7 janvier 2022

Calvillo se sent prêt à passer à la prochaine étape à Montréal

Johany Jutras/LCF.ca

MONTRÉAL – Quitter la Ligue canadienne de football (LCF) afin de passer trois ans avec les Carabins de l’Université de Montréal a fait de lui un meilleur entraîneur, soutient Anthony Calvillo.

Calvillo, le meneur de l’histoire de la LCF en ce qui a trait aux verges par la passe avec 79 816, est de retour avec les Alouettes de Montréal en tant qu’entraîneur des quarts du club. Calvillo est de retour au bercail après une carrière de 16 ans comme quart-arrière des Oiseaux et trois ans comme entraîneur.

Originaire de Los Angeles, en Californie, Calvillo, 49 ans, le récipiendaire de trois titres de joueur par excellence de la LCF et membre du Temple de la renommée du football canadien depuis 2017, a confié que son premier séjour comme entraîneur à Montréal a été difficile, vu la fiche combinée de 16-38 de l’équipe.

« Être entraîneur dans la Ligue canadienne de football ne s’est pas très bien passé », a mentionné le principal intéressé lors d’une visioconférence. « J’ai dû prendre un pas de recul pour réévaluer ma façon d’entraîner, d’enseigner et de transmettre mes messages. »

« Mon expérience à l’Université de Montréal a assurément fait de moi l’entraîneur des quarts et l’entraîneur que je suis aujourd’hui. »

L’une des premières choses qu’a réalisées Calvillo a été qu’il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’un jeune quart-arrière universitaire ait la capacité de comprendre et de performer au même niveau qu’un quart-arrière professionnel. Il a dû développer sa patience et améliorer sa façon d’enseigner.

« Comme entraîneur, vous êtes réellement un enseignant », a-t-il dit. « Vous essayez d’obtenir le meilleur de vos élèves. Je pense sincèrement que je suis devenu un meilleur enseignant au cours des dernières années, et c’est beaucoup parce que j’ai appris à être plus patient. »

« Quand j’ai amorcé ma carrière comme entraîneur, j’avais certaines attentes envers les athlètes. J’ai appris à réaliser que ces athlètes n’étaient pas moi. »

Calvillo a mentionné que, plus jeune, il était immature et qu’il lui avait fallu plusieurs années pour croître et pour se développer.

« J’ai dû réaliser comme entraîneur où était rendu mon athlète et quelle était sa mentalité », a-t-il dit. « Comment je peux les mettre au défi pour qu’ils s’améliorent chaque semaine. Je les écoutais, puis je leur donnais des conseils par la suite. »

Calvillo a appris l’importance d’écouter les questions d’un joueur avant d’y répondre.

« Laissez-moi écouter ce qu’il dit et l’absorber, pour que je puisse lui donner la bonne information », a-t-il dit.

Calvillo a donné crédit à Jacques Chapdelaine, un ancien coordonnateur et entraîneur-chef de la LCF, qui lui a rappelé que les joueurs qu’il entraînait ne voyaient pas le football avec le même degré d’expérience que lui.

« Vous devez voir ce qu’ils voient en ce moment, pas ce que vous voyiez lors de votre 20e saison », a dit Calvillo. « Les entraîneurs qui sont capables de voir le football à travers les yeux de leurs joueurs et qui sont capables d’élever leur jeu d’un cran sont ceux qui connaîtront le plus de succès. »

Au cours de ses années comme quart-arrière des Alouettes, Calvillo a mené les Montréalais à huit matchs de la Coupe Grey et à trois championnats. Il a été nommé joueur par excellence de la Coupe Grey en 2002.

Calvillo a pris sa retraite en 2013, puis il a effectué un retour avec l’équipe en 2015, d’abord comme entraîneur des receveurs, puis comme coordonnateur offensif et comme entraîneur des quarts. En 2018, il s’est joint aux Argonauts de Toronto comme entraîneur des quarts.

La transition de joueur à entraîneur n’a pas été si paisible.

« Je sentais vraiment que j’étais prêt à affronter les défis devant moi », a dit Calvillo. « Plus la saison avançait, plus je réalisais qu’il y avait plusieurs détails que je ne connaissais pas comme entraîneur, comme des techniques pour le jeu au sol, ou des règlements dans la protection lors de jeux par la passe. »

Calvillo a vu son numéro 13 être retiré par les Alouettes de Montréal en 2014 (La Presse Canadienne)

Calvillo s’est joint aux Carabins en 2019 en tant qu’adjoint à l’entraîneur-chef Danny Maciocia, le directeur général actuel des Alouettes. Il occupait aussi les rôles de coordonnateur offensif et d’entraîneur des quarts. Lors de la première année de Calvillo avec l’Université de Montréal, le club a atteint le match de la Coupe Vanier.

Une partie du travail de Calvillo chez les Alouettes sera de servir de mentor pour Vernon Adams Jr.

Adams avait été nommé sur l’équipe d’étoiles de la division Est en 2019, à la suite d’une saison de 3429 verges et de 24 touchés par la passe qui avait permis aux Montréalais de terminer la campagne au deuxième rang de la division Est grâce à un dossier de 10-8. Adams n’a joué que huit parties en 2021 en raison d’une blessure, amassant 1949 verges par la passe et lançant 14 passes de touché et neuf interceptions.

Calvillo veut passer du temps avec Adams et avec l’entraîneur-chef Khari Jones avant de parler de possibles ajustements qu’il souhaite apporter au jeu du quart-arrière.

« Je dois regarder chaque match et parler avec Khari et les autres entraîneurs afin de savoir où nous en sommes présentement », a-t-il dit. « Je crois qu’il est aussi important d’obtenir les impressions de Vernon sur la manière dont il voit le football et sur la manière dont il veut s’améliorer, pour que nous puissions ensuite collaborer afin de trouver ce qu’il y a de mieux pour l’organisation. »

Effectuer un retour avec les Alouettes est en quelque sorte des retrouvailles pour Calvillo. Il a passé plus de temps à Montréal que n’importe où ailleurs. Il est devenu citoyen canadien et a appris à parler français.

« Je suis plus à l’aise pour le parler », a-t-il dit. « J’ai un peu de difficulté à entendre tous les mots lorsqu’on me parle en français. C’est une très belle langue, que nous devrions tous chérir. »

Calvillo comprend aussi qu’il y aura des spéculations quant à l’éventualité qu’il devienne l’entraîneur-chef des Alouettes.

« Ça n’arrivera pas si facilement que ça », a-t-il dit. « Il y a une très bonne courbe d’apprentissage. C’est mon aventure personnelle présentement. J’ai obtenu une opportunité de Khari Jones, et tout ce que je veux faire, en ce moment, c’est apporter mes connaissances afin d’aider notre équipe à gagner. »

« Dans les prochaines années, qui sait ce qui va arriver. Je ne suis pas pressé, car j’ai encore plusieurs choses à apprendre. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.