mets le pied sur le terrain, tu utilises des muscles que tu n’as pas l’habitude d’utiliser. C’est un entraînement réellement différent. »

Plusieurs d’entre nous se demandent comment un an et demi sans match affectera les joueurs lorsque ceux-ci reprendront du service. White, par exemple, n’a pas eu la chance d’effectuer des entraînements propres au football, outre la pratique de feintes et quelques séances à capter des passes de l’un de ses amis à l’occasion.

Certes, White a effectué des retours au jeu après de longues absences à deux reprises au cours de sa carrière, alors il a pu profiter de ces expériences pour le guider.

« Je ne pense pas que ce sera étrange », déclare-t-il. « Je crois que mes muscles se souviendront comment faire. Je crois que je serai avant tout très fébrile. L’énergie sera au maximum. Et je sens que ce sera bien pour tout le monde. »

Se sentant frais et reposé, le vétéran demi offensif est optimiste et soutient que quand le temps sera venu, il reprendra là où il a laissé en 2019.

« Un John White en santé et un bon John White, sur le terrain », dit-il.

L’ENTRAÎNEUR DES DEMIS OFFENSIFS DES ARGOS EST ENTHOUSIASTE À L’IDÉE DES ESPOIRS QUI SERONT AU CAMP D’ENTRAÎNEMENT

White devrait être le demi offensif partant des Argonauts cette saison. Il sera la tête d’affiche d’un talentueux groupe de joueurs, au sein d’une équipe qui comprend de gros noms et plusieurs athlètes talentueux (La Presse Canadienne)

À 30 ans, White sera le plus vieux demi offensif chez les Argonauts en 2021.

« Selon moi, je suis à l’apogée de ma carrière à 30 ans », soutient White, qui sera le favori pour s’emparer du poste de demi offensif numéro un de la formation torontoise.

Le nouvel entraîneur des demis offensifs des Argos, Fred Reid, est enthousiaste à l’idée de tous les demis offensifs que comptent les Torontois au sein de leur formation.

« John White, Bishop Sankey, Matt Colburn, A.J. Ouellette, Kenneth Dixon », dit Reid, qui a joué pour les Blue Bombers de Winnipeg de 2007 à 2011, en défilant la liste de noms.

« Ces joueurs savent jouer. Ils peuvent faire la différence, et ils possèdent un bon caractère. Je leur parle souvent. Je suis excité. »

« Sur papier, et sur les vidéos que j’ai regardées, ils peuvent accomplir le travail », poursuit Reid. « Je crois que nous avons l’un des meilleurs champs arrière de la LCF à l’approche des camps d’entraînement. »

White a uniquement parlé à Reid au téléphone jusqu’à présent, mais il a hâte de se mettre au travail avec le membre de l’équipe d’étoiles de la division Est à trois reprises qui a amassé près de 1400 verges au sol lors de chacune des saisons 2009 et 2010.

« Quand tu peux compter sur un entraîneur qui a été demi offensif, vous êtes sur la même longueur d’onde », dit White.

Porteur de ballon puissant, mais tout de même évasif, Reid aurait probablement connu carrière de plus de cinq saisons dans la LCF, si une blessure au ligament croisé antérieur n’avait pas fait dérailler ses plans.

Il avait été un très bon demi offensif pour les Bombers, effectuant ses débuts vers la fin de la carrière de Charles « Blink » Roberts. Lors d’un match en 2009, Reid a amassé 260 verges au sol contre la Colombie-Britannique, un record de Winnipeg pour le nombre de verges par la course en un match qui tient toujours aujourd’hui.

« Je ne peux pas oublier cette soirée », dit Reid. « Ç’a été l’une des meilleures de ma vie. J’ai juste été chanceux. »

White et Reid sont d’accord sur ce qu’un entraîneur des demis offensifs peut accomplir chez les professionnels. L’entraîneur sert davantage à bien effectuer ses assignations plutôt qu’à montrer comment courir avec le ballon.

« En gros, des ajustements à la technique, à la protection du quart-arrière, à voir tout ce qui se passe sur le terrain », explique White. « Une fois que tu atteins les rangs professionnels en tant que demi offensif, tout le monde peut courir avec le ballon. »

La différence?

« C’est celui qui fera le plus preuve de constance pendant les matchs qui se démarquera », dit White.

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.