25 mai 2022

Charmant absorbe tout ce qu’il peut avec Jones et les Elks

GoElks.com

EDMONTON – Chaque matin vers 5 h pendant le camp d’entraînement des Elks d’Edmonton, Gladymir Charmant et Chris Jones marchent ensemble pendant une heure.

Charmant, l’entraîneur de la ligne défensive des Carabins de l’Université de Montréal, profite de ces promenades avec le directeur général, entraîneur-chef et coordonnateur défensif des Elks pour en apprendre un peu sur la gestion d’une équipe de football.

« Je peux lui poser des questions à propos du repêchage, à propos de ce qu’il n’a pas aimé lors d’un entraînement », souligne Charmant, qui prend part au camp d’entraînement des Elks dans le cadre du programme Diversité au football de la LCF.

« C’est une opportunité d’en apprendre un peu plus sur les opérations football. J’apprends à gérer une équipe en entier. Je me présente au stade en compagnie de Coach Jones tous les matins, et je quitte les installations en même temps que lui tous les soirs. C’est une expérience unique. J’ai la chance d’apprendre de celui que je considère comme le meilleur. »

Charmant, un homme de Montréal ayant disputé son football universitaire avec les Carabins, a deux objectifs au cours de son passage avec les Elks.

Premièrement, il développe ses habiletés comme entraîneur, et il apprend des techniques qu’il pourra appliquer lors de son retour auprès des Carabins. Deuxièmement, Charmant absorbe des connaissances qu’il espère pourront l’aider à atteindre son objectif à long terme, soit celui d’opérer le programme de football de l’école secondaire Georges-Vanier de Lava, au Québec.

Charmant a participé au lancement du programme il y a quelques années.

« J’ai tout bâti à partir de zéro », a-t-il dit. « Je ne savais pas trop ce que je faisais. J’y allais en suivant mon intuition. »

Gladymir Charmant prévoit utiliser son expérience avec les Elks pour devenir un meilleur entraîneur avec les Carabins de l’Université de Montréal et pour éventuellement l’aider à bâtir un solide programme à l’école secondaire Georges-Vanier (GoElks.com)

En 2018, Charmant a accepté un poste d’entraîneur avec l’Université de Montréal. Quand le programme Diversité au football a été lancé, il a vu ce dernier comme une chance d’avoir une meilleure idée de la manière d’opérer un programme de football secondaire.

« C’est le meilleur stage que j’aurais pu avoir », a-t-il dit. « Je vois de près comment les choses fonctionnent. »

Au cours de sa carrière, Charmant a été entraîneur au niveau midget et bantam AAA à Laval. Il a été l’entraîneur-chef des Royals de Montréal, qu’il a guidé vers le match de championnat de la Ligue de football junior du Québec en 2016. Il a aussi passé du temps comme enseignant.

« Il y a quelques entraîneurs de football et de basketball qui ont eu un grand impact dans ma vie », a-t-il dit. « C’est aussi ce que je veux accomplir. »

« Je suis très reconnaissant envers l’Université de Montréal et l’opportunité qu’elle m’offre, mais je pense que le niveau secondaire est celui où j’excellerais le plus. »

Pendant son séjour à Edmonton, Charmant a eu la chance de voir Jones opérer un camp d’entraînement au tempo rapide avec plusieurs séquences de jeux à 12 contre 12.

Il a aussi appris que l’homme qui partage allègrement ses idées pendant leurs promenades matinales change du tout au tout lorsque se fait entendre le sifflet signifiant le début d’une séance d’entraînement.

« Le changement s’opère en un claquement de doigts », a dit Charmant en riant. « Quand la séance d’entraînement commence, il n’a plus d’ami. Il a été furieux contre moi à quelques reprises parce que je ne faisais pas ce que j’étais censé faire. »

« Mais, à la fin de la journée, lorsqu’il saute dans son camion et que nous retournons à l’hôtel, il m’explique pourquoi il a agi de cette manière et ce qui s’est passé. J’aime vraiment le fait qu’il ne me traite pas tout simplement comme un stagiaire. Il est très ouvert avec moi. »

Charmant travaille aussi en compagnie de Demetrious Maxie, l’entraîneur de la ligne défensive des Elks.

Maxie est un ancien membre des Stallions de Baltimore, qui sont devenus les Alouettes de Montréal en 1996. Charmant soutient que le retour des Alouettes au milieu des années 1990 a fait renaître l’amour pour le football au sein de la province de Québec.

« J’étais l’un de ces jeunes », a-t-il dit.

Charmant a été attiré par le football quand il était enfant, au même moment où les Alouettes de Montréal ont effectué un retour dans la LCF en 1996 (GoElks.com)

Charmant se souvient d’avoir assisté au camp d’entraînement des Alouettes et d’avoir pris une photo avec Maxie.

« Et aujourd’hui, je suis dans son bureau, à parler de tout et de rien », a-t-il dit. « Il est gigantesque, il a l’air menaçant, mais il est très doux. »

« Il m’a déjà beaucoup appris. Il est un livre ouvert. Nous parlons d’exercices et de philosophies. »

Sous Jones, Edmonton utilise un système défensif plus agressif que celui qu’utilisent les Carabins, mais Charmant a de nouvelles idées d’entraînements et d’exercices pour ses joueurs.

« Personne ne marche à ne rien faire », a-t-il dit. « Tout le monde doit courir quelque part. Il n’y a pas une minute de perdue. Tout le monde est brûlé à la fin de la séance, qu’il s’agisse des joueurs ou des entraîneurs. »

« La vitesse à laquelle le jeu se déroule, et à laquelle les entraîneurs prennent leurs décisions. C’est ce que je veux ramener avec moi à l’Université de Montréal. »

Le programme Diversité au football voit chacun des neuf clubs de la LCF accueillir un individu issu d’un groupe racialisé ou d’une communauté sous-représentée au sein de son département d’opérations football.

Charmant soutient que bien qu’il y ait plusieurs entraîneurs noirs dans la LCF, trouver un emploi est toujours un défi.

« Les entraîneurs, ici, se connaissent tous très bien », a-t-il dit. « Les gens que vous connaissez vous permettent de décrocher un emploi, et ce que vous faites vous permet de le conserver. Malheureusement, quand vous regardez les entraîneurs-chefs aux niveaux universitaire ou secondaire, dès qu’un entraîneur s’en va, il est remplacé par quelqu’un que l’entraîneur-chef connaît. »

« Je pense que grâce à cette opportunité d’un mois avec les Elks, je retournerai au niveau universitaire avec une expérience que je n’aurais jamais acquise si ça n’avait pas été de ce programme. »

Quand il est arrivé à Edmonton, Charmant se demandait si les entraîneurs des Elks allaient l’accepter.

« Je suis un entraîneur au niveau universitaire, mon anglais n’est pas très bon », a-t-il dit. « Mais les entraîneurs m’ont tous accueilli à bras ouverts. Ils m’ont tous rappelé que je pouvais leur donner un coup de fil à tout moment. »

« Je n’ai pas de père qui a été entraîneur, ou de cousin qui a joué dans la Ligue. Je ne connaissais personne chez les professionnels. Alors je suis vraiment reconnaissant envers cette opportunité. Ça me permettra de prendre du galon quand je serai de retour au Québec. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.