6 mai 2022

Burtenshaw est ravi, même s’il a été repêché en dernier

Robin Kasem/Université Queen's

TORONTO – Le dernier espoir sélectionné lors du repêchage 2022 de la LCF, mardi, n’a pas vu immédiatement son nom apparaître dans le tableau du repêchage, trop occupé à planifier ses prochaines démarches.

L’encan allait bon train depuis quelques heures, et, alors que s’amorçait le huitième et dernier tour, Konner Burtenshaw ne prenait plus la peine de rafraîchir son navigateur web. Il faisait plutôt les cent pas chez lui et se demandait ce qu’il devrait faire ensuite pour réaliser son rêve de jouer au football professionnel.

« Les idées se bousculaient dans ma tête », a confié le centre-arrière de 26 ans, admettant que ses espoirs d’être sélectionné, à ce moment-là, étaient à peu près nuls. À quoi pensait-il?

« Quelles sont les prochaines étapes si je ne suis pas repêché? »

Konner Burtenshaw voit sa sélection au huitième tour du repêchage par les Blue Bombers de Winnipeg comme une opportunité (Robin Kasem/Université Queen’s)

Alors que tout semblait terminé, la copine de Burtenshaw, Abby, a crié et lui a demandé de venir la rejoindre devant l’ordinateur. Avec le 74e et dernier choix du repêchage, les Blue Bombers de Winnipeg avaient choisi le produit des Gaels de l’Université Queen’s.

« C’était vraiment agréable de voir mon nom sur le tableau », a fièrement admis Burtenshaw.

Au cours des dernières semaines et des derniers mois, on vous a bombardés d’information sur les meilleurs espoirs en prévision du repêchage de la LCF de cette année.

De sorte qu’aujourd’hui, toutes ces histoires ont déjà été racontées. Celle-ci, cependant, n’a pas été tellement racontée, et elle mérite également votre attention. Konner Burtenshaw, un travaillant qui s’est battu sur les unités spéciales de son équipe universitaire pendant quatre saisons, le dernier choix du repêchage de mardi soir, est le représentant parfait pour tous ceux qui sont passés sous le radar, tout en espérant que quelqu’un, quelque part dans la LCF, s’aperçoive de leurs performances.

Les événements se déroulent à un rythme effréné lorsque Burtenshaw s’arrête pour parler un peu de ce qui s’en vient.

« Je dois être à Winnipeg dans cinq jours », dit-il énergiquement, l’excitation de veille teintant encore vivement son comportement. Une partie de cette excitation est le résultat d’un appel de l’entraîneur-chef de Winnipeg, Mike O’Shea, qui a souhaité la bienvenue au dernier joueur sélectionné dans l’organisation des Bombers, lui offrant quelques félicitations et quelques mots d’encouragement. C’est quelque chose qui a encore plus énergisé Burtenshaw, alors que son premier camp d’entraînement professionnel est de plus en plus près.

Pas besoin de regarder les vidéos de Burtenshaw très longtemps pour comprendre pourquoi O’Shea tenait à le repêcher. L’enthousiasme de Burtenshaw pour sa mission sur les unités spéciales était évident.

O’Shea est reconnu sur la scène du football canadien pour plusieurs raisons, bien sûr, mais l’une d’entre elles est assurément son grand amour des unités spéciales et du remous physique à travers lequel les joueurs doivent naviguer – ou se frayer un chemin – lors de chaque botté. O’Shea a lui-même amassé 169 plaqués sur les unités spéciales au cours de sa carrière, et il devient étonnamment très joyeux en parlant du chaos contrôlé de l’une des facettes les plus méprisées du football.

« C’est presque médiéval », soutient Burtenshaw – qui connaît une chose ou deux à propos de l’époque médiévale, lui qui possède un baccalauréat en histoire de l’Université Queen’s. « Quand vous courez vers le spécialiste des retours de botté lors d’un botté d’envoi, c’est comme si, en quelque sorte, vous chargiez une ligne de bataille. C’est fou. Quand vous mettez le pied sur ce terrain, vous y allez à fond et vous bousculez vos adversaires au passage. Ça fait partie du sport, et c’est génial. »

À l’école secondaire, dans le canton d’Odessa, un peu à l’ouest de Kingston, en Ontario, Burtenshaw n’évoluait pas sur les unités spéciales. Mais il faisait pratiquement tout pour les Eagles de Ernestown.

Il a joué comme quart-arrière, comme demi offensif et comme secondeur au sein d’une équipe qui, selon lui, ne comptait que 20 ou 21 joueurs dans sa formation.

À l’Université Queen’s, le jeu sur les unités spéciales s’est pointé le bout du nez, et Burtenshaw s’y est mis. Pendant quatre saisons, il a travaillé à peaufiner son jeu, les présences en attaque étant généralement rares. Au cours de ses deux dernières saisons avec les Gaels, le joueur de cinq pieds, 10 pouces et 220 livres a vu un peu plus d’action en tant que centre-arrière, en particulier dans les jeux à la porte des buts. « J’ai marqué quelques touchés », dit-il.

L’éthique de travail et le dévouement de Burtenshaw sont bien connus dans la communauté du football de l’Université Queen’s. Trois fois, il a été nommé joueur de l’année sur les unités spéciales des Gaels, et il a été nommé capitaine grâce aux votes de ses coéquipiers.

Dominant sur les unités spéciales au cours de son séjour à l’Université Queen’s, Burtenshaw a été élu capitaine par ses coéquipiers et noircit toutes les cases de ce que les Blue Bombers recherchent chez un joueur (Robin Kasem/Université Queen’s)

« Il est très respecté par ses coéquipiers », a souligné l’entraîneur-chef des Gaels, Steve Snyder.

« Ce n’est pas un joueur très extraverti. Il est respecté en raison de sa présence physique, de sa ténacité, de son éthique de travail et de son engagement envers nos normes. »

« Il a joué un rôle déterminant en tant que, essentiellement, notre joueur le plus fiable sur les unités spéciales, et comme un gars qui a joué partout sur le terrain sur les unités spéciales. Il a ainsi eu un impact sur celles-ci pendant plusieurs années », a ajouté Snyder. « Et il est devenu l’un des joueurs évoluant sur les unités spéciales les plus dominants de la ligue. »

Même si quelqu’un comme Burtenshaw est une denrée bien connue et appréciée dans son université, il est difficile pour les joueurs sans véritables statistiques attirantes de capter l’attention d’un étranger lors de la saison des camps d’évaluation. Certains n’auront pas la chance, n’obtenant même pas une invitation à un camp d’évaluation régional. Burtenshaw se considère chanceux d’avoir obtenu une chance au camp régional de l’Est, à Baie-d’Urfé, au Québec, en mars.

« Quand j’ai obtenu mon invitation pour ce camp d’évaluation, j’ai réalisé que c’était l’occasion pour moi d’attirer l’attention », a-t-il dit. « C’était difficile pour moi d’être seulement un joueur d’unités spéciales, parce que je ne joue pas 30 ou 40 fois comme demi offensif ou comme centre-arrière. Je ne saute sur le terrain que quelques fois, ici et là, sur les bottés de dégagement et sur les bottés d’envoi. »

Bien que Burtenshaw n’ait pas reçu d’invitation pour le camp d’évaluation principal, son apparition au camp d’évaluation régional l’a probablement aidé à être repêché. « Je suis juste heureux que quelqu’un m’ait repéré. »

Maintenant, il est un membre des Blue Bombers de Winnipeg, et il est sur le point de recevoir des enseignements sur les équipes spéciales, non seulement d’O’Shea, mais aussi du meneur de tous les temps de la LCF pour les plaqués sur les unités spéciales (210), Mike Miller, qui entamera sa 11e saison chez les professionnels en 2022. Miller, souvenons-nous, n’a pas été repêché au début de sa carrière dans la LCF, perçant la formation d’Edmonton en tant que joueur autonome non repêché en 2011.

« Je suis ravi d’apprendre de quelques-uns des meilleurs », a dit Burtenshaw à propos de l’opportunité qui s’offre à lui. Il connaît l’importance et la production constante de Miller, et il a de grandes ambitions lorsqu’il parle de ce que le fidèle vétéran offre depuis si longtemps. « C’est un rôle que je veux jouer », dit-il.

« Je pense que Winnipeg va être un endroit parfait », a dit le natif d’Amherstview, en Ontario, avec optimisme.

« Coach O’Shea respecte et comprend le rôle d’un joueur canadien dans le sport, et, surtout, mon rôle dans le jeu en tant que joueur sur les unités spéciales. Je pense que ça va être une super ambiance et une super équipe dont faire partie. »

Si les Bombers ont envie de lui jeter un coup d’œil dans le champ arrière pendant que le camp est en cours, Burtenshaw n’y voit aucun inconvénient. « Je pense que mon plus grand impact sera sur les équipes spéciales », dit-il. « Les équipes de couverture en particulier. Mais je ne dirai jamais non à l’opportunité d’être centre-arrière ou demi offensif. Et je ferai de mon mieux pour y arriver aussi. »

Comme il l’a fait tout au long du processus, on dirait bien, tout comme tant d’espoirs méconnus l’ont eux aussi fait maintes et maintes fois au fil des ans.

Burtenshaw était à deux doigts de ne pas voir son nom sur ce tableau mardi soir, et il sait qu’il y en a d’autres qui n’ont pas pu échapper à cette déception. Il a un message pour eux.

« Les pensées qui me traversaient la tête alors que le repêchage progressait étaient, simplement : « Quelles sont mes prochaines étapes à partir d’ici? Comment fonctionne le fait d’être joueur autonome? Comment puis-je tout comprendre cela?’’ J’espère que ces gars-là pensent de la même manière. Et j’espère qu’ils pourchasseront encore leur rêve et qu’ils ne se découragent pas. »

« Peu importe que vous soyez repêché premier ou dernier », a mentionné le dernier espoir sélectionné lors du repêchage 2022 de la LCF.

« Tout ce que c’est, c’est une opportunité de faire ses preuves en tant que joueur de football, et c’est tout ce dont nous avons besoin. »

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.