22 novembre 2021

Demi-finales de division : Cinq histoires à suivre cette semaine

La Presse Canadienne

TORONTO – Mercredi, exactement deux ans se seront écoulés depuis la conquête de la Coupe Grey des Blue Bombers de Winnipeg à Calgary en 2019.

À l’époque, nous ne savions pas que nous allions devoir attendre deux ans et quelques jours avant de voir un autre match éliminatoire de la Ligue canadienne de football (LCF). Mais nous y sommes enfin : après une saison régulière de 16 semaines, les partisans auront droit à deux intrigantes rencontres ce dimanche, alors que quatre clubs amorceront leur parcours vers la 108e Coupe Grey.

Avec un match opposant les Alouettes aux Tiger-Cats à Hamilton, puis avec un autre mettant aux prises les Stampeders aux Roughriders en Saskatchewan, voici cinq histoires à surveiller en vue des demi-finales de division de la fin de semaine prochaine.

Les questions entourant l’identité du quart-arrière numéro un des Tiger-Cats devraient être mises en veille lors des éliminatoires, puisque Jeremiah Masoli sera celui qui tentera de mener son équipe à la Coupe Grey cette année (Ticats.ca)

REMISONS LE DÉBAT ENTRE MASOLI ET EVANS POUR L’INSTANT

Il s’agit d’une histoire qui a commencé dès le premier jour du camp d’entraînement des Tiger-Cats. Jeremiah Masoli a remporté le poste de quart-arrière numéro un à la suite du camp, il s’est blessé lors de la semaine 2, il a cédé son poste à Dane Evans pour trois matchs, puis Evans s’est lui aussi blessé. Quand Masoli est revenu au jeu, il a très bien joué, amassant au moins 300 verges par la passe lors de quatre matchs sur cinq et terminant la campagne avec une fiche de 4-3.

S’il avait réussi à battre les Argonauts de Toronto pour permettre à son club de s’emparer du premier rang de la division Est il y a quelques semaines, le début aurait peut-être été clos. Il n’y est pas parvenu, cependant, et les Tiger-Cats accueilleront la demi-finale de l’Est, dimanche, et ils devront gagner, retourner au BMO Field et gagner le 5 décembre en finale de l’Est pour avoir la chance de lutter pour la Coupe Grey à domicile le 12 décembre.

À ce stade-ci de la campagne, les Tiger-Cats doivent y aller avec Masoli. Il a obtenu la majorité des répétitions, et il donne la meilleure chance à Hamilton de gagner dimanche. Se tourner vers Evans maintenant, alors qu’il n’a effectué que trois départs – et cet été de surcroît –, est un peu injuste pour lui et pour le reste de l’équipe. Le match de dimanche est l’affaire de Masoli, et il le sait. Comme il l’a mentionné aux membres des médias à la suite de la partie de samedi dernier, il aime la pression qui accompagne les matchs éliminatoires au football. Il est prêt. Le parcours éliminatoire des Tiger-Cats pourrait cependant dicter les conversations entourant l’identité du quart numéro un de l’équipe dans les prochains mois.

LES FRÈRES DICKENSON

On dit qu’il ne s’agit pas d’une vraie rivalité tant que chaque camp n’a pas au moins une victoire. Les Roughriders de la Saskatchewan y sont parvenus cette saison, alors qu’ils ont réussi à battre les Stampeders de Calgary lors de la semaine 12, après avoir perdu deux matchs contre eux lors des semaines 9 et 10. Ce gain était particulièrement important pour Craig Dickenson, qui n’avait jamais réussi à battre son frère Dave comme entraîneur-chef depuis qu’il avait accepté le poste avec la Saskatchewan en 2019.

Comme Craig et son équipe sont finalement venus à bout des Stampeders, nous devrions avoir droit à tout un affrontement dimanche prochain. Nous avons eu un aperçu dans les dernières minutes du match du 2 octobre entre les deux clubs, alors que les Riders avaient été créatifs en essayant un botté court.

Ce match a ultimement été remporté par les Stamps, alors qu’une longue passe du quart-arrière Cody Fajardo a été interceptée près de la zone des buts de Calgary alors que les dernières secondes s’écoulaient au cadran. Avec deux équipes s’étant affrontées trois fois en l’espace de quatre semaines et s’affrontant à nouveau cette semaine avec leur saison à l’enjeu, nous devrions avoir droit à un excellent match entre deux entraîneurs-chefs qui pourraient difficilement mieux se connaître.

PEUT-ON ENTIÈREMENT SE RANGER DERRIÈRE LES RIDERS?

Même s’ils ont affiché un dossier de 9-5, les Roughriders forment une équipe difficile à cerner cette année. Ils ont montré des signes d’excellence à certains moments cette saison, mais il a plutôt été difficile de complètement embarquer dans le train avec eux. Cette hésitation provient peut-être d’un certain manque de punch en attaque. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation : la perte du receveur Shaq Evans pendant une bonne partie de la campagne, le temps qu’a mis le receveur D’haquille « Duke » Williams à s’acclimater à sa nouvelle formation et à trouver ses repères dans l’attaque coordonnée par l’entraîneur Jason Maas…

La victoire de 29-24 des Riders aux dépens des Elks d’Edmonton lors de la semaine 15 a-t-elle été suffisante pour convaincre leurs partisans qu’ils ont ce qu’il faut pour se rendre loin lors des éliminatoires? Fajardo a amassé 245 verges par la passe lors de ce match, et il a lancé trois passes de touché contre une interception, tandis que Williams a cumulé 146 verges et un touché en 12 attrapés. Les partisans en Saskatchewan ont été patients en ce qui a trait au développement de l’attaque de leur équipe préférée. Ils seront les premiers à voir, dimanche, si elle est prête pour les grands matchs.

LE FACTEUR TREVOR HARRIS

Lors de la semaine 9, les Alouettes et les Tiger-Cats ont disputé l’un des meilleurs matchs de l’année au Terrain Tim Hortons. Hamilton s’était forgé une avance de 17-3 au troisième quart et semblait en plein contrôle de la rencontre, mais le quart-arrière Vernon Adams Jr. et Montréal ont répliqué avec un quatrième quart exceptionnel, prenant même les devants 20-17 avec moins d’une minute à jouer. Un placement du botteur Taylor Bertolet a envoyé les deux équipes en prolongation, au cours de laquelle les Als ont mérité une victoire qui, quelques minutes plus tôt, semblait des plus improbables. Dimanche, les Montréalais seront de retour au Terrain Tim Hortons pour tenter d’obtenir une victoire, mais ils sauteront sur la pelouse en affichant un visage bien différent.

Après une blessure à l’épaule subie par Adams Jr., les Alouettes ont acquis le vétéran quart-arrière Trevor Harris d’Edmonton. Bien qu’il soit difficile pour un joueur de s’acclimater à une nouvelle équipe au beau milieu d’une saison, la seule personne qui peut potentiellement trouver la situation plus difficile que Harris est l’entraîneur-chef des Tiger-Cats, Orlondo Steinauer. Le pilote de Hamilton devra dessiner des stratégies pour affronter un quart-arrière bien différent de celui que son club avait affronté la dernière fois qu’il avait disputé la victoire aux Alouettes, et il n’a pas beaucoup de vidéos pour lui donner un coup de main. C’est un autre facteur qui jouera un rôle important lors d’un match qui le sera tout autant.

À QUEL BOTTEUR FAIRE CONFIANCE?

Nous avons vu samedi dernier, lors du dernier match du calendrier régulier 2021, à quel point un bon botteur est important dans la LCF. Et la pression ne sera que plus forte sur les botteurs à ce stade-ci de la saison. Au cours des trois prochaines semaines, nous verrons lesquels sont prêts à relever le défi. Deux des clubs pressentis pour retourner au match de la Coupe Grey avant le début de la campagne, Winnipeg et Hamilton, ont eu de la difficulté à trouver le bon joueur pour occuper ce rôle cette année, les Ticats ayant notamment libéré Taylor Bertolet la semaine dernière et ayant fait confiance à Michael Domagala lors de leur dernier match du calendrier régulier. Winnipeg a mis sous contrat Sergio Castillo le 19 octobre. Il y a beaucoup de pression sur les nouveaux botteurs de deux équipes aspirant à la Coupe Grey. Calgary (Rene Paredes), la Saskatchewan (Brett Lauther), Toronto (Boris Bede) et Montréal (David Côté) semblent avoir trouvé leur réponse en vue des éliminatoires. Et nous saurons bientôt si les deux autres équipes participant aux éliminatoires l’ont trouvée elles aussi.

D’après une chronique de Chris O’Leary publiée sur CFL.ca.