21 juin 2022

Plusieurs plaqués plus tard, Cox fera son entrée au Temple de la renommée

Dominick Gravel/Alouettes de Montréal

TORONTO – C’était en 2006, à la suite de sa première campagne dans la Ligue canadienne de football (LCF), que Chip Cox a reçu des conseils de Chris Jones, à l’époque le coordonnateur défensif des Alouettes de Montréal, qu’il n’a jamais oubliés.

Cox avait remarqué que certains joueurs utilisaient la LCF comme tremplin pour décrocher un emploi dans la NFL.

« Chris Jones est venu me voir et m’a dit que j’allais obtenir plusieurs opportunités, mais qu’il ne fallait pas que je gaspille l’opportunité que j’avais ici », a dit Cox, un secondeur qui a connu une carrière de 13 saison avec les Alouettes, remportant deux Coupes Grey.

« C’est quelque chose dont je me suis souvenu tout au long de ma carrière. Chaque fois que j’ai eu la chance de peut-être effectuer un retour dans la NFL, je me disais que je n’avais pas à me plaindre au Canada. »

« C’est la raison pour laquelle je suis resté dans la LCF aussi longtemps. Ça n’a jamais valu la peine, pour moi, de faire le saut dans la NFL. »

En 2013, Chip Cox a réussi un sommet personnel de 108 plaqués défensifs, 12 sacs et quatre interceptions (La Presse Canadienne)

Cox, membre de l’équipe d’étoiles de la LCF à quatre reprises et joueur défensif par excellence de la LCF en 2013, sera admis au Temple de la renommée du football canadien en septembre prochain. Il a été intronisé à sa première année d’admissibilité, tout comme le quart-arrière Ricky Ray.

En 228 matchs dans la LCF, l’ex-secondeur de cinq pieds, neuf pouces et 185 livres a réussi 926 plaqués défensifs et 32 sacs. Il a réussi 23 interceptions et a provoqué 28 échappés.

Originaire de Columbus, en Ohio, Cox, aujourd’hui âgé de 38 ans, détient le record de la LCF pour le plus de touchés à la suite de retours d’échappé recouvré (six) et pour le plus de verges à la suite de retours d’échappé recouvré (392), et il partage le record du circuit pour le plus long retour à la suite d’un échappé recouvré (108 verges, en 2011) avec Omarr Morgan.

Cox soutient que d’être admis au Temple de la renommée du football canadien est un honneur.

« Ça justifie tout le travail et tous les sacrifices que j’ai faits pour jouer », a-t-il dit. « Quand tu es sur le terrain à t’entraîner, tu passes moins de temps avec les membres de ta famille. »

« Le fait d’être reconnu pour mon travail et pour mes sacrifices, c’est une chose formidable. »

Le fait d’avoir été admis dès sa première année d’admissibilité est aussi quelque chose de spécial à ses yeux.

« Ç’a beaucoup d’importance pour moi », a dit Cox. « Je suis quelqu’un qui a joué au football pour gagner ma vie, mais je n’ai commencé à jouer qu’à ma dernière année à l’école secondaire. Je n’ai jamais été membre d’une équipe d’étoiles à l’université, mais j’ai continué à avancer et à travailler. »

« J’ai travaillé pour me rendre à la prochaine étape, car j’ai toujours su que quand j’allais avoir la chance d’étaler mon talent devant les bonnes personnes, j’allais triompher. J’ai toujours œuvré comme si mon poste était en danger, et j’ai toujours travaillé comme si je devais ravir le poste à quelqu’un d’autre. Le fait d’être admis au Temple de la renommée valide tout cela. C’est comme la cerise sur le gâteau. »

Cox était un joueur qui menait par l’exemple.

« Si vous me regardiez chaque jour à l’entraînement, et si vous regardiez ce que je faisais avant et après les entraînements, vous avez probablement beaucoup appris », a dit Cox. « Si vous ne faisiez que m’écouter, vous n’avez probablement pas appris beaucoup. »

« Je ne tentais pas de m’imposer. C’était à vous de me regarder et de voir les choses que j’étais capable de faire. »

Chip Cox a mené la LCF au chapitre des échappés provoqués en 2009 (Peter McCabe/LCF.ca)

Cox a disputé son football universitaire avec les Bobcats de l’Ohio et a signé un contrat comme joueur autonome non repêché avec les Lions de Detroit en 2005. Il a été libéré par les Lions et s’est joint aux Alouettes.

À l’origine un demi défensif, Cox a été muté à la position de secondeur avant le début de la saison 2009.

« Au début, je m’opposais à ce changement, puis j’ai compris que c’était la position qui me convenait le plus », a-t-il dit.

La dernière année de Cox avec les Als remonte à 2018. Les 13 années qu’il a passées à Montréal ont modelé sa vie.

« Quand j’ai mis les pieds à Montréal, j’étais encore un enfant, mentalement », a-t-il dit. « Puis je suis devenu un homme. J’ai eu mes enfants pendant mon séjour à Montréal. J’y ai fait plusieurs choix de vie. »

Cox a aimé la vie que Montréal a offerte à sa famille et la manière dont il a été traité par les partisans.

« Ils étaient accueillants et très respectueux », a-t-il dit. « Je n’aurais pas pu demander pour de meilleurs partisans. C’était une belle relation. »

En plus de jouer au football, Cox a obtenu une ceinture noire, deuxième dan, en taekwondo lors de sa dernière année à l’école secondaire et a pratiqué le sprint lors de son séjour à l’université.

« Je sais ce que les sports ont fait pour moi dans ma vie; ils m’ont tenu loin des problèmes », a-t-il dit. « Si je n’avais pas pratiqué de sport, j’aurais été un jeune qui aurait plusieurs choses qu’il n’aurait pas eu le droit de faire. »

Au cours de sa carrière, Cox a pris part a quatre matchs de la Coupe Grey et a fait partie d’une équipe ayant remporté deux championnats de suite en 2009 et en 2010.

L’un des souvenirs préférés de Cox et une photo du demi défensif Billy Parker et lui à la suite de la victoire des Alouettes aux dépens des Roughriders de la Saskatchewan en 2010. La photo a été prise quelques instants après une interception de Parker, qui confirmait la victoire des Montréalais.

« Sur nos visages, on pouvait lire que nous étions fiers de l’avoir fait à nouveau », a dit Cox. « Nous avions travaillé tellement fort cette saison-là, et nous étions devenus si près l’un de l’autre. C’était notre deuxième titre en deux ans, alors c’était encore plus difficile. »

« Toutes les équipes nous avaient dans leur mire, toutes les équipes voulaient notre peau. Nous étions la meilleure équipe de la Ligue, alors nous devions y arriver. La pression était sur nous, alors on peut voir notre soulagement sur nos visages. Cette photo a une grande importance pour moi. Je viens chaque fois les yeux pleins d’eau. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.