2 juin 2022

Dupont-Parent veut prendre du galon au camp des Als

Andréanne Dupont-Parent-2022

TROIS-RIVIÈRES – Malgré les nombreuses différences, Andréanne Dupont-Parent voit les ressemblances entre opérer une équipe de la LCF et gérer un club de la jeune Ligue centrale canadienne de football féminin (LCCFF).

« C’est la même chose, mais à une échelle différente », a-t-elle confié.

Dupont-Parent est la commissaire de la LCCFF, un circuit comptant trois clubs, et la directrice générale du Blitz de Montréal. Elle a passé les dernières semaines au camp d’entraînement des Alouettes de Montréal en tant que l’une des neuf participantes au programme Femmes au football de la LCF.

« C’est une bonne courbe d’apprentissage », a dit Dupont-Parent. « J’apprends beaucoup sur les aspects commerciaux de l’équipe, sur son processus de recrutement et sur le déroulement de son camp d’entraînement. »

« Jusqu’à présent, ce que je remarque, c’est que la différence entre le football féminin et celui de la LCF, ce sont les proportions. Au football féminin, nous comptons sur de plus petits clubs. Ici, il y a beaucoup plus de joueurs, beaucoup de logistique, beaucoup plus de tout. »


 
L’objectif du programme Femmes au football de la LCF est de faire la promotion de l’inclusion, de la diversité et de l’équité aux quatre coins de la Ligue. Plusieurs femmes qui participent au programme souhaitent améliorer leurs aptitudes comme entraîneuse, mais Dupont-Parent est plus intéressée par la gestion et par les opérations football.

Au cours de son séjour avec les Alouettes, elle a travaillé auprès d’Éric Deslauriers, le directeur principal des opérations football, et elle a participé aux réunions tenues par le directeur général Danny Maciocia.

« Je suis ici pour gagner de l’expérience dans toutes les sphères de l’équipe », a-t-elle dit. « En bout de ligne, gérer une équipe comme le Blitz de Montréal implique de toucher un peu à tout, de la logistique aux joueuses, en passant par le recrutement. »

Travailler avec les membres de la direction des Alouettes, et passer du temps sur le terrain lors des séances d’entraînement, a donné à Dupont-Parent une expérience d’apprentissage pratique.

« Je vois les concepts que j’ai appris en ce qui a trait au management être appliqués », a-t-elle dit. « Il faut travailler en équipe pour s’assurer que tout fonctionne en bout de ligne. »

« Il y a la logistique lors des déplacements de l’équipe, la planification des entraînements, la construction d’un horaire pour que tout le monde soit super efficace et sache ce qu’il doit faire. Le côté professionnel de ce camp, de la manière dont il est opéré, c’est agréable à voir et à expérimenter. »

La LCCFF a été lancée en 2021. Outre le Blitz, on retrouve le Phoenix de Québec et les Rebels d’Ottawa. Au cours des sept prochaines années, Dupont-Parent espère voir la ligue passer de trois à quatre ou cinq équipes, en Ontario et au Québec.

Les connaissances que Dupont-Parent a acquises avec les Alouettes pourront s’appliquer autant pour la croissance de la LCCFF que pour la gestion du Blitz.

« Comme il s’agit d’une nouvelle ligue, j’aimerais intégrer certains des processus des Alouettes, ainsi que la manière dont ils opèrent », a-t-elle dit. « Au sein de l’équipe, il faut simplement être plus efficace avec les différents aspects de la gestion d’une équipe, écrire des rapports et bâtir cette structure pour nous assurer que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. »

Tous les membres du personnel ont été très serviables.

« Ils comprennent que je ne possède peut-être pas le même niveau de connaissances qu’eux, parce que je n’ai pas été exposée aussi longtemps qu’eux à ce niveau de football », a dit Dupont-Parent. « Ils sont très accueillants; tout le monde est très professionnel. »

« Même avec leur horaire chargé, ils sont prêts à me donner un coup de main. C’est vraiment un bel environnement. »

Le parcours de Dupont-Parent au football a débuté sur les pentes de ski. Plus jeune, la native de Montréal pratiquait le ski alpin de compétition, se spécialisant dans la discipline du slalom géant. À la suite de ses études secondaires, elle a commencé à jouer au football, d’abord à la position de joueur de ligne défensive, puis à celle de secondeur.

Le ski et le football semblent avoir peu de point en commun, mais Dupont-Parent parvient à établir des liens entre les deux sports.

« Sans les habiletés athlétiques que j’ai acquises en pratiquant le ski alpin, je ne pense pas que j’aurais réussi à performer sur un terrain de football », a-t-elle dit. « Je pense que l’entraînement que j’ai reçu comme skieuse alpine est le meilleur entraînement que j’aurais pu recevoir. »

« Les deux sports sont très similaires. C’est la puissance, la vitesse des pieds, l’équilibre, la connaissance des mouvements du corps dans l’espace. C’est très similaire en ce qui a trait aux aspects fondamentaux dont vous avez besoin pour passer à travers une saison sans trop vous blesser et pour être performant. »

Dupont-Parent a été recrutée pour jouer avec le Blitz, une équipe qui existe depuis 2011 et qui faisait partie de l’Independent Women’s Football League (IWFL), une ligue de football américaine qui a disputé sa dernière saison en 2018.

Elle a aussi fait partie de l’édition de 2010 d’Équipe Canada, qui a baissé pavillon devant les Américaines lors de la toute première finale de la Coupe du monde féminine de football américain de la Fédération internationale de football américain (IFAF).

Comme joueuse, Dupont-Parent a développé un intérêt pour le management.

« J’ai de l’expérience en design industriel », a-t-elle dit. « J’ai été chanceuse d’avoir l’opportunité de gérer certains projets. J’ai tranquillement été introduite au côté management de l’équipe. »

Dupont-Parent s’ennuie de jouer, mais elle sait qu’il est mieux pour elle de se concentrer dans ses rôles de directrice général du Blitz et de commissaire de la LCCFF.

« Je ne crois pas que je pourrais me donner à 100 % sur le terrain », a-t-elle dit. « Je veux vraiment donner à toutes les athlètes une expérience sans tracas, pour qu’elles puissent tout simplement se présenter aux entraînements, s’entraîner d’arrache-pied puis retourner chez elles, sans avoir à se soucier de tout ce qui touche à la logistique ou au soutien de l’équipe. »

Le fait d’avoir une ligne féminine de football au Québec et en Ontario aidera assurément la croissance du sport.

« Tout est une question d’exposition », a dit Dupont-Parent. « Certains entraîneurs dans des programmes bien établis ne savent pas qu’il existe une option pour les femmes. »

« Ils voient des filles et des femmes jouer, mais ils ne savent pas où les diriger quand elles atteignent un certain âge. Il faut savoir que l’équipe existe, et que les femmes peuvent jouer au football. »

L’implication de la LCF aide aussi le sport à obtenir plus de visibilité.

« La collaboration avec les Alouettes et le genre de programme comme celui-ci donneront un énorme coup de main », a dit Dupont-Parent.

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.