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19 janvier 2023

Les Tiger-Cats peu bavards en amont du marché des joueurs autonomes

Brett Holmes/LCF.ca

KANANASKIS – « Je pense que, d’un point de vue de divertissement, les spéculations ne dérangent pas les gens », a déclaré le président des opérations de football et entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton, Orlondo Steinauer, après avoir été questionné sur la façon dont se déroulent les négociations contractuelles avec les possibles joueurs autonomes de l’équipe.

Cependant, Steinauer n’a pas pour vocation de spéculer dans le but de divertir. En fait, il ne veut pas du tout spéculer pour quoi que ce soit. « Je suis fier de mon intégrité », dit-il patiemment, alors qu’il participe à une autre entrevue avec les membres des médias à l’occasion des assises d’hiver de la Ligue canadienne de football (LCF) à Kananaskis, en Alberta.

« Il y a des négociations en cours, c’est sûr. Mais je ne vais pas parler de la direction dans laquelle elles vont. »

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Ça résume bien la personne qu’est Steinauer. Discipliné et avare comme demi défensif au cours de sa carrière de joueur de 12 ans dans la LCF, il le demeure en tant qu’entraîneur et dirigeant. Du moins, en ce qui concerne les rouages de la direction des Tiger-Cats et les progrès – ou même l’absence de progrès – dans les négociations contractuelles avec les joueurs qui devraient devenir joueurs autonomes le 14 février.

Ça peut être frustrant pour certains partisans, avides de toutes les nouvelles qu’ils peuvent obtenir sur leur équipe pendant le long et froid hiver, désespérés d’obtenir tout indice que leur joueur préféré appose sa signature au bas d’une prolongation de contrat, et Steinauer peut le comprendre. Mais il n’est pas sur le point d’offrir quoi que ce soit qui pourrait éventuellement mettre des bâtons dans les roues d’une négociation. Et comme on ne peut pas vraiment savoir ce qui pourrait être problématique, il ne dira rien du tout.

Il demeure poli, et parfois il s’excuse, mais il a ses raisons, et l’on se doit de respecter cela.

« Les joueurs vont l’utiliser contre vous de toute façon, peu importe ce que vous dites », raisonne Steinauer. « Si vous dites « Je suis extrêmement optimiste », alors l’agent va dire « Oh, c’est comme ça qu’ils pensent? » Et si vous dites « Ça ne va pas bien », l’agent va s’énerver et dire « Je pensais que ça allait bien. » Donc, je préfère ne faire aucun commentaire là-dessus. »

Si Steinauer est prudent lorsqu’il s’agit de donner des détails sur les plans des Tiger-Cats au cours de la saison morte 2023, et particulièrement en ce qui a trait au marché des joueurs autonomes, ça ne veut pas dire pas qu’il ne vous offrira pas un aperçu de ceux-ci, ou du moins d’utiliser quelques angles philosophiques pour vous donner une idée de l’endroit où se trouve son esprit.

Les allées et venues de joueurs étoiles et d’éléments clés au sein de n’importe quelle équipe de la LCF pendant la saison morte sont devenues un labyrinthe compliqué à naviguer. Ainsi, peut-être que Steinauer sait qu’il est vain d’essayer de décrire quoi que ce soit en détail de toute manière.

« Oui, nous avons un plan », dit-il. « Mais je n’ai jamais fait partie d’une organisation où les choses se sont déroulées exactement comme prévu. »

Le plan de Hamilton pour 2023 est issu d’un vortex connu sous le nom de Bo Levi Mitchell. Alors que les Tiger-Cats attendent des nouvelles du vétéran quart-arrière, qui doit décider s’il signera, ou non, la prolongation de contrat qui lui a été offerte après que l’équipe ait acquis ses droits des Stampeders de Calgary en novembre, ils procèdent avec prudence, semble-t-il, lorsqu’il s’agit d’offrir d’autres contrats. En gardant à l’esprit les calculs du plafond salarial, l’équipe aimerait savoir quelle part de son budget sera occupée par les dollars dépensés au poste de quart-arrière.

« Nous sommes encore en train de travailler là-dessus », a admis Steinauer. « Essayer de conclure un accord avec Mitchell. Et donc, évidemment, cela aura des implications sur notre manière d’attaque le marché des joueurs autonomes. »

Attendre la décision du quart-arrière, cependant, ne signifie pas nécessairement mettre tout complètement en pause. Certaines choses mijotent. Comme ce devrait être le cas.

Les Tiger-Cats de Hamilton ont acquis les droits du quart-arrière Bo Levi Mitchell dans une transaction avec les Stampeders de Calgary en novembre. Mitchell a passé toute sa carrière avec les Stampeders depuis ses débuts dans la LCF en 2012, et il est devenu le meneur de l’histoire du club au chapitre des verges par la passe en 2022 (La Presse Canadienne)

Les Tiger-Cats ont – comme toutes les autres équipes – une liste de joueurs formidables qui pourraient potentiellement devenir des joueurs autonomes lorsque lors de l’ouverture du marché le jour de la Saint-Valentin. Le receveur Tim White, le joueur par excellence de l’équipe en 2022, se retrouve à la tête de ce groupe. Un autre receveur talentueux, Steven Dunbar Jr., est actuellement sans contrat pour 2023. Les secondeurs Jovan Santos-Knox et Kameron Kelly sont de possibles joueurs autonomes, tout comme les demis défensifs Ciante Evans et Jumal Rolle.

Tous, à l’exception d’Evans, ont été nommés sur l’équipe d’étoiles de la division Est la saison dernière, tandis que White et Kelly figuraient également sur l’équipe d’étoiles de la LCF. Il y a des vétérans de longue date qui pourraient également devenir des joueurs autonomes, comme le secondeur Simoni Lawrence et le plaqueur défensif Ted Laurent.

Steinauer n’a pas mordu pas lorsqu’on lui a demandé s’il y a un point particulier de la formation des Tiger-Cats qu’il aimerait améliorer, qu’il considère comme faible ou qui nécessite une mise à niveau en vue de la prochaine campagne.

« Je suis désolé d’offrir une réponse similaire aux autres, mais je crois que nous cherchons toujours à nous améliorer », a mentionné Steinauer. « Nous cherchons toujours à nous améliorer, car si vous ne le faites pas, vous êtes à une entorse de la cheville d’avoir de gros ennuis. C’est donc mon « pourquoi » nous cherchons toujours à nous améliorer. Je ne sais pas si tout le monde explique vraiment le « pourquoi », mais c’est mon « pourquoi ». Vous ne pouvez contrôler que ce qui est contrôlable, et ce que vous pouvez contrôler, c’est vous améliorer partout. »

Steinauer a livré un large aperçu des endroits où certains pourraient percevoir les Tiger-Cats comme étant plus faibles. Ça n’a pas à voir avec le talent, avec les capacités ou avec les performances, mais plutôt avec le volume de joueurs sous contrat à l’heure actuelle.

« Par exemple, sur notre ligne offensive, nous sommes assez solides quant aux joueurs sous contrat », explique-t-il. « À l’inverse, on pourrait dire, sur notre ligne défensive, que nous n’en avons pas autant sous contrat. Cela dépend donc simplement de la définition de la faiblesse. Si nous sommes capables de retenir certains joueurs, ce n’est pas une faiblesse. Si nous ne pouvons pas, cela pourrait le devenir rapidement. »

En plus de Laurent, les Tiger-Cats ont également de possibles joueurs autonomes sur leur ligne défensive en Micah Johnson, Julian Howsare et Malik Carney. Johnson et Howsare ont été nommés étoiles de l’Est la saison dernière. Tous les trois ont compilé sept sacs chacun.

Comme tous les entraîneurs de football, Steinauer aime la constance, en particulier lorsqu’il s’agit de joueurs hautement performants qui sont connus au sein du vestiaire, des membres précieux de l’équipe, autant sur le terrain et qu’à l’extérieur de celui-ci. Il aimerait garder tous ses joueurs étoiles en noir et or, mais il semble résigné au fait qu’il ne pourra pas.

« Vous aimeriez que ce soit ainsi que ça fonctionne », dit-il. « Mais le défi, avec ceci, c’est que le futur est inconnu. Le changement est inévitable dans le marché des joueurs autonomes. »

Quel genre de changement et combien les Tiger-Cats en subiront-ils restent un mystère; un mystère qui pourra être partiellement dévoilé une fois que Mitchell aura pris sa décision. Steinauer prend une pause lorsqu’on lui demande s’il a même parlé à Mitchell au cours des derniers jours.

« Umm », dit-il, « probablement pas. »

« Je peux simplement vous dire que notre position n’a pas changé », ajoute-t-il. « Nous travaillons pour en arriver à une entente. C’est en cours. C’est le plus honnête et probablement le plus que vous obtiendriez de moi. Je vais juste respecter le processus et respecter (Mitchell) et son agent. »

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.