18 mai 2022

Amanda Ruller saisit sa chance avec les Riders

Riderville.com

SASKATOON – C’est un moment qu’Amanda Ruller a probablement visualisé des douzaines, voire des centaines de fois au cours de son parcours comme entraîneuse au football.

La jeune femme originaire de Regina, en Saskatchewan, a visité tous les racoins du Mosaic Stadium, œuvrant d’abord comme animatrice des matchs des Roughriders en 2017 puis comme journaliste sportive pour une station de télévision locale de Regina.

Mercredi dernier, elle a participé à une réunion d’entraîneurs, dirigée par Craig Dickenson.

Le long périple de Ruller vers l’organisation des Riders est loin d’être terminé, mais son arrêt avec le club est significatif, alors qu’elle a été l’une des neuf femmes choisies aux quatre coins de la Ligue canadienne de football (LCF) pour participer au programme Femmes au football, présenté par KPMG. Elle travaillera auprès de l’entraîneur des demis offensifs des Riders, Kelly Jeffrey, pour le reste du mois.

Ruller était prête pour cette opportunité.

« Je me suis assise avec les autres membres du personnel, et je me sentais à l’aise », a-t-elle confié. « Je ne me suis jamais sentie aussi prête. »

Ruller a refusé d’être rejetée lors de ses premières démarches pour devenir entraîneuse au football. Elle a senti que le vent a tourné en sa faveur au cours des dernières années seulement (Riderville.com)

L’état de préparation de Ruller provient de ce qu’elle a accompli au cours de la dernière année. Elle est l’entraîneuse des demis offensifs à l’Université McMaster, un emploi qu’elle a entrepris en juin dernier, œuvrant sous les ordres du coordonnateur offensif Corey Grant et de l’entraîneur-chef Stefan Ptaszek.

« À l’Université McMaster, on m’a vraiment préparé à passer à la prochaine étape, parce que Coach Ptaszek et Corey Grant sont d’excellents entraîneurs », a-t-elle dit.

« Quand je suis arrivé en Saskatchewan, je comprenais tout : je savais que j’avais besoin d’être ici, et je me suis sentie vraiment à l’aise. Je ne ressens aucune pression, parce que je sais ce que c’est d’être un athlète de haut niveau. Je sais aussi ce que c’est d’être un entraîneur de haut niveau grâce à mon passage à l’Université McMaster, et je suis né pour faire ça. Alors je me sens vraiment à l’aise. »

Le curriculum vitae de Ruller déborde d’expériences pertinentes, autant au football qu’à l’entour de celui-ci. Elle est une physiologiste du sport certifiée, et elle a travaillé avec des joueurs de la LCF et des joueurs universitaires dans le cadre de cette fonction. Et elle a joué au football au sein d’Équipe Canada.

« J’ai joué, j’ai entraîné, j’ai touché à presque tous les aspects du football », a-t-elle dit. « J’ai été journaliste. J’ai fait du recrutement. J’ai touché à l’attaque et à la défense comme entraîneuse des demis offensifs. J’ai joué comme demi défensif. J’ai joué comme demi offensif. J’ai été physiologiste du sport, j’ai été une spécialiste certifiée du conditionnement physique. Je peux enseigner des exercices propres à une position. Je peux améliorer le conditionnement physique d’un joueur. J’ai pratiquement tout fait dans le monde du football. »

Bien qu’il s’agisse d’un impressionnant parcours, l’aventure de Ruller aurait pu prendre fin plus rapidement si elle n’avait pas été aussi déterminée. De petite taille, elle s’est souvent fait dire qu’elle n’allait connaître aucun succès dans les sports. Elle a foncé, cependant, et elle est devenue membre de l’équipe d’athlétisme et de l’équipe de soccer de l’Université de Regina.

Quand elle a voulu jouer au football, elle s’est rendue aux États-Unis pour participer à un essai avec une équipe. On lui a dit qu’elle ne cadrait pas bien avec le reste de la formation, mais elle a continué de se présenter aux entraînements, jusqu’à ce qu’on la laisse s’entraîner avec le club. Elle a fait du bobsleigh avec Équipe Canada, et elle est détentrice d’un record d‘haltérophilie en Saskatchewan. Elle a convaincu le programme de football des Rams de l’Université de Regina de la laisser être leur entraîneuse de vitesse en 2018. Elle s’est rendue au camp d’évaluation de la NFL cette année pour réseauter avec les entraîneurs. Quand elle se fixe des objectifs, elle refuse qu’on l’empêche de les atteindre.

« J’ai continué à foncer. Chaque fois que je me suis fait dire non, je me suis dit, chaque fois : ‘‘Je n’accepte pas votre non.’’ », dit-elle en riant.

Comme cet épisode de Seinfeld où George Costanza est renvoyé, mais qu’il continue de se présenter au travail, refusant d’accepter la décision de son patron.

« Je suis à peu près George Costanza », a dit Ruller en riant.

Mais dans le bon sens.

« Dans un très bon sens selon moi. »

Ruller est déterminée à construire son curriculum vitae comme entraîneuse et à établir des liens avec des équipes du Canada et des États-Unis (Riderville.com)

Ses premiers jours avec les Riders ont été palpitants. Elle a aimé travailler avec Kelly Jeffrey pendant le camp des recrues, et elle essaie d’absorber le plus d’information possible. Voir Craig Dickenson interagir avec des nouveaux joueurs de la LCF au cours des premières journées du camp a été très intéressant.

« Il sait comment rassembler des gens pendant une rencontre, comment les inspirer, comment les mettre à l’aise, comment les rendre fébriles à l’approche d’une nouvelle saison puis comment les motiver à se mettre au travail », a dit Ruller.

« Ils veulent travailler pour lui, et c’est le genre d’entraîneuse que je veux être. Coach Dickenson m’inspire à devenir la meilleure entraîneuse possible. »

Elle repense à l’époque où elle n’était qu’une enfant aux matchs des Riders, à demander à son père si les filles pouvaient elles aussi jouer au football. Il lui a répondu qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait, mais, bien qu’elle ait suivi les conseils de son père, voir plus de femmes jouer ou œuvrer comme entraîneuse en grandissant lui aurait donner un bon coup de main. Elle espère pouvoir devenir ce modèle pour les jeunes filles démontrant un intérêt pour le sport du football.

« C’est un bon tremplin pour moi, comme entraîneuse, point », a-t-elle dit. « Peu importe mon genre. Je suis tout simplement ravie d’avoir obtenu cette opportunité, et je suis heureuse pour toutes les autres participantes de ce programme. »

En ce moment, elle se dévoue chaque jour pour les Riders, mais Ruller pense aussi plus large, se demandant ce qui viendra après son séjour avec l’équipe et comment elle peut faire pour atteindre son objectif de devenir une entraîneuse à temps plein chez les professionnels.

« J’ai quelques options sur la table, et c’est très excitant », a-t-elle dit.

Vous pouvez parier qu’elle n’abandonnera pas tant qu’elle n’aura pas réalisé ses rêves.

D’après une chronique de Chris O’Leary publiée sur CFL.ca.