25 avril 2022

Premier choix : Simon et les Elks évaluent toutes les options

Amber Bracken/LCF.ca

EDMONTON – Ces jours-ci, Geroy Simon est sur une sorte de tapis roulant organisationnel, avec lequel la plupart des dirigeants des opérations de football de la Ligue canadienne de football (LCF) sont, sans l’ombre d’un doute, familiers.

« Beaucoup de chiffriers Excel », a lancé l’adjoint au directeur général des Elks d’Edmonton, délaissant son tapis roulant, au sens figuré, pour quelques minutes afin d’offrir un aperçu de la préparation de son équipe en vue du repêchage du 3 mai.

Non, il ne divulguera pas l’identité de jeune homme que les Elks sélectionneront avec le tout premier choix de l’encan. En fait, Simon insiste que le directeur général et entraîneur-chef Chris Jones n’a pas encore pris une décision définitive à ce sujet. « Nous n’avons pas encore déterminé qui nous allons choisir », a dit Simon. « Nous sommes encore dans le processus d’obtenir de l’information, de peaufiner nos analyses et de déterminer qui nous choisirons. »

Simon fait peut-être attention de ne pas trop en dire, certes. Peut-être que Jones, les Elks et lui savent très bien qui ils choisiront au premier rang. Le nom de ce jeune homme a peut-être déjà été apposé au dos d’un chandail. Mais on ne peut pas écarter que s’ils jugent qu’il y a de très très bons candidats au sommet de leur liste, les Elks soient toujours en train de délibérer.

Et cela pourrait en surprendre plus d’un. Si vous pensez que la préparation en vue du repêchage est à peu près terminée lorsque l’événement phare du processus – le camp d’évaluation – est terminé, Simon est là pour vous dire que ce n’est pas le cas.

« Il y a beaucoup de comparaisons à faire et de quêtes d’information à poursuivre », a-t-il insisté.

Oui, une grande partie de ce travail a été effectué avant que les dirigeants ne se réunissent à Toronto le mois dernier afin d’évaluer en personne les meilleurs espoirs en vue du repêchage 2022. Et, bien entendu, beaucoup de travail a été accompli lors du camp d’évaluation, aussi. Mais il y a toujours un peu plus d’information à récolter. Faire des choix au repêchage n’est pas une science parfaite, mais des personnes comme Geroy Simon essaient de s’en approcher le plus possible.

Ainsi, il y a encore du chemin à parcourir sur le tapis roulant. « C’est un processus éprouvant », a admis Simon. « Mais c’est un processus qu’il faut entreprendre parce que nous devons connaître les noms de tous les espoirs admissibles au repêchage et l’endroit où ils atterriront si nous ne les repêchons pas. »

Après avoir passé les sept dernières saisons avec les Lions de la Colombie-Britannique – récemment comme directeur du dépistage mondial et du dépistage régional aux États-Unis –, Simon a obtenu une promotion à sa première année comme adjoint au directeur général des Elks, travaillant de près avec Jones dans la collecte des meilleurs renseignements possible en amont de l’encan annuel de cette année. Ç’a été – et c’est toujours – une tâche colossale.

Après tout, on ne se contente pas de se préparer pour le premier choix. Une minutieuse préparation est de mise pour l’intégralité du repêchage. Il faut donc en savoir autant que possible sur autant de joueurs que possible. Le repêchage de cette année comprendra huit tours. Quelque 74 joueurs seront sélectionnés. Les Elks ont actuellement huit choix dans ce repêchage, et, à moins d’un échange, ils feront une sélection lors de chaque tour. En fait, ils sélectionneront en premier chaque tour, sauf au deuxième.

Ces chiffriers Excel dont parle Simon aideront à organiser un plan d’attaque pour les Elks. Il en a un qui comprend 150 noms. Un autre comprend le top 100 projeté de l’équipe. Et un autre avec les 15 meilleurs espoirs, tous classés et compartimentés, prêts pour la tumultueuse soirée que sera le repêchage.

Derrière ses écrans d’ordinateur, Simon a « un immense tableau blanc dans [son] bureau – dans lequel [il n’a] pas passé beaucoup de temps – sur lequel se retrouve le nom de chaque joueur qui est admissible au repêchage ». Tous les noms, souligne-t-il, sont sur des aimants individuels et peuvent être déplacés vers le haut, vers le bas, ici et là, au fur et à mesure que les informations arrivent et que les opinions changent. Et ces opinions pourraient très bien changer après que Jones ait discuté avec encore plus d’espoirs que ceux avec lesquels les Elks ont parlé lors du camp d’évaluation. « Il aime s’asseoir avec eux », a indiqué Simon en parlant de Jones. « Il aime les regarder dans les yeux et voir qui ils sont vraiment. »

Que ce soit eux deux qui fassent la majeure partie du travail à ce stade-ci, selon Simon, est une bonne chose. Cela simplifie un peu le processus et désencombre les lignes de communication. Quel que soit le type d’opération que toute autre équipe de la LCF a à l’approche de la soirée du repêchage, les Elks ne seront pas embourbés avec trop de cuisiniers qui assaisonnent trop le bouillon. De plus, dit Simon, lui et son patron se synchronisent. Ils devraient donc former un tandem vif d’esprit lorsque les Elks auront le droit de parole. « Je pense que notre relation se développe et s’améliore continuellement », a-t-il mentionné.

Geroy Simon prend des notes, en mars, lors du camp d’évaluation régional de l’Ouest (Amber Bracken/LCF.ca)

Faire preuve d’agilité est d’une importance cruciale le soir du repêchage, lorsque les choses peuvent devenir un peu floues et que des balles courbes peuvent sortir de nulle part. « La seule chose que nous pouvons savoir », a dit Simon, « c’est qui sera le premier choix, une fois que nous aurons pris notre décision. Après, nous ne savons pas. »

Mais il faut essayer de savoir. Toute la préparation en vue du repêchage ne repose pas uniquement sur les joueurs disponibles. « Vous pouvez aller plus loin », a expliqué Simon à propos d’un processus qui prend en compte les informations sur les autres décideurs de la Ligue. Après tout, c’est du football, non? Alors il faut étudier les tendances des adversaires.

Les Elks ont, en quelque sorte, analysé les directeurs généraux et les directeurs du personnel des joueurs des autres équipes, à la recherche de modèles qui pourraient les aider à savoir ce à quoi ils peuvent s’attendre au fur et à mesure que les choix défileront le 3 mai prochain. « Tout comme vous le feriez si vous évaluiez un joueur », a dit Simon. « Quelle est l’histoire de ce directeur général? Quel genre de choses aime-t-il tenter lors du repêchage? Va-t-il choisir le meilleur joueur disponible ou en fonction des besoins de son équipe? »

« J’ai un autre chiffrier Excel », a ajouté Simon, « des joueurs nationaux de chaque équipe : les partants, les remplaçants, les joueurs sous contrat… »

Tout cela pour essayer de faire des suppositions éclairées sur ce dont les autres équipes ont le plus besoin, ce qui peut aider à déterminer quels seront leurs choix le soir du repêchage.

Le 3 mai, la pièce où se réuniront les dirigeants des Elks lors du repêchage ne sera probablement pas très encombrée. Avec Simon et Jones comme hommes de confiance pour rassembler toutes les dernières informations possibles et tracer une stratégie au cours de la prochaine semaine et demie, il n’y aura probablement qu’eux deux dans un bureau, en compagnie du président et chef de la direction des Elks, Victor Cui, et de Kris Hagerman, le directeur des opérations football de l’équipe. « Il n’y aura pas une tonne de personnes dans la salle », a indiqué Simon.

À ce moment-là, les semaines de préparation diligente, la recherche et l’analyse de données, les conversations, les opinions et l’étude de vidéos – tout cela – propulseront les Elks dans le feu de l’action dès le premier choix du repêchage du 3 mai. À moins qu’ils n’échangent ce choix, bien sûr.

« Vous ne pouvez rien exclure », a dit Simon à propos de la possibilité d’une transaction. « Nous devons évidemment considérer ça. Mais, vous savez, nous n’avons pas encore pris de décision. »

Peu importe. Il a probablement un chiffrier Excel pour couvrir cette possibilité également.

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.