6 mai 2022

La défense guidera-t-elle les Alouettes à la prochaine étape?

La Presse Canadienne

On peut encore une fois s’attendre à voir Vernon Adams Jr. et les Alouettes de Montréal mettre des tonnes de points au tableau en 2022 (MontrealAlouettes.com)

MONTRÉAL – L’édition 2021 des Alouettes de Montréal employait un style de jeu agressif. Par ailleurs, nous avons maintes fois souligné les exploits du quart-arrière Vernon Adams Jr. et de l’entraîneur-chef Khari Jones.

Bien que cette approche ne soit pas révolutionnaire, elle est assurément plus divertissante que bon nombre de systèmes offensifs déployés par certains clubs de la LCF. Dans un marché qui adore l’ambiance festive qui règne le long des lignes de côté, Jones et Adams Jr. semblent faits l’un pour l’autre, eux dont les stratégies offensives continueront de prendre de l’ampleur en 2022.

Une attaque ayant pris le deuxième rang de la Ligue au chapitre des points marqués par match (24,7) et le premier rang du circuit pour les verges nettes en attaque par match (371,8) verra le retour du demi offensif William Stanback – qui a mené la LCF pour les verges au sol en 2021 –, du quart-arrière Adams Jr. et des receveurs Eugene Lewis et Jake Wieneke. Ce quatuor, s’il demeure en santé, devrait à lui seul être en mesure de mener les Montréalais vers une participation aux éliminatoires.

Le défi pour les Alouettes en 2022 sera de créer une cohésion en défense et de mieux protéger leurs quarts, notamment après les départs de Tony Washington et de David Foucault vers Edmonton au cours de la saison morte.

La tertiaire est possiblement le groupe le plus intrigant; les demis défensifs Tyquan Glass, Money Hunter et Ty Cranston ont tous quitté le nid, sans oublier le départ du secondeur Patrick Levels et des excellents joueurs de ligne défensive Woody Baron et David Ménard. En d’autres mots, au sein du circuit, aucune défense n’a été aussi décimée que celle des Alouettes cet hiver.

La capacité de créer une unité cohérente avec plusieurs nouveaux visages en défense, au cours d’une saison marquée par des ajustements aux règlements pour favoriser la production en attaque et par la pression qui accompagnera la venue à Montréal du premier choix au total du dernier repêchage de la LCF, le secondeur Tyrell Richards, entraîne une pléiade de défis que Montréal devra relever avant que leur attaque, meilleure que celle des autres équipes, puisse être acclamée sans aucun stress par les partisans des Alouettes.

Heureusement pour les amateurs de Montréal, Barron Miles occupe toujours son poste de coordonnateur défensif et d’entraîneur des demis défensifs, ce qui signifie que ce qui a été implanté en 2021 ne disparaîtra pas complètement en 2022.

L’entraîneur-chef Khari Jones aura beaucoup de pression pour empiler les victoires cette saison. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, Jones cadre parfaitement comme leader de la formation montréalaise, et son style correspond parfaitement à la culture de la ville de Montréal et de l’organisation des Alouettes. L’idée qu’il soit sur un siège éjectable alors qu’il est talentueux, stabilisateur et en constante progression en tant que visage de l’organisation relève de la folie selon certains.

Khari Jones a permis aux Alouettes de passer des bas-fonds de la LCF à une participation aux éliminatoires. En 2022, il tentera d’atteindre la prochaine étape dans sa quête de remporter la Coupe Grey (Peter McCabe/LCF.ca)

Les Alouettes ont-ils écopé de trop de pénalités en 2021? Oui, mais l’influence d’un entraîneur-chef sur ce problème se résume à crier après les gens et à espérer que cela changera, d’une manière ou d’une autre, le résultat. Punir des joueurs en les forçant à courir davantage lors des entraînements ou retirer du terrain de bons joueurs parce qu’ils ont coûté à l’équipe quelques verges dans un sport marqué par de minuscules appels de jugement n’a tout simplement pas de sens. Blâmer l’entraîneur-chef pour les pénalités est une critique facile et imprécise.

Quant à l’idée que les équipes dirigées par Jones ne sont pas capables de se lever dans les moments importants, la victoire d’Edmonton en 2019 au stade Percival-Molson en demi-finale de l’Est a été le résultat de deux mauvaises passes de Vernon Adams Jr., qui a perdu ses repères aux pires moments possibles, tandis que la défaite à l’étranger de 2021 sous la neige à Hamilton a été en grande partie due à la défense supérieure des Tiger-Cats, qui a freiné William Stanback et qui a rendu les Alouettes unidimensionnels, alors que les conditions pour déployer une attaque aérienne étaient difficiles.

Certes, le football – et le sport professionnel – est un business basé sur les résultats. Il serait toutefois désolant de voir partir un entraîneur-chef ayant autant à cœur la vision de l’organisation pour les prochaines saisons.

En 2022, les Alouettes se retrouvent sans l’ombre d’un doute dans une division beaucoup plus difficile que l’an passé. Affronter le ROUGE et NOIR d’Ottawa ne sera pas un jeu d’enfant, les Argonauts de Toronto ont renfloué leur formation, et les Tiger-Cats sont toujours prétendants aux grands honneurs. Pour demeurer dans la course pour le premier rang de la division Est, ils devront avoir une cohésion en défense, et rapidement. Heureusement, les Montréalais bénéficieront d’un camp d’entraînement complet pour identifier et éliminer les imperfections de cette unité cruciale pour leurs succès en 2022.

Sans cette cohésion, les Alouettes risquent de passer d’une dangereuse équipe luttant pour une participation à la Coupe Grey à une attaque extrêmement talentueuse qui n’obtient tout simplement pas le soutien dont elle a besoin pour se battre pour le prix ultime de la LCF à Regina en novembre.

D’après une chronique de Marshall Ferguson publiée sur CFL.ca.