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OTTAWA – La dernière fois que le ROUGE et NOIR d’Ottawa a sauté sur le terrain, son attaque n’était tout simplement pas de taille.
Offensivement, son dernier bon match est survenu lors de la semaine 2 de la saison 2019, alors que l’équipe avait marqué 44 points et amassé plus de 400 verges. Tout s’est mis à dégringoler par la suite. Le quart-arrière du club a lancé plus d’interceptions que de passes de touché, les demis offensifs n’ont marqué aucun touché par la course, et l’attaque, dans son ensemble, a marqué 61 points de moins que la deuxième pire équipe de la Ligue canadienne de football, les Argonauts de Toronto.
Rien pour aider sa cause, l’édition 2021 du ROUGE et NOIR sera privée des services de son receveur le plus productif de 2019, Dominique Rhymes, qui a conclu une entente avec les Lions de la Colombie-Britannique. Puis il y a eu les retraites de Brad Sinopoli, de Jalen Saunders et de son centre partant, Alex Mateas. Ce sont des pertes importantes pour une équipe qui est habituée de gagner. À quel point a dû être étrange la saison 2019 pour une organisation ayant pris part à trois matchs de la Coupe Grey depuis 2015? Voilà la toile de fond pour une équipe d’Ottawa qui cherchera à rebondir d’une campagne de 3-15 – la pire fiche de la LCF en 2019 –, tout en étant privée d’un nombre important de visages familiers au sein de sa formation.
On nous a servi les déclarations habituelles : l’équipe souhaite utiliser les doutes à son endroit comme carburant pour nous prouver que nous avons tous tort. Le quart-arrière Matt Nichols a déclaré qu’il espérait que les analystes choisissent son équipe pour terminer au dernier rang du circuit, tandis que son entraîneur-chef Paul LaPolice a dit qu’il n’avait jamais entendu parler des sites de paris sportifs qui prédisaient un total de victoires de 3,5 au ROUGE et NOIR en 2021.
À sa troisième année, le joueur de ligne offensive Mark Korte aura une chance de briller avec le ROUGE et NOIR cette saison (ROUGE et NOIR d’Ottawa)
Le mot-clé chez le ROUGE et NOIR cette année sera « opportunité ». Certes, la saison 2021 offrira de merveilleuses chances à plusieurs joueurs de faire taire les critiques, mais elle représente une opportunité en or pour bon nombre de joueurs.
Mark Korte, le choix de premier tour (4e au total) du club en 2018, a alterné les départs aux positions de garde et de bloqueur après le départ de SirVincent Rogers. Cette année, Korte aura la chance de s’établir comme centre partant. C’est son moment de prouver qu’il peut être la pierre angulaire d’une ligne offensive qui comptera sur de nouveaux joueurs aux positions de garde et de bloqueur. S’il y arrive, il pourrait s’établir de façon permanente à cette position des plus cruciales.
Parlant du repêchage de 2018, l’ancien receveur de l’Université McMaster Daniel Petermann n’avait été choisi qu’au troisième tour, mais il aura la chance de devenir la cible numéro un ou numéro deux (R.J. Harris risque d’être le receveur du club à voir le plus de passes lancées dans sa direction) de Nichols en 2021. Petermann a joué sous les ordres de LaPolice à Winnipeg. Il connaît déjà ainsi la philosophie offensive de son nouvel entraîneur-chef.
Petermann a souvent été un joueur oublié dans l’attaque aérienne des Bombers. À Ottawa, il aura la chance de briller grâce à sa vitesse et à son physique. Anthony Coombs n’a jamais celui que l’on oublie. Son histoire traite plutôt de santé, ou d’absence de celle-ci. Coombs a toujours été le genre de joueur à faire mordre la poussière à ses adversaires lorsqu’on lui remettait le ballon alors qu’il bénéficiait de beaucoup d’espace pour travailler. Le problème est qu’il n’a joué que 69 parties en six saisons en raison de divers problèmes de santé.
Petermann aura l’opportunité de prouver qu’il mérite d’être un partant lors de chaque match, tandis que Coombs cherchera à démontrer qu’il peut rester en santé et qu’il peut contribuer aux succès de son équipe chaque semaine. Il serait étonnant de voir Coombs terminer l’année avec moins de 50 attrapés.
Comme demi offensif, Timothy Flanders aura la chance de sortir de l’ombre d’Andrew Harris et d’être l’homme de la situation au sein de l’attaque au sol d’Ottawa. LaPolice employait une attaque balancée à Winnipeg, et tout porte à croire qu’il emploiera une stratégie similaire avec le ROUGE et NOIR. Flanders a été impressionnant en remplacement à Harris au fil des ans, dont en 2016, alors qu’il avait amassé 262 verges en trois matchs et maintenu une excellente moyenne de six verges par course. Il est un joueur qui a toujours contribué lorsqu’on lui en a donné l’occasion. Il y aura beaucoup d’athlètes en compétition dans le champ arrière du ROUGE et NOIR cette année, mais Flanders devrait être considéré comme le favori pour décrocher le poste de numéro un.
Après avoir aidé les Blue Bombers de Winnipeg à remporter la Coupe Grey en 2019, Paul LaPolice occupe à nouveau un rôle d’entraîneur-chef, une première depuis 2012 (La Presse Canadienne)
Évidemment, lorsqu’on parle de la manière dont un joueur réagira quand une opportunité se présentera, comment ne pas parler de Matt Nichols? Tout chroniqueur traitant de la LCF a déjà écrit un papier sur Nichols à un moment ou à un autre de sa carrière. C’est presque une sorte d’initiation de composer un texte cherchant à déterminer si oui ou non Nichols appartient à l’élite des quarts dans la LCF.
Le meneur des Bombers au chapitre des verges par la passe en 2019 n’a jamais eu la chance de lutter pour la Coupe Grey après s’être blessé lors de la semaine 10. Il s’est plutôt contenté de voir Zach Collaros et Chris Streveler être couverts de confettis. La saison 2021 pourrait pour de bon changer la perception qu’ont les partisans et les analystes de Nichols. S’il est en mesure d’aider le ROUGE et NOIR à passer du dernier rang de la LCF à une équipe respectable, ça ne pourra être vu que comme un grand exploit, considérant que presque tous les joueurs autour de lui n’ont jamais été partants à temps plein et que le club comptera sur une panoplie de nouveaux visages.
Sous les ordres de LaPolice, Nichols a remporté plusieurs matchs et a affiché de solides statistiques par la passe. Il était le quart-arrière qui affichait la meilleure cote d’efficacité de la Ligue avant qu’une blessure mette fin à sa saison 2019 lors d’une partie contre les Lions. Nichols n’est pas le meilleur quart-arrière de la LCF, mais il en est peut-être le plus important. Le ROUGE et NOIR est une équipe en quête de stabilité à la position la plus importante sur le terrain. Bon nombre de receveurs, de demis offensifs et de joueurs de ligne offensive occuperont de nouveaux rôles ou auront plus des responsabilités à Ottawa en 2021. Le ROUGE et NOIR a désespérément besoin de Nichols et de ses connaissances de la manière dont les entraîneurs veulent voir se développer leur attaque afin d’être cette force calme et stabilisatrice qui aidera à calmer le reste de l’équipe.
La dernière personne dont il faut parler n’est pas un joueur, mais un entraîneur. Cette saison sera l’opportunité pour Paul LaPolice de prouver qu’il peut être l’un des meilleurs entraîneurs de la Ligue. On sait tous qu’il a accompli un travail formidable à la tête de l’attaque des Bombers. Pensons simplement au travail qu’il a accompli pour aider l’équipe à remporter 11 matchs tout en employant trois quarts différents. Le premier départ de Collaros en 2019 est survenu lors du dernier match de la saison de Winnipeg, une victoire de 29-28 aux dépens de Calgary. Collaros a finalement gagné trois matchs éliminatoires, dont la Coupe Grey.
LaPolice a dessiné un plan de match extrêmement brillant : sans demander à Collaros de trop en faire (il a tenté 23 passes en moyenne par match lors des éliminatoires), l’équipe a néanmoins réussi à marquer 88 points au cours de cette séquence de trois parties. La dernière fois qu’il a dirigé une équipe, les Bombers de 2010 à 2012, Winnipeg s’est rendue au match de la Coupe Grey en 2011. Cependant, toutes ces victoires en 2011 ont été mises en sandwich entre deux années de misère en 2010 et en 2012 – LaPolice a d’ailleurs été congédié après seulement huit matchs en 2012.
La saison 2021 représente une merveilleuse opportunité pour les joueurs de démontrer ce qu’ils peuvent faire, mais aussi pour un nouvel entraîneur-chef, à qui l’on a offert, avec raison, une deuxième chance, de prouver qu’il a sa place sur le terrain, comme plusieurs de ses joueurs.