18 janvier 2023

Alouettes : Maas prêt à prendre d’assaut la saison 2023

Brett Holmes/LCF.ca

KANANASKIS – Jason Maas a ri lorsqu’on lui a demandé si ses dernières années à ne pas être l’entraîneur-chef d’une équipe de football l’avaient adouci.

« C’est une bonne question », a soutenu Maas, qui a été embauché comme entraîneur-chef des Alouettes de Montréal en décembre. « J’ai l’impression d’avoir grandi en tant que personne. Si vous ne grandissez pas, vous restez le même. Je sais qu’il y a différentes façons de diriger, et ce sont des choses que j’ai hâte de montrer. »

Au cours de ses quatre années en tant qu’entraîneur-chef à Edmonton, Maas n’a jamais caché ses émotions et a parfois laissé sa colère éclater. Il a brisé des casques d’écoute, il a lancé des conteneurs d’eau et a même crié sur ses entraîneurs adjoints le long des lignes de côté.

Après avoir été congédié par Edmonton en 2019, Maas a passé les deux saisons suivantes à travailler comme coordonnateur offensif des Roughriders de la Saskatchewan, sous la direction de l’entraîneur-chef Craig Dickenson.

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« Vous apprenez une façon différente de faire les choses », a expliqué Maas, qui a maintenu un dossier de 39-33 à Edmonton et qui a atteint trois finales de division. « Chaque entraîneur-chef est un peu unique : la manière dont il parle aux joueurs, la façon dont il s’adresse au groupe, dont il organise les choses, dont il établit les séances d’entraînement, dont il gère les hauts et les bas tout au long de la saison… »

« Avant d’être entraîneur-chef, vous ne savez pas vraiment ce que ça implique. Vous ne savez pas les sentiments que l’on ressent au moment de prendre une décision difficile. J’ai eu le temps de prendre un pas de recul et de regarder mon travail sous un autre angle. Je pense que toutes ces choses, toutes ces expériences, elles vont m’aider dans ma prochaine étape. »

Mais ça ne veut pas dire que Maas ne fera que des câlins de groupe et chantera Kumbaya, cette année, avec les Alouettes.

« Je ne perdrai jamais le désir et l’émotion auxquels les gens se sont habitués quand ils pensent à moi, parce que c’est naturellement qui je suis », a-t-il dit. « Je comprends la nécessité de me contraindre quand il le faut, mais il faut quand même faire passer un message et être toujours capable de diriger librement, sans trop réfléchir. »

La relation entre Maas et le directeur général des Montréalais Danny Maciocia remonte à plus de 20 ans. En tant que quart-arrière, Maas a remporté la Coupe Grey en 2003 et en 2005 à Edmonton lorsque Maciocia était entraîneur-chef de l’équipe.

Les compétences en leadership dont Maas a fait preuve en tant que joueur sont un trait que Maciocia a dit rechercher chez l’entraîneur-chef de son club.

« C’est l’une des choses qui m’a attiré vers lui. Il affiche clairement ses émotions », a dit Maciocia. « Il est passionné et aime ce qu’il fait dans la vie. Il va toujours vous donner l’heure juste, il ne donne jamais l’impression de sonner faux. »

« La chose dont beaucoup de gens veulent s’éloigner, c’est quelqu’un avec qui vous travaillez, mais que vous ne connaissez pas vraiment. Ce ne sera pas le cas cette année. Avec (Maas), vous savez exactement ce que vous allez obtenir. »

Maciocia a été impressionné par la façon dont Maas s’est comporté l’an dernier, alors que les Roughriders ont perdu leurs sept derniers matchs et ont été exclus des éliminatoires.

« Ce n’était pas une situation amusante », a dit Maciocia. « Les joueurs ont toujours aimé jouer pour lui. »

« Nous avons regardé la façon dont il a géré les membres des médias. C’était un professionnel accompli, mais il avait toujours cette passion. »

L’un des premiers défis auxquels font face Maciocia et Maas est de régler la situation du quart-arrière de la formation montréalaise. Trevor Harris est admissible pour devenir joueur autonome le 14 février, et sa décision de rester à Montréal, ou de partir, pourrait créer une réaction en chaîne.

« Plusieurs joueurs veulent savoir qui sera notre quart-arrière », a dit Maas. « Quelle direction prendrons-nous en tant qu’équipe? Quel type de système allons-nous utiliser? »

« Il est donc important de savoir qui sera ce quart-arrière. »

Le quart-arrière des Alouettes de Montréal Trevor Harris a terminé la saison 2022 avec 4157 verges par la passe, franchissant le plateau des 4000 verges par la passe pour la cinquième fois de sa carrière (Kevin Sousa/LCF.ca)

Maas a travaillé avec Harris en tant qu’entraîneur des quarts lorsque les deux étaient à Toronto. Il a aussi travaillé avec lui pendant une saison à Edmonton.

Maciocia a déclaré que lui et Maas voulaient conserver les services de Harris.

« Il est notre premier choix », a-t-il dit. « Et je pense que Trevor aimerait être de retour à Montréal. »

« Cela dit, nous allons devoir accoucher d’un nouveau contrat. Toute notre énergie va être consacrée à essayer d’y parvenir. Si nous ne pouvons pas le faire, nous allons devoir passer à autre chose, nous allons devoir chercher ailleurs. »

Parmi les autres quarts-arrière qui pourraient débarquer sur le marché des joueurs autonomes, citons, notamment, Bo Levi Mitchell et Cody Fajardo.

Harris a pris le troisième rang des quarts-arrière de la LCF l’an dernier, complétant 331 de ses 462 passes pour 4157 verges, 20 touchés et seulement 12 interceptions.

Le retour de Harris pourrait également convaincre le receveur et potentiel joueur autonome Eugene Lewis, qui a terminé au troisième de la Ligue avec 91 attrapés pour 1303 verges et 10 touchés, de rester à Montréal.

« Lewis a exprimé le désir de jouer à Montréal », a dit Maciocia. « Maintenant, il ne s’agit plus que d’essayer de conclure un accord. »

Souvent, un nouvel entraîneur-chef est embauché après qu’une équipe ait connu des difficultés la saison précédente. Les Alouettes ont commencé 2022 avec une fiche de 2-6, mais ils se sont ralliés pour terminer au deuxième rang de la division Est avec un dossier de 9-9. Montréal a perdu face aux éventuels champions de la Coupe Grey, les Argonauts de Toronto, lors de la finale Est. Six des défaites des Alouettes en saison régulière ont été par un écart de six points ou moins.

« Je ne pense pas que nous ayons une reconstruction », a dit Maciocia, qui a remplacé Khari Jones comme entraîneur-chef au début de la saison. « Je pense que nous avons une bonne base en place. »

« Je crois vraiment que Jason est le bon entraîneur qui va nous aider à gagner les quelques matchs que nous n’avons pas pu gagner l’année dernière. »

Maas a déclaré qu’une simple poignée de jeux au cours de la saison peuvent décider du sort d’une équipe.

« Ce sur quoi vous voulez vraiment vous concentrer, c’est de construire avec les bonnes personnes », a-t-il dit. « La durabilité d’une organisation commence par sa culture et par les personnes que vous ajoutez à votre vestiaire. »

« Les victoires et les défaites vont ou viennent. L’essentiel, c’est vraiment de continuer à construire avec les bonnes personnes. »

D’après une chronique de Jim Morris publiée sur CFL.ca.