5 mai 2022

Les Riders dans une position enviable à la suite du repêchage

REGINA – Le « OBJ du Canada ».

Un bel éloge pour le choix de premier tour des Roughriders de la Saskatchewan lors de l’édition 2022 du repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF).

Cependant, lorsqu’on regarde des vidéos de Samuel Emilus, on comprend pourquoi celles et ceux qui suivent les activités de l’Université Louisiana Tech comparent Emilus à Odell Beckham Jr, qui a brillé lors de son séjour avec l’Université Louisiana State.

Sa capacité à s’élever et à attraper des passes dans le trafic est aussi ce qui a capté l’attention du directeur général Jeremy O’Day et des dépisteurs des Riders lorsque ceux-ci ont évalué les performances d’Emilus.

Ils se sont assurés de le rencontrer en personne lors de son « pro day » et de comparer ses – impressionnants – résultats à ceux des espoirs réunis au camp d’évaluation de la LCF le mois dernier. Ils ont aussi vu Emilus faire un bond prodigieux au sein du classement du bureau de recrutement de la LCF, lui a fait ses débuts au 11e rang du classement lors de la publication de l’édition du printemps de celui-ci.

Les Riders le percevaient comme le meilleur receveur du repêchage ne s’appelant pas John Metchie III.

Même si O’Day a indiqué lors d’un point de presse tenu avant le repêchage qu’il était somme toute à l’aise avec la profondeur de joueurs nationaux de son équipe à toutes les positions, il y a un besoin de plus en plus pressant au poste de receveur en Saskatchewan.

Brayden Lenius, le deuxième espoir repêché par O’Day en tant que directeur général, est parti dans la NFL pour tenter sa chance avec les Falcons d’Atlanta, dont le groupe de receveurs est appauvri. Terrell Jana, un autre choix de deuxième tour d’O’Day, a quant à lui choisi de mettre fin à son rêve de jouer au football professionnel.

Emilus est convaincu qu’il pourra obtenir une invitation pour un camp d’entraînement de la NFL au cours de la saison morte, lui qui doit participer à un camp de recrues la semaine prochaine. Mais s’il n’y parvient pas, les Riders seront heureux de le voir apporter sa robustesse et son athlétisme à Saskatoon, dans une dizaine de jours, lors de l’ouverture du camp d’entraînement de l’équipe.

Les Riders ont aimé l’agilité et le jeu de pieds de Zack Fry et en ont profité pour choisir le joueur de ligne offensive de l’Université Western au deuxième tour du repêchage de la LCF (Brandon Vandecaveye/Western Mustangs)

La plus grande surprise chez les partisans des Riders est qu’O’Day a une fois de plus ignoré un joueur de l’Université de la Saskatchewan au premier tour, comme ç’a été le cas lors des deux derniers repêchages de la LCF.

Pourtant bien coté, Noah Zerr attendait chez lui à Langenburg, en Saskatchewan, de voir si son rêve de porter l’uniforme vert et blanc chez les professionnels allait devenir réalité, mais Emilus a été dévoilé comme le choix des Riders. Zerr n’a pas attendu longtemps avant d’entendre son nom être mentionné au deuxième tour, par les Lions de la Colombie-Britannique. L’ancien des Huskies et actuel entraîneur de la ligne offensive des Lions, Kelly Bates sera ravi de pouvoir lui enseigner sur la côte ouest.

O’Day, cependant, sentait vraisemblablement qu’il y avait encore de la profondeur à la position de joueur de ligne offensive. Il a donc calmement choisi de ne pas ignorer un receveur avec un bon potentiel en faveur d’un joueur né en Saskatchewan.

Ce qui nous amène aux deux autres choix des Riders : Zach Fry et Diego Alatorre Montoya.

Les deux joueurs de ligne offensive ont chacun capté l’attention des dépisteurs des Riders pour des raisons différentes. Fry a été décrit par O’Day comme le joueur de ligne offensive ayant le meilleur jeu de pieds de la cuvée 2022. Il n’est peut-être pas l’espoir le plus fort, mais son agilité et son jeu de pieds ont fait de lui un excellent joueur de ligne offensive pour les champions en titre de la Coupe Vanier, les Mustangs de l’Université Western.

Alatorre Montoya est le contraire de Fry. Alors que Fry devra travailler très fort avec l’entraîneur de la force et du conditionnement physique des Riders s’il souhaite passer à la prochaine étape, Alatorre Montoya est déjà très intimidant sur la ligne de mêlée. Avec son passeport canadien en poche, il pourrait bien devenir un vol sournois au troisième tour, lui qui peut évoluer à toutes les positions de la ligne offensive, mais qui s’intégrera le mieux à l’intérieur de celle-ci dans la LCF.

Les Riders bâtissent leur ligne offensive grâce à de jeunes espoirs. Logan Ferland et Mattland Riley auront plus de compétition, O’Day ayant amélioré son groupe en embauchant les joueurs autonomes Evan Johnson et Jamal Campbell au cours des deux dernières saisons.

Zach Herzog a empilé les plaqués à un rythme d’enfer en quatre saisons avec l’Université Hillsdale du Michigan et pourrait s’avérer un larcin des Riders au cinquième tour (Anthony Lupi)

Après le troisième tour, les Riders ont sans l’ombre d’un doute fait plaisir à leur entraîneur-chef Craig Dickenson en choisissant quatre bons joueurs défensifs possédant une bonne vitesse, de l’athlétisme et un bon appétit pour les plaqués.

Eh oui, toutes des qualités recherchées chez un bon joueur d’unités spéciales, ce qui devrait plaire à un entraîneur-chef ayant connu une longue carrière comme coordonnateur des unités spéciales avant de remplacer Chris Jones le long des lignes de côté en Saskatchewan.

Et on ne sait jamais : Tommy Bringi, Tristan Fleury, Jayden Dalke ou Zach Herzog pourraient peut-être devenir des vols d’O’Day. Le principal intéressé en a réussi quelques-uns au cours des dernières campagnes. Le receveur Kian Schaffer-Baker a été un choix de quatrième tour en 2020, et il semble, en 2022, être voué à un rôle de partant en attaque. Le joueur de ligne défensive Charbel Dabire a été un choix de cinquième tour en 2019 et devrait occuper un rôle plus important dans un système de rotation cette saison.

O’Day a mis fin à son repêchage de la même manière qu’il l’avait amorcé, c’est-à-dire en optant pour un receveur. Et il a choisi de piger dans sa cour en choisissant Riley Boersma. Le produit de l’Université de Regina a été dominant dans l’ensemble des tests du camp d’évaluation, et il espère prouver que ses aptitudes physiques sur le terrain lui permettront de contribuer aux succès de sa nouvelle équipe, lui qui n’a jamais été la cible numéro un lors de son séjour avec les Rams.

La meilleure nouvelle pour O’Day et pour les Riders à la suite de l’encan de mardi, c’est qu’ils n’ont pas absolument besoin que l’un de ces joueurs perce la formation du club en 2022. La Saskatchewan compte déjà sur une bonne profondeur de joueurs nationaux. Ainsi, si un espoir devait battre un vétéran lors du camp d’entraînement, il le ferait au mérite, et non par nécessité.

Il s’agit d’une situation plutôt enviable pour un directeur général de la LCF.

D’après une chronique de Jamie Nye publiée sur CFL.ca.