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11 juin 2021

Les receveurs d’Edmonton voués à connaître une excellente saison 2021

La Presse Canadienne

EDMONTON – On voit les Blue Bombers de Winnipeg et les Roughriders de la Saskatchewan se disputer le premier rang de la division Ouest en 2021. Bien qu’ils semblent être négligés, les Elks d’Edmonton devraient eux aussi faire partie des favoris pour terminer l’année au sommet de l’Ouest lors de la prochaine campagne.

Dans un premier temps, l’équipe compte sur l’un des quarts-arrière les plus précis de la Ligue canadienne de football (LCF) en Trevor Harris. Dans un deuxième temps, la ligne offensive du club, qui a accordé le plus petit total de sacs du circuit en 2019, sera sensiblement composée des mêmes joueurs. Et dans un troisième temps, un électrifiant groupe de receveurs viendra compléter l’une des unités les plus impressionnantes de la Ligue sur papier.

En fait, à lui seul, le groupe receveurs du club offre suffisamment d’arguments pour être enthousiaste à l’approche de la première année de l’entraîneur-chef Jamie Elizondo à la tête de l’équipe, et ce, bien au-delà du duo composé de Greg Ellingson et de Derel Walker, qui ont fait l’objet d’une chronique en mars.

En 2018, à Ottawa, avec Elizondo comme coordonnateur offensif, environ 45 % de toutes les passes tentées par le ROUGE et NOIR l’étaient vers Brad Sinopoli ou Greg Ellingson – une approche qu’Elizondo pourrait aisément répliquer avec Walker et Ellingson cette saison.

Mais quels autres receveurs seront sollicités à Edmonton? Jetons un coup d’œil au dynamique groupe de receveurs de l’équipe.

Greg Ellingson mènera un profond et talentueux groupe de receveurs chez les Elks en 2021 (Dominique Gravel/MontrealAlouettes.com)

Le duo dynamique

Derel Walker et Greg Ellingson porteront sur leurs épaules une énorme partie de l’attaque des Elks. Et si Trevor Harris est fidèle à ses habitudes et complète environ 70 % de ses passes (en 2019, il en a réussi environ 72), il est fort possible que nous puissions voir les deux receveurs connaître les meilleures saisons de leur carrière en ce qui a trait aux verges sur des réceptions, pourvu qu’ils demeurent en santé (Ellingson – 1459 en 2017 | Walker – 1589 en 2016).

Par match, Walker se classe parmi les receveurs les plus prolifiques de l’histoire de la LCF au chapitre des attrapés (5,7 par match) et des verges (82,0 par match. Ellingson est le meneur actif de la LCF en ce qui a trait aux verges sur des réceptions en carrière (7265), et il a franchi le cap des 1000 verges sur des réceptions lors de ses cinq dernières campagnes, incluant sa première à Edmonton en 2019.

Employer deux receveurs numéro un donnera des cauchemars aux adversaires des Elks tout au long de la saison. Un troisième receveur devrait donner des ennuis aux rivaux de l’équipe. Et il possède un passeport canadien.

Une solide troisième option

Il serait injuste de qualifier Tevaun Smith de troisième roue du carrosse au sein du groupe de receveurs d’Edmonton, puisqu’il jouera un rôle crucial dans les succès de l’attaque des siens en 2021. L’athlète de 28 ans a finalement effectué ses débuts en 2019 – trois ans après avoir été le huitième choix au total du repêchage de la LCF –, et l’ancien de l’Université de l’Iowa a dépassé toutes les attentes qu’on avait à son endroit en amassant 632 verges et en marquant six touchés en 55 attrapés.

Smith a terminé au quatrième rang de son équipe pour les cibles (80), derrière Ellingson (127), Ricky Collins (114) et DaVaris Daniels (92). Ce nombre devrait augmenter cette année, même si Ellingson et Walker devaient former le noyau auquel on s’attend en 2021.

Avec un chrono de 4,38 secondes au sprint sur 40 verges lors de son « Pro Day » en 2016, Smith est l’un des joueurs les plus dangereux des Elks en ligne droite, et il profitera parfois d’une couverture déficiente, puisque Walker et Ellingson devraient retenir beaucoup plus l’attention des défenses adverses. Attendez-vous à voir Smith s’implanter comme le meilleur receveur canadien du circuit grâce à des performances dominantes en 2021.

Des cibles complémentaires

Alors que les trois joueurs mentionnés ci-dessus accompliront le plus gros du boulot cette saison, Edmonton compte sur de nombreux autres receveurs capables de contribuer avec constance et d’évoluer comme partant dans l’éventualité de blessures. Dans les attaques coordonnées par Elizondo à Ottawa, le quatrième receveur avait l’habitude de voir 10 à 15 % des passes décochées dans sa direction, soit entre 65 et 98 passes. Vu la fiabilité de Walker et Ellingson, il faudrait s’attendre au plus petit de ces deux nombres.

Une quatrième option potentielle pour Edmonton est Armanti Edwards, le plus constant des autres receveurs au sein de la formation. Quart-arrière lors de son séjour avec l’Université Appalachian State, Edwards court des tracés exceptionnels et possède des mains fiables. Il a connu sa première saison d’au moins 1000 verges sur des réceptions en 2019, et il a maintenu une moyenne de 983 verges par saison depuis ses débuts avec les Argonauts de Toronto en 2017. Il était l’une des cibles préférées du quart-arrière Ricky Ray, ce qui lui permet de cadrer parfaitement avec l’actuel passeur des Elks, Harris, qui déploie un style de jeu similaire.

Un autre nom intrigant est Rodney Smith, un gros et grand receveur (six pieds, cinq pouces et 235 livres) au sein du groupe de receveurs d’Edmonton. Smith a connu la meilleure campagne de sa carrière avec les Argos en 2019, avec une récolte de 646 verges et cinq touchés en 51 attrapés. Lors de l’événement Touché Atlantique, un revers aux mains des Alouettes de Montréal, Smith avait notamment capté chacune des 12 passes lancées dans sa direction pour 136 verges. Harris avait bâti une solide chimie avec Tori Gurley en 2015 à Toronto, un receveur au style de jeu similaire à Smith.

L’autre receveur à surveiller est Mike Jones, qui s’est joint aux Elks via le marché des joueurs autonomes. Jones a épuisé toutes ses chances à Hamilton, alors qu’il a parfois été incapable de capter des passes lui étant lancées directement dans les mains, mais il a néanmoins connu une campagne de 841 verges et de 17,2 verges par attrapé en 2018. Le 18e choix au total du repêchage de 2016 est rapide et menaçant, et il pourrait remplacer Natey Adjei et devenir le deuxième receveur canadien partant d’Edmonton.

Armanti Edwards a connu sa première saison d’au moins 1000 verges sur des réceptions avec les Argonauts de Toronto en 2019 (Johany Jutas/LCF.ca)

Des vétérans expérimentés

Avec une multitude de receveurs au sein de la formation, la compétition sera féroce lorsque le camp d’entraînement des Elks s’amorcera cet été. Les clubs ont toujours besoin de receveurs expérimentés, surtout si plusieurs blessures affligent le groupe de partants. Kevin Elliott, Kenny Shaw et Joshua Stangby sont capables de sauter dans la mêlée si nécessaire, même si le trio ne totalise que 20 attrapés entre les saisons 2018 et 2019.

Kevin Elliott a déjà tissé des liens avec Harris, alors que les deux ont évolué à Toronto en 2015. Elliott avait d’ailleurs fait tourner quelques têtes cette année-là, avec 50 attrapés pour 642 verges et huit touchés. Il s’agit encore aujourd’hui de sommets en carrière pour lui, puisqu’il a été incapable de répliquer les succès qu’il a connus à ses débuts dans la LCF. Il a été libéré par Toronto en 2016, puis il a effectué des séjours à Hamilton, à Ottawa et en Colombie-Britannique, avant de s’entendre avec Edmonton en 2018.

Un retour en puissance à l’âge de 29 ans n’est pas hors de question pour Shaw, dont la carrière a été ralentie en saison des blessures. Même si les chances de le voir percer la formation des Elks sont plutôt minces, surtout depuis que Scott Milanovich a quitté l’équipe pour effectuer un retour dans la NFL – Milanovich était l’entraîneur de Shaw lorsque ce dernier a connu une année de 77 attrapés pour 1004 verges en 2016 –, Shaw, Harris et Elizondo possèdent une histoire ensemble, alors qu’ils ont passé la saison 2017 avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa.

Un autre receveur qui a une certaine familiarité avec Harris et Elizondo est Stangby, qui a marqué cinq touchés et qui a amassé 478 verges sur des réceptions lors de sa deuxième saison avec Ottawa en 2017. Il a 30 ans et n’a rien cassé sur le terrain au cours des deux dernières campagnes; il devra donc sortir du lot lors du camp d’entraînement s’il souhaite avoir un impact à Edmonton en 2021.

Des espoirs à surveiller

Après avoir participé au camp d’entraînement des Broncos de Denver en 2018 et s’être joint à Edmonton un an plus tard, Bryce Bobo est un espoir intéressant du côté des Elks. Bobo a été un receveur productif avec l’Université du Colorado, prenant le septième rang de l’histoire des Buffaloes pour les réceptions (150) et le 11e rang de l’histoire de l’équipe pour les verges sur des réceptions (1638). Il a marqué des touchés ayant permis à son club de gagner lors de deux matchs de suite contre les Ducks de l’Université de l’Oregon, dont un attrapé à une main en 2016.

JaNardreon Jones (aussi connu sous le nom de J.J. Jones) a signé un contrat avec les Chargers de Los Angeles en tant que joueur autonome en 2018, et il a obtenu un poste au sein de la formation comme spécialiste des retours de botté grâce à un retour de dégagement de 72 verges pour un touché lors des matchs préparatoires. Il a été libéré par les Chargers, mais il a attiré l’attention des Jets de New York et il a capté sa première passe en carrière à la suite d’un relai de Sam Darnold; il a cependant échappé le ballon à deux reprises lors de sa saison comme recrue. Bien qu’il soit petit (cinq pieds, 10 pouces et 173 livres), Jones est rapide, lui qui a enregistré un chrono de 4,35 secondes lors du sprint sur 40 verges de son « Pro Day ».

Jerry Louie-McGee est une légende à l’Université du Montana, où il occupe le premier rang de l’histoire de l’équipe pour les réceptions (230), où il a récolté 2277 verges sur des réceptions et où il a obtenu le surnom de « Mr. Electricity ». Il a été impliqué à maintes reprises avec les Grizzlies, captant notamment 21 passes en 2016 contre l’Université Cal Poly – un record de la FCS et de la Big Sky Conference pour un joueur de première année. Louie-McGee a aussi été impressionnant sur les retours de botté à l’université, lui qui a retourné trois dégagements pour des touchés et qui a percé le top-10 de l’histoire de son équipe pour les verges combinées avec 3685.

Joueur autonome non repêché embauché par les Cardinals de l’Arizona en 2018, Jalen Tolliver a participé à trois matchs dans la NFL comme recrue, captant trois passes pour 37 verges avant d’être libéré en mai de l’année suivante. Après des séjours avec les Titans du Tennessee et avec les Chiefs de Kansas City dans la NFL et avec les Vipers de Tampa Bay dans la XFL – où Elizondo a oeuvré sous les ordres de l’entraîneur-chef Marc Trestman –, Tolliver a choisi de rejoindre Elizondo à Edmonton il y a environ deux mois. Tolliver a joué son football universitaire à l’Université Arkansas-Monticello, qui évolue dans la Great American Conference, une conférence de la division II de la NCAA.

Khayri Denny et Earnest Edwards proviennent aussi de petites universités et ont fait face à de nombreux défis depuis le début de leur carrière chez les professionnels. Edwards, une étoile sur les unités spéciales avec l’Université du Maine, a participé au camp d’entraînement des Rams de Los Angeles en tant que joueur autonome non repêché en 2020 après avoir obtenu un chrono de 4,41 secondes lors du sprint sur 40 verges de son « Pro Day ». Denny a été productif avec l’Université du Rhode Island, captant 100 passes pour 1184 verges en 41 matchs.

Diego Viamontes pourrait obtenir plus de temps de jeu en 2021 après avoir été le premier joueur sélectionné lors du repêchage de la LCF-LFA en 2019, qui mettait en vedette les meilleurs joueurs de football du Mexique. En 2019, Viamontes a participé aux deux matchs préparatoires d’Edmonton, et il a effectué ses débuts dans la LCF le 12 octobre contre les Lions de la Colombie-Britannique. Trois semaines plus tard, il a effectué son premier départ, retournant trois bottés d’envoi et un placement raté pour un total combiné de 89 verges. Il n’a cependant capté aucune passe dans la LCF jusqu’ici.

Du contenu canadien

Alors que Tevaun Smith et que Mike Jones sont les deux premières options, on retrouve plusieurs receveurs canadiens au sein de la formation des Elks, dont le vétéran Anthony Parker, qui roule sa bosse dans la LCF depuis 2011. Avec 185 attrapés pour 2344 verges en carrière, l’athlète de 31 ans peut sauter sur le terrain et avoir un impact avec l’équipe si on fait appel à ses services.

Danny Vandervoort aura peut-être sa dernière chance de se tailler un poste au sein d’une équipe de la LCF en 2021. Le produit de l’Université McMaster a été le troisième choix au total du repêchage de 2017, mais il n’a jamais été en mesure de sauter sur le terrain en Colombie-Britannique. Il a signé un contrat avec Edmonton en 2019. Nommé recrue par excellence de SIC (aujourd’hui U SPORTS) en 2013, Vandervoort occupe le troisième rang de l’histoire de U SPORTS avec un total de 29 touchés sur des réceptions en carrière. Cette année, il tentera de retrouver la forme ayant fait de lui un espoir de premier plan il y a quatre ans.

Jimmy Ralph a connu la meilleure saison de sa carrière avec Toronto en 2019, captant 38 des 50 passes lancées vers lui pour 366 verges et un touché. Karl Hunter, Harry McMaster, Malik Richards et Shai Ross vont eux aussi se battre pour un poste au sein de la formation des Elks lorsque se mettra en branle le camp d’entraînement de l’équipe.