29 juin 2022

Acklin tire profit de son nouveau rôle chez le ROUGE et NOIR

Patrick Doyle/LCF.ca

OTTAWA – Imaginez si Jaelon Acklin avait amorcé sa saison 2022 comme il l’aurait souhaité.

À sa première année avec le ROUGE et NOIR d’Ottawa, le receveur connaît un bon début de campagne – à l’exception d’une passe échappée –, et un changement à son déploiement sur le terrain sous de nouveaux entraîneurs ainsi que sa chimie préétablie avec le quart-arrière Jeremiah Masoli sont en grande partie responsables de ses succès.

Acklin possède un énorme potentiel, et les attentes envers lui sont tout aussi grandes. Mais le joueur de 26 ans ne semble pas du tout penser aux accomplissements personnels, alors qu’il dispute sa troisième saison dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Acklin affiche une moyenne de 16,9 verges par réception jusqu’à présent cette saison, de loin la meilleure de sa carrière (La Presse Canadienne)

« Je veux simplement placer notre équipe dans une position pour gagner », a mentionné Acklin quelques instants après une séance d’entraînement du ROUGE et NOIR en vue de son match de jeudi face aux Lions de la Colombie-Britannique à la Place TD. « C’est une réponse banale, je sais. Je suis ici pour remporter un championnat. Je me fous des récompenses personnelles. Je pense que si je peux nous aider à gagner un championnat, les récompenses personnelles suivront d’elles-mêmes. »

Acklin a capté 13 passes pour 220 verges, ce qui lui permet d’occuper le quatrième rang de la Ligue au chapitre des verges sur des réceptions, les trois autres joueurs devant lui ayant déjà disputé trois matchs cette année, comparativement à deux pour Acklin. En ce qui a trait aux réceptions, Acklin occupe le 11e rang du circuit, les 10 joueurs devant lui au sein du top-10 – à l’exception de Lucky Whitehead des Lions de la Colombie-Britannique – ayant tous joué une partie de plus que lui.

S’il est impressionné par ses performances, il ne s’en vante pas du tout. Loin de là. Quand on lui parle des statistiques qu’il pourrait afficher à la fin de l’année, il refuse toutes félicitations, insistant sur le fait que ses statistiques actuelles pourraient être encore meilleures.

« Si j’avais capté cette première passe lancée vers moi, j’aurais probablement quelque chose comme 300 verges sur des réceptions à ma fiche, et nous afficherions un dossier de 1-1 », a dit Acklin.

Ah, oui. Cette première passe.

Acklin fait référence à une bombe parfaitement lancée par Masoli pendant le premier match de la saison du ROUGE et NOIR. Le ballon est atterri directement dans les mains d’Acklin, alors qu’il courait à pleine vitesse et qu’il avait battu tous ses couvreurs, à la ligne de 33 verges de Winnipeg. Un touché, sans doute, qui aurait, mathématiquement, donné la victoire au ROUGE et NOIR lors d’une partie qui a finalement été un revers de 19-17. Et ç’aurait été une passe de 80 verges, dont Acklin a raison. Il aurait franchi le cap des 300 verges sur des réceptions et se serait retrouvé à sept verges du meneur de la LCF, Eugene Lewis des Alouettes de Montréal, avec un match en main.

« Je ne sais pas ce qui est arrivé », a dit Acklin, en revoyant le jeu dans sa tête. « Je ne pense pas avoir échappé une passe comme celle-ci auparavant. Je ne veux pas sentir cette sensation à nouveau. Je sentais que j’avais laissé tomber l’équipe. »

Au cours des nombreuses embauches effectuées par le ROUGE et NOIR au cours de l’hiver, Masoli et Acklin ont quitté les Tiger-Cats de Hamilton et ont pris la direction d’Ottawa. Grâce à la présence de Masoli, Acklin a profité d’une familiarité confortable alors qu’il s’est préparé à surmonter les défis qui accompagnent le fait de se joindre à une nouvelle organisation.

« Ça s’est quand même bien passé, le fait de sortir de ma zone de confort et de me joindre à un nouveau club, d’avoir à apprendre une nouvelle attaque et continuer à jouer avec Jeremiah », a dit Acklin. « Alors, c’est plutôt cool. »

À ses deux premières saisons à Hamilton, Acklin a gagné la réputation d’être un receveur fiable dans les moments importants, captant 58 passes pour 708 verges en 2019 puis 50 passes pour 678 verges en 2021. Des statistiques impressionnantes, considérant qu’il était souvent employé comme bloqueur, du moins, plus souvent qu’il ne l’a été jusqu’à présent à Ottawa.

Ce nouveau déploiement sur le terrain est l’un des facteurs qui ont permis à Acklin de connaître le début de saison qu’il connaît et le voir aisément atteindre le plateau des 1000 verges sur des réceptions pour la première fois de sa carrière.

« C’est la grosse différence », a dit Acklin en parlant de son rôle avec Ottawa comparativement à celui qu’il occupait à Hamilton, avant d’ajouter qu’il verrait d’un bon œil si son entraîneur-chef et coordonnateur offensif, Paul LaPolice, décidait d’apporter des changements aux schémas du club afin de l’employer davantage comme protecteur. « J’aime bloquer », a-t-il dit. « Si Ottawa me demande de bloquer, je vais bloquer. Mais, en ce moment, nous comptons sur Darvin (Adams) et sur Nate (Behar) qui sont de très bons bloqueurs. »

Acklin a de bons mots à l’endroit des vétérans receveurs Nate Behar et Darvin Adams, ce dernier ayant, comme Acklin, quitté son ancien club, les Blue Bombers de Winnipeg, pour se joindre au ROUGE et NOIR à titre de joueur autonome en février dernier. « J’ai appris beaucoup en côtoyant Darvin », a dit Acklin, ajoutant qu’il a regardé plusieurs vidéos du séjour d’Adams à Winnipeg à l’époque où LaPolice était le coordonnateur de l’équipe. Il dit qu’il a beaucoup appris à peaufiner ses tracés grâce à Adams.

On déborde d’optimisme à Ottawa, même si le ROUGE et NOIR a amorcé sa saison avec deux revers de suite. Ces deux défaites, après tout, ont été infligées par les doubles champions en titre de la Coupe Grey. Le ROUGE et NOIR a été dans le coup en tenant le pointage serré lors de chacun de ces deux matchs, et comme il aurait pu partager les honneurs de la série aller-retour ou même la balayer, tout le monde au sein de l’équipe est enthousiaste à son retour à la suite d’une semaine de congé, mais sait que l’attaque devra fournir un effort plus complet pour aller chercher des victoires.

« Notre cohésion se développe rapidement », a dit Acklin, avant de toucher aux ajustements que l’attaque du ROUGE et NOIR devra nécessairement apporter.

« Nous devons terminer nos séries par des touchés », a-t-il expliqué. « Tout le monde voit le talent qu’il y a au sein de notre équipe. Nous exécutons bien notre plan de match, jusqu’à ce que nous soyons en position de marquer. Nous ne devons que très rarement quitter le terrain après seulement deux jeux et un dégagement, mais nous devons parvenir à terminer nos séries en marquant des touchés. »

« Nous sommes optimistes, mais pas trop », a ajouté le receveur originaire de Mountain View, au Missouri. « Parce que nous devons trouver des solutions pour y arriver, sinon nous allons finir l’année avec une fiche de 0,500 et au deuxième ou troisième rang de la division Est. Et nous ne voulons pas simplement accéder aux éliminatoires; nous visons le but ultime. »

Après seulement deux matchs cette saison, il ne manque que 458 verges à Acklin pour égaler sa récolte de 678 verges sur des réceptions de l’an passé (Patrick Doyle/LCF.ca)

Il y a plus qu’une simple bouffée de possibilités dans l’environnement du ROUGE et NOIR, et Acklin pense qu’il est crucial que chaque joueur d’Ottawa s’investisse à fond pour que ce début de saison prometteur se transforme en succès à la fin de la campagne. « Nous essayons d’exiger la perfection de chacun. Même si nous n’allons pas l’obtenir, nous allons quand même essayer de l’exiger. »

Plus particulièrement, Acklin l’exigera de lui-même, et c’est pourquoi, près de trois semaines plus tard, il est toujours hanté par cette passe échappée lors du premier match de son équipe. Comme il se doit, selon lui.

« Si ça ne me dérangeait pas, il y aurait probablement un problème », a-t-il dit.

« Chaque fois que quelque chose me dérange, je dois apprendre de cette situation, parce que je sais que je ne peux pas la changer. Tout ce que je peux faire, c’est sauter sur le terrain et réussir plus de jeux. Et si nous gagnons la Coupe Grey à la fin de l’année, personne ne pourra venir me voir pour me rappeler que j’ai échappé cette première passe. »

« Je suis ici pour devenir le meilleur joueur que je peux être, et chaque fois que vous essayez d’être le meilleur, vous allez occasionnellement connaître des ratés. L’important, c’est la façon de réagir à ceux-ci. »

En cumulant les réceptions et les verges après cette première occasion manquée, la réaction de Jaelon Acklin semble avoir été la bonne.

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.