8 mars 2022

Tyrell Ford en confiance en amont du camp d’évaluation

Courtney Caird

TORONTO – Comme c’est le cas pour plusieurs espoirs de la Ligue canadienne de football (LCF), les journées de Tyrell Ford sont bien remplies. Séances d’entraînement et rencontres avec divers instructeurs sont quotidiennement au menu, alors qu’il cherche à maximiser ses performances en prévision du camp d’évaluation de la LCF, présenté à Toronto par New Era à la fin du mois.

Là où Ford, un demi défensif de six pieds, un pouce et 194 livres de l’Université de Waterloo, diffère, c’est que son entraînement au football n’est pas son seul entraînement. Membre de l’équipe d’athlétisme de son université, Ford a fait double emploi cet hiver. Au cours de la fin de semaine dernière, il a interrompu son entraînement pour le camp d’évaluation lorsqu’il a participé au défi par équipe Don Wright à l’Université Western.

Ford court le 60 m et a établi un record personnel de 6,88 secondes lors d’une compétition à Toronto le mois dernier. Pour quelqu’un qui pourrait bientôt gagner sa vie à couvrir des receveurs sur le grand et large terrain de la LCF, cette autre discipline ne fait que l’aider.

« Je n’en fais pas trop, mais je prends les éléments les plus importants de chaque sport et je les assemble pour être le meilleur athlète possible », a mentionné Ford lors d’une récente visioconférence.

« Pour l’entraînement de football, l’entraînement pour le camp d’évaluation, ça demande beaucoup plus d’agilité et de puissance, ce qui est évidemment quelque chose dans lequel j’excelle, puisque je joue au football depuis si longtemps. »

« Sur la piste d’athlétisme, c’est plus la vitesse de pointe qui compte. Il faut être détendu et fluide lorsque vous courez, plutôt que d’être puissant, et je pense que c’est l’un des plus grands enseignements que j’ai tirés de mon entraînement ici. Ça m’a assurément aidé lorsque je cours mes 40 verges. Mes 20 dernières verges sont bien meilleures qu’il y a quelque temps. Cela m’a assurément impacté de façon positive. »

Membre à trois reprises d’une équipe d’étoiles de SUO et membre à deux occasions de la deuxième équipe d’étoiles de U SPORTS, Tyrell Ford a capté l’attention de tous les dépisteurs de la LCF (Jon Halpenny)

Ford essaiera d’apporter cette vitesse de pointe au niveau professionnel du football. Membre à deux reprises de la deuxième équipe d’étoiles de U SPORTS, Ford a également été membre à trois reprises d’une équipe d’étoiles de Sports universitaires de l’Ontario (SUO). Il a réussi 18 plaqués au total en 2021, en plus d’une interception et de deux passes rabattues. Il a aussi démontré des aptitudes sur les retours de botté, et les dépisteurs des quatre coins du pays ont aimé ce qu’ils ont vu de Ford tout au long de sa carrière. D’où la raison pour laquelle il occupait le neuvième rang de l’édition de l’hiver du classement du Bureau de dépistage de la LCF.

Le frère de Ford, Tre, le quart-arrière de l’Université de Waterloo récipiendaire du Trophée Hec-Crighton en 2021, occupait quant à lui le sixième rang de ce classement.

Les deux ont grandi en jouant au football, la plupart du temps ensemble. Tyrell identifie une saison de touch-football, alors qu’ils avaient tous les deux six ans, comme la dernière fois qu’ils n’étaient pas dans la même équipe.

« Nous nous sommes joints en retard, nous avons donc dû faire partie d’équipes différentes », a indiqué Tyrell. « Ils nous ont mis dans les deux pires équipes, et nous avons fini par jouer l’un contre l’autre lors du match de championnat. Je ne me souviens pas qui a gagné, mais c’est la seule fois où nous avons joué dans des équipes différentes. »

Les chances d’atterrir au sein du même club lors du repêchage du 3 mai sont minces, alors Tyrell laisse son instinct de compétition le guider, alors qu’il essaie de planifier sa carrière ainsi que celle de son frère. Interrogé sur la façon dont ils s’en tireraient en tant qu’adversaires, Tyrell a dit être convaincu de sortir vainqueur d’un tel duel.

« Je vais assurément opter pour le scénario où je réussis une interception, que je retournerais probablement pour six points, car je ne pense pas qu’il puisse me rattraper », a-t-il déclaré avec un sourire au visage.

« Pendant toute sa carrière, je ne pense pas qu’il ait lancé un touché contre moi. Ce ne serait donc pas une première; ça n’arrivera tout simplement pas. Je serai prêt. Et il le sait. »

Ford se dirige vers le camp d’évaluation du 25 au 27 mars – les camps d’évaluation régionaux de l’Ontario et de l’Est débutent cette semaine – en se sentant aussi prêt qu’il pourrait l’être, malgré quelques années difficiles.

Il n’a pas affronté son frère comme adversaire très souvent, mais Tyrell Ford est convaincu qu’il pourrait réussir une interception et retourner le ballon jusqu’à la zone des buts (Jon Halpenny)

La pandémie de COVID-19 a d’abord limité l’accès aux gymnases, puis a finalement poussé U SPORTS et la LCF à annuler la saison 2020. Même si les deux organisations se sont remises sur pied à temps pour 2021, il y avait encore des restrictions qui rendaient plus difficiles les aspects autrefois simples de l’entraînement. Ford a relevé ces défis la tête la première.

« Ça peut sembler fou, mais je pense que la COVID-19 m’a vraiment aidé. Ma copine me soutient beaucoup, et je vis avec sa famille quand je retourne à Niagara Falls, ma ville natale », a dit Ford.

Lorsque la saison a été annulée et que les cours étaient en ligne, Ford a pu utiliser le sous-sol de la maison pour en faire une salle d’entraînement. Il y avait un tout nouveau terrain en gazon synthétique sur la même rue, ce qui lui permettait de faire des exercices et de travailler sur son sprint sur 40 verges.

« Avec la pandémie, j’ai assurément commencé à travailler de manière beaucoup plus constante », a-t-il poursuivi.

« Je suis passé de 180 à environ 200 livres. Je suis devenu beaucoup plus fort, juste dans mon développé couché. Je faisais sept répétitions, puis quand je suis retourné en gymnase et que j’ai testé, j’en ai réussi environ 15 ou 16, donc c’était facile à voir là-bas. »

« Ensuite, dès que nous sommes revenus sur le terrain pour notre saison, en 2021, j’ai tout de suite senti que ça m’avait aidé, parce que j’étais assurément plus grand et plus fort. Mais je ne pense pas que j’étais nécessairement aussi rapide qu’avant. Mais maintenant j’ai l’impression d’avoir perdu un peu de poids. Je pèse 193 ou 194 livres. Je me sens puissant, agile et rapide. Et je ne me suis jamais senti aussi bien. »

Ford veut démontrer sa vitesse à la fin du mois, mais il est enthousiaste à l’idée de participer au camp d’évaluation dans son ensemble. Il aime l’aspect compétitif des confrontations, et il est ravi d’être reçu en entrevue par les équipes de toute la Ligue. Bien que cet aspect du camp d’évaluation puisse souvent être le plus imprévisible, il semble être bien dans sa peau et honnête, ce qui devrait marquer des points auprès des directeurs généraux, des entraîneurs et des dirigeants d’équipe qu’il pourrait croiser.

« Il y a assurément des questions auxquelles, je pense, vous devez être préparé, en particulier des questions spécifiques au football, comme des jeux ou des termes et des concepts. Il faut être prêt pour ce genre de choses », a-t-il dit.

« Mais je veux avant tout être moi-même et je veux qu’ils comprennent la personne que je suis. Je ne veux pas faire de fausse publicité. »

D’après une chronique de Chris O’Leary publiée sur CFL.ca.