18 novembre 2021

Duke Williams peut-il mener les Riders vers les grands honneurs?

Matt Smith/LCF.ca

REGINA – Il y a une course aux armements dans la division Ouest à l’approche des éliminatoires de la 108e Coupe Grey.

Les Stampeders de Calgary ont salué le retour du receveur et ex-membre de l’équipe d’étoiles de la LCF Reggie Begelton, qui n’a démontré aucune rouille en captant sept passes pour 119 verges et un touché dans la victoire de 33-23 de son équipe aux dépens des Lions de la Colombie-Britannique la semaine passée.

Soudainement, l’attaque aérienne des Stampeders a atteint l’équilibre qu’elle recherchait avec Karmar Jorden, Markeith Ambles et Begelton. Et ce n’est probablement pas un hasard si l’arrivée de Begelton coïncide avec le premier match de trois passes de touché de la saison du quart-arrière Bo Levi Mitchell.

Puis il y a D’haquille « Duke » Williams avec les Roughriders de la Saskatchewan. Williams a peut-être mis un peu plus de temps que Begelton avant de s’éclater, mais il a livré une superbe performance (146 verges sur des réceptions) dans la victoire de 29-24 des Roughriders aux dépens des Elks d’Edmonton, un gain ayant permis à la Saskatchewan de s’assurer d’accueillir la demi-finale de l’Ouest au Mosaic Stadium le 28 novembre prochain.


 
Pour remporter la Coupe Grey, une équipe a besoin de joueurs qui sortent de l’ordinaire. Au fil du temps, plusieurs équipes sont parvenues à mettre fin à leur saison régulière avec une fiche gagnante grâce à des joueurs moyens, mais capables d’exécuter à la perfection leurs tâches sur le terrain. Mais pour se rendre loin lors des éliminatoires, un club a besoin d’effectifs qui feront la différence et qui pourront détruire toutes les bonnes intentions et tous les plans de match de leurs adversaires.

Pensons tout simplement à la Coupe Grey de 2019. Hamilton avait été la meilleure équipe du circuit en saison régulière, mais ce soir-là au McMahon Stadium, les Tiger-Cats ont été défaits par des joueurs qui sortent de l’ordinaire. Le demi offensif Andrew Harris (169 verges au total, deux touchés) a réussi à déjouer toutes les stratégies et tous les joueurs employés par Hamilton pour tenter de le freiner. De l’autre côté, en défense, les joueurs de ligne défensive Willie Jefferson et Jackson Jeffcoat (un total de cinq sacs et de trois échappés provoqués) se sont amusés aux dépens de l’attaque aérienne des Tiger-Cats.

Pour que la Saskatchewan parvienne à vaincre Calgary et Winnipeg lors des éliminatoires, le club aura besoin d’athlètes qui élèveront leur jeu d’un cran, sur un terrain déjà rempli de joueurs ultras talentueux. En saison régulière, de bons joueurs peuvent être d’excellents joueurs, mais dans quelques semaines, ça n’arrivera pas. Ils devront non seulement être excellents, mais les Riders devront sortir de l’ordinaire s’ils veulent mettre la main sur une première coupe Grey depuis la fois où le demi offensif Kory Sheets a tout simplement dominé la défense contre la course de Hamilton.

Certes, une équipe ne peut pas cumuler une fiche de 9-4 dans la division Ouest sans un apport important de ses joueurs évoluant sur ses trois unités. Les Riders ne seraient pas deuxième de leur division sans des joueurs comme le demi offensif William Powell, le demi défensif Loucheiz Purifoy, les joueurs de ligne défensive A.C. Leonard et Jonathan Woodard, et bien plus. Mais une troublante statistique difficile à ignorer en Saskatchewan était la suivante : le quart-arrière Cody Fajardo n’avait complété que huit passes d’au moins 30 verges cette saison, soit le plus petit total de la LCF. Les Riders avaient besoin de plus de gros jeux en attaque, et Williams leur en a offert samedi dernier.

L’attrapé de 48 verges de Williams vers la fin du premier quart a sans l’ombre d’un doute donné confiance à son quart-arrière pour lancer de longues passes. Après tout, lorsque Williams a mis les mains sur le ballon, le joueur défensif le plus près se trouvait à deux verges de lui. Ça peut sembler peu, mais, au football, c’est excessivement loin.

La performance de 146 verges sur des réceptions de Williams en est une que les partisans des Riders attendaient en 2021. Si la Saskatchewan souhaite faire un bon bout de chemin lors des éliminatoires, elle aura besoin de voir son receveur jouer comme un membre de l’équipe d’étoiles de la LCF (Riderville.com)

Deux autres joueurs défensifs se trouvaient à quelque 10 verges de Williams. Il est étonnant de voir un receveur aussi démarqué, considérant son curriculum vitae et considérant que Williams a semblé courir en apparence simple. La valeur de Williams sur le terrain est supérieure à sa simple production individuelle; il parvient à créer une cible invitante pour son quart-arrière dans les zones profondes. La capacité d’un receveur à créer une bonne séparation entre un joueur défensif et lui est aussi importante que sa vitesse, que sa capacité à n’échapper aucune passe ou que sa capacité à bloquer pour ses coéquipiers.

Un autre jeu, qui n’a toutefois pas entraîné de touché, pourrait rapporter des dividendes lors des éliminatoires. Peu de temps après son attrapé de 46 verges, Williams a été muté de la position de demi inséré du côté droit à celle de recevoir éloigné du côté gauche, puis il a capté une courte passe de neuf verges. Il a utilisé son corps pour se défendre contre le demi défensif Jonathan Rose, dont la couverture était impeccable. Combien de fois assistons-nous à une interception qui relève du manque d’efforts d’un receveur pour revenir vers le ballon plutôt que d’une mauvaise décision d’un quart-arrière? Le touché de Williams était le résultat d’une erreur flagrante en défense du côté d’Edmonton, et ses 36 verges à la fin de la première demie ont été amassées grâce à un bel attrapé, mais sans conséquence.

Au-delà de ses capacités athlétiques, ce qui surprend, c’est à quel point Williams est solide. Lors de ses réceptions pour un total de 13 verges, au troisième quart, il a plié comme Gumby lorsqu’il a été plaqué par Aaron Grymes, mais il a gardé les mains sur le ballon. Plus tard, il a reçu un gros plaqué de Rose après que sa jambe gauche soit restée emprisonnée sur le gazon. On avait l’impression que ce jeu allait mettre fin à sa soirée de travail, mais il était là, peu de temps après, faisant toujours partie de l’attaque de la Saskatchewan. Après le match, il a déclaré à la journaliste de TSN Sara Orlesky qu’il devrait se faire amputer la jambe pour ne pas être sur le terrain.

La Saskatchewan parviendra-t-elle à battre Calgary et Winnipeg afin d’obtenir son billet pour la Coupe Grey? Qui sait… Mais si les Riders y parviennent, Duke Williams aura probablement joué un rôle important dans les succès de son équipe. Qu’il s’agisse d’attirer plus de joueurs pour le couvrir ou de donner confiance à son quart-arrière pour lancer de longues passes, Williams est joueur qui sort de l’ordinaire. Parfois, un club n’a besoin que d’une petite poignée de joueurs comme lui pour tout rafler.

D’après une chronique de Matthew Cauz publiée sur CFL.ca.